Une version Switch qui a de nombreux arguments

Près de deux ans en arrière sortait sur PC, PlayStation 4 et Xbox One, Plants Vs Zombies : La Bataille de Neighborville, le troisième spin-off de la série adoptant une vue TPS... Un spin-off aussi réjouissant que décevant, qui souffrait malheureusement de la comparaison directe avec son prédécesseur bien plus complet, à savoir Plants vs Zombies : Garden Warfare 2. Depuis, les mois sont passés, les mises à jour, plus ou moins nombreuses, se sont succédées, et le contenu s'est grandement enrichi, mais malheureusement, c'était déjà trop tard. La communauté du titre, nostalgique et impatiente, a préféré revenir sur les épisodes passés, délaissant ainsi peu à peu ce troisième opus. Mais les plantes de Dave le Dingo et le groupe de zombies contrôlés par le répugnant Dr. Zomboss n'ont pas dit leur dernier mot et comptent mener une ultime bataille avec une toute nouvelle version du jeu, cette fois-ci, à destination de la Nintendo Switch, à savoir Plants Vs Zombies : La Bataille de Neighborville - Complete Edition.

Un système économique plus digeste pour les joueurs

En plus de la prise en charge des nombreux patchs sortis sur les versions PC, PlayStation 4 et Xbox One ajoutant notamment de nouvelles capacités pour les différents héros ainsi que des niveaux supplémentaires, le gros intérêt de cette édition Nintendo Switch de Plants Vs Zombies : La Bataille de Neighborville réside dans la possibilité de jouer Hors-Ligne. En effet, malgré les nombreuses mises à jour améliorant significativement la qualité de la création de PopCap, les premières versions du titre ont été délaissées par les joueurs. De ce fait, sur PC, PlayStation 4 et Xbox One, il n'est pas rare de se retrouver à chercher une partie pendant plusieurs minutes avant d'abonner purement et simplement. Ici, avec la version Nintendo Switch, trouver du monde n'est plus un problème, puisque dorénavant, il est tout à fait possible de partir affronter l'I.A. sur les différents modes compétitifs (Élimination par Équipe, Suburdination, Bombe Naine...). Bien évidemment, les parties contre l'ordinateur ne sont pas aussi intenses que celles vous opposant à de véritables joueurs, mais au moins, la création devient intemporelle.

Ce tout Hors-Ligne fait bien évidemment écho au mode économique inédit de cette version. Le système de Saison tel que nous connaissons a donc disparu. Dans Plants Vs Zombies : La Bataille de Neighborville – Complete Edition, les joueurs peuvent s'amuser a éparpiller leurs Ampoules (l'une des monnaies du jeu) dans les différentes Cartes de Primes pour sélectionner leurs récompenses souhaitées, et ce, à n'importe quel moment. Les Cartes de Primes ne sont donc plus limitées dans le temps, et le stock d'Ampoules, normalement restreint à 50, passe désormais à 999. Qu'est-ce que cela signifie ? C'est simple ! Sur Nintendo Switch, les joueurs donc peuvent acheter toutes les surprises des différentes Saisons, ce qui simplifie grandement la progression. De notre côté, on aimerait d'ailleurs que les idées apportées par cette édition (mode Hors-Ligne et système de progression) débarquent sur les vieilles moutures pour leur apporter un nouveau souffle. Autre bonne nouvelle, les Étoiles Arc-En-Ciel, la monnaie premium du titre, ont été supprimées. Avec la Complete Edition donc, Plants Vs Zombies : La Bataille de Neighborville se débarrasse de son système monétaire handicapant emprunté au free-to-play, et ce n'est pas pour nous déplaire.

Une partie technique à la hauteur des attentes

Avant de commencer cette nouvelle partie, nous affirmons sans hésitation aucune, que l'équipe derrière le portage de Plants Vs Zombies : La Bataille de Neighborville a fait du très bon boulot. Que vous soyez en mode portable tournant en 720p ou en mode docké affichant du 900p, la version Nintendo Switch du titre tourne à 30 fps de manière constante et ne souffre tout simplement d'aucun ralentissement. L'aspect visuel, pourtant magnifique sur PC et consoles de salon, n'a en plus pas pris une ride. Même si l'on remarque un crénelage bien plus présent sur cette version du jeu, ainsi qu'un effet de flou au niveau des arrière-plans, la création multijoueur reste toujours aussi agréable à l'œil. La direction artistique réussie de la série fait à nouveau mouche en proposant des couleurs chatoyantes, des personnages au design burlesque et une distance d'affichage particulièrement spectaculaire. Autant dire que nous sommes comblés.

Les humains partent pour la troisième fois se réfugier dans leurs maisons et appartements puisque la bataille fait rage dans les rues de Neighborville. La faute à deux camps aux objectifs bien différents qui se déclarent une nouvelle fois la guerre. Les plantes et les zombies vont donc recruter de nouvelles têtes d'un côté comme de l'autre pour espérer mettre un terme à cette lutte sans fin. Malheureusement, une troisième armée plus discrète mais plus redoutable encore, décide de se joindre à la fête. Celle des nains ! Nos deux groupes préférés et diablement opposés vont donc devoir s'unir pour... non, c'est impossible ! Comme toujours avec les plantes et les zombies, c'est à la guerre comme à la guerre !

Une montagne de contenus

Cette toute nouvelle aventure propose cette fois, en plus d'un HUB central où les deux équipes peuvent s'affronter à loisir dans le Parc Linotte, trois grandes cartes aux ambiances contraires qu'il est possible de visiter quand bon nous semble. Ces dernières remplacent la ville du second opus et permettent de participer, seul ou à plusieurs, à de nombreuses missions scénarisées par des bulles de dialogues remplies d'humour. Cette nouvelle proposition est tout simplement une grande réussite puisqu'elle offre aux joueurs la possibilité de prolonger leur session de jeu entre deux matchs compétitifs, et de se mélanger avec les personnages aux cerveaux abonnés absents. En effet, visiter ces trois cartes permettra aux joueurs d'en apprendre un peu plus sur cette bataille interminable en participant à quatre histoires distinctes réservant quelques surprises, comme un combat nous opposant à un champignon géant ou un autre qui nous mène sur une piste de danse. Pour ces combats de boss, tenez-vous prêts puisque la difficulté est bel et bien présente. Ces trois cartes pousseront également le joueur à explorer le moindre recoin afin d'ouvrir des coffres remplis d'or (permettant par la suite d'acheter des éléments de personnalisation pour les héros du jeu), ou de rassembler des dizaines de nains de jardin pour découvrir un terrible secret. Ces derniers, plutôt bien cachés, vous réservent quelques surprises comme des énigmes ou des combats sur les territoires hostiles des nains.

Malheureusement, le HUB central cité plus haut dénote face à tout ce contenu. Grosse composante bienvenue de Plants Vs Zombies : Garden Warfare 2 offrant un sentiment de liberté et un mode Survie Infini, le HUB se place aujourd'hui au second plan et se transforme simplement en un menu dans lequel le joueur a la possibilité de se balader, de choisir un mode de jeu, d'acheter de nombreux objets cosmétiques, de personnaliser son personnage ou de le faire évoluer puisque le système de niveau par personnage est de retour. On aurait par exemple préféré que le Parc Linotte manquant cruellement d'intérêt (un no man's land qui n'a rien à envier au Front du Jardin du second opus) laisse place à la carte de Neighborville.

Des modes de jeux moins efficaces qu'auparavant

À côté de ces nombreuses aventures permettant aux joueurs de s'opposer à l'intelligence artificielle se trouvent bien entendu de nombreux modes de jeux compétitifs. On retrouve donc le grand classique Élimination par Équipe ou encore Élimination Confirmée où le héros doit récupérer les "dingosphères" lâchées par les joueurs tombés au combat pour marquer des points. Le mode Suburdination fait également son grand retour et propose aux joueurs de capturer des zones stratégiques afin de marquer 100 points le plus rapidement possible. Bombe Naine est également de la partie et se rapproche plus ou moins d'un Capture de Drapeaux que l'on retrouve dans la plupart des FPS compétitifs.

À cela s'ajoute un mode jouable jusqu'à 24 joueurs : le mode À la Conquête du Gazon. Tout comme pour Plants Vs Zombies : Garden Warfare 2, ce mode est celui qui demande le plus de synergie entre les différents participants, surtout si ces derniers désirent remporter la partie haut la main. Plus intéressant stratégiquement parlant que les autres modes de jeu, le mode À la Conquête du Gazon propose divers objectifs rigolos qui finissent toujours, en cas de réussite, par la destruction de la base adverse. Malheureusement, comparé au second épisode sorti courant 2016, on note une légère régression en termes de possibilités. Les cartes, moins étendues qu'autrefois, ne proposent plus de point de réapparition à activer avec des personnages de type soutien comme Rose ou le Zombie Ingénieur. Un choix incompréhensible surtout que les héros ont aujourd'hui gagné en mobilité. Ils se meuvent plus facilement et peuvent enfin sprinter sans utiliser de capacité spéciale. Une nouveauté qui ajoute du dynamisme aux affrontements et permettent ainsi aux joueurs d'aller rapidement d'un point A vers un point B, ou alors de battre en retraite bien plus facilement.

Mais la plus grosse déception ne réside pas dans le mode À la Conquête du Gazon puisqu'il promet toujours des affrontements dantesques, mais dans le mode Jardin ou Cimetière Ops. Jardin ou Cimetière Ops qu'est-ce que c'est ? C'est un mode Survie qui force nos plantes ou nos zombies à repousser des vagues ennemis encore et toujours plus agressives et redoutables. Malheureusement, ce mode de jeu inspiré directement du Tower Defense originel perd au fur et à mesure des épisodes de son essence et de son intérêt. Le mode Survie de Plants Vs Zombies : Garden Warfare 2 ne proposait que dix malheureuses vagues à tenir contre une infinité pour le premier épisode. Heureusement qu'il était possible de rejouer encore et encore grâce à de nombreux modes de difficulté. Dans Plants Vs Zombies : La Bataille de Neighborville, le mode Survie se limite à cinq petites vagues sans choix de difficulté aucune. Il est en plus impossible de sélectionner convenablement les consommables à utiliser pour défendre telle ou telle zone puisqu'ils sont limités à neuf contre une bonne quinzaine par le passé.

Détruire le zombie par la racine

Ce nouvel opus marque également le grand retour de nos héros préférés. En effet, exceptée la Chèvre montée sur une planche antigravitationnelle ajoutée dans les dernières mises à jours de Plants Vs Zombies : Garden Warfare 2, tous sont de retour pour nous jouer de mauvais tours. Ils sont en plus accompagnés de nombreux changements et de nouvelles capacités. Par exemple, Super Cortex, le super-héros du côté zombie se déplace bien plus vite, peut se protéger à l'aide d'un bouclier et lancer des attaques coups de poing à distance. En contre-partie, il ne peut plus tirer de laser. Avec cette mise à jour, Super Cortex devient alors un héros polyvalent et très efficace en combat. Malheureusement, ces correctifs ne sont pas tous biens pensés. Citron, l'orange sur-vitaminée ou encore P'tit Maïs se retrouvent au second plan du fait de leur inefficacité au combat. Ces derniers laissent donc la place à six nouveaux venus, allant du cracheur de feu Gueule-de-Dragon, en passant par le Héros d'Action armé d'une arbalète, ou encore par la fun et très sympathique Zombieboogie. Chaussée de patins à roulettes, cette dernière fait régner la terreur du côté des plantes tout en dansant en rythme. Ce nouvel opus ajoute également deux personnages pensés spécialement pour la coopération, le Gland et le Zombie Spationaute. S'ils sont accompagnés de leurs semblables, ces héros peuvent tout simplement unir leur force pour ne former qu'une unité redoutable.

Malheureusement, même si les héros sont une nouvelle fois personnalisables de la tête au pied, ils ne disposent plus des différentes variantes permettant de changer l'approche et le gameplay du personnage. C'est-à-dire que les capacités de ces derniers seront les mêmes du début à la fin. Le Pisto-Pois ne pourra plus se transformer en un fusil à pompe ou en lanceur de fayots sombrero, des haricots explosifs complètement instables et le Citron n'aura plus sa variante Citron-Givré permettant de geler l'adversaire. Le tout a été remplacé par des attributs pouvant ajouter de la vie ou une vitesse améliorée. Une idée, qui sur le papier, permet de proposer des personnages plus équilibrés et compétitifs. Mais seulement sur le papier...

En effet, tout comme les deux premiers épisodes, Plants Vs Zombies : La Bataille de Neighborville souffre de matchs déséquilibrés, la faute à un level-design avantageant une nouvelle fois les défenseurs dans le mode À la Conquête du Gazon ou à des personnages réellement supérieurs. On pense notamment au champignon Bonnet de Nuit qui peut se déplacer en toute discrétion en se rendant invisible la majeure partie du temps. Mais le plus bel exemple réside dans l'événement de la semaine passée opposant une équipe de Glands à une équipe de Zombies Spationautes. L'équipe composée de Zombies Spationautes a clairement l'avantage puisque les matchs se terminaient régulièrement avec des scores affichant 100 points contre 10 ! Ils ne nous restent plus qu'à espérer que PopCap travaille actuellement sur des mises à jour pour équilibrer le tout, même si l'on a du mal à y croire. Si les mises à jour de Plants Vs Zombies : Garden Warfare 2 ont apporté des nouveautés comme des personnages et des cartes, le titre n'a jamais bénéficié d'amélioration du côté de son équilibrage.

Une plastique toujours aussi somptueuse

Pour finir ce test, attardons nous sur sa direction artistique. Avec Plants Vs Zombies : La Bataille de Neighborville nous retrouvons de nouveaux ces graphismes colorés et mignons qui ont fait le charme de la série. Le titre propose en plus divers environnements aux univers opposés, une ville, un désert, une plage parsemée d'épaves, un bois quelque peu marécageux et une usine désaffectée. Le tout est en plus mis en avant par une animation soignée et toujours loufoque. Que ce soit les éléments du décor, les héros ou encore les plantes ou zombies qui se déplacent en arrière plan, tout a été l'objet d'un soin exemplaire.