Dans sa tournée habituelle des sports US majeurs, Electronic Arts laisse une belle place au hockey sur glace, qui n'a cessé de progresser dans sa simulation à l'instar de NFL, MLB The Show, autres licences du genre pour le foot US et le baseball. NHL 20 se pose alors comme opus de la continuité, son prédécesseur ayant réussi à bien relancer la série avec de bonnes idées. Un bon moyen de patienter pour les plus grands fans avant la reprise de la Ligue Nationale le 2 octobre, et faire ses premiers pronostics pour miser sur le successeur des Blues de Saint-Louis, champions de la dernière Coupe Stanley.
La bande-annonce de NHL 20
Sacrée saison pour Toronto. Après être devenue la première équipe canadienne à avoir remporté le championnat américain de basket-ball avec les Raptors, un des plus célèbres hockeyeurs de la ville a été choisi comme égérie de l'itération 2019 de NHL. Auston Matthews, le Centre serial buteur et premier choix du repêchage de 2016 incarne donc le chemin pris par la série : un virage jeune, talentueux, mais complet.
Toujours le même chandail
Pourtant, le premier contact nous désespère sur un point que l'on attend chaque saison sur le jeu. Madden, FIFA, Rory McIlroy PGA Tour... Tous ces titres bénéficient du joli moteur Frosbite sur consoles next-gen, et le grand saut n'a pas été fait pour NHL 20. Une absence de marque, d'autant plus que les visages des joueurs donnent encore l'impression d'être génériques. On imagine qu'avec le changement de moteur, ce défaut pour une simulation serait corrigé ou à la rigueur offrirait un second souffle, mais ça n'est toujours pas le cas. En outre, le gameplay n'opère pas de grandes révolutions et l'on remarque seulement quelques nouvelles animations dans les tirs et une physique des joueurs légèrement revues. C'est moins dommageable de ce côté, puisque NHL se veut toujours aussi plaisant à aborder : les néophytes s'y retrouvent rapidement, et les réglages du début de jeu donnent aux puristes ce qu'ils recherchent en termes de sensations.
Alors oui, le vrai move opéré par la saga se trouve du côté de l'habillage des matchs. Exit les couleurs des retransmissions TV signées NBC, et place à un tout nouveau duo de commentateurs ! Un choc certain pour ceux qui jouent depuis NHL 15, puisque Mike Emerick et Eddie Olczyk sont remplacés par James Cybulski et Ray Ferarro. Deux voix de la radio canadienne et un vrai renouveau pour les oreilles habituées aux mêmes tirades depuis 4 saisons. De plus, un effort a été consenti sur les ralentis TV, une feature plutôt sympa quand l'on veut revoir les belles actions entre les périodes et dans tous les modes de jeu. Cependant, le nouveau tableau du score a été placé en bas de l'écran, et divisera les joueurs. Pas modifiable, ce dernier n'offre pas une grande visibilité sur les temps d'exclusions et le temps qu'il reste à jouer, d'autant plus que l'oeil est attiré par le match. Un choix étrange.
Palet Royal
Vous vous souvenez de World of Chel, la grande nouveauté de l'an passé ? Bien sûr, tellement le mode, sorte de FIFA Street du hockey sur glace avait marqué. Pas d'arbitre, des contacts amplifiés à l'image du NHL Threes sur des lacs gelés en guise de terrains improvisés, l'aventure a tout pour plaire et avait conquis la plupart des joueurs. Rebelote donc cette année, avec la possibilité de faire une carrière et de personnaliser son joueur avec les éléments de l'inventaire, nombreux, mais déblocables en gagnant des packs.
Et cette deuxième saison du World of Chel s'est étoffée, de bon augure quand l'on voyait la marge de progression du mode. En parlant de mode, NHL surfe cette année sur le genre du "battle royale" avec le tout nouveau NHL Ones. Les tournois en ligne en 1vs1vs1 sont toujours là, mais s'élargissent à un système d'élimination. On est opposé à deux joueurs à chaque étape d'un tournoi de plus de 80 hockeyeurs en ligne, et les deux derniers de chaque match sont éliminés. Plus l'on avance dans le tournoi, moins les participants sont nombreux et donc plus les récompenses sont conséquentes. On peut pester sur l'utilisation du battle royale à toutes les sauces, mais force est de constater que la mayonnaise prend dans ce World of Chel plus complet. Enfin, le Pro-Am est toujours de la partie pour affronter des légendes de la ligue en IA, et réaliser les nouveaux défis hebdomadaires.
Hockey choral
On pensait que la licence était allé au bout de ses idées concernant son mode franchise ultra-complet, mais NHL 20 nous surprend encore et toujours sur son terrain de jeu favori. Le système de scouting déjà revu l'an passé est amélioré, et s'avère parfait pour les dénicheurs de pépites puisqu'il gomme ses précédentes limites. Les entraîneurs de l'équipe ont maintenant 6 domaines d'aptitudes, un peu à l'image de l'arbre de compétence de MyGM sur NBA 2K. Des points à améliorer et à prendre en compte lors de l'embauche si l'on veut avoir un style de jeu précis, ainsi que le nouveau système de ligne. Les joueurs ont dorénavant des préférences sur le style de jeu de l'équipe, et leurs notes générales sont boostées ou malussées selon le coach, la stratégie... Bref, quand l'on sait qu'il est possible de paramétrer la franchise dans les moindres détails marketing, logistiques, on peut dire sans prendre de risque que ce mode orienté gestion est une référence dans le monde des simulations sportives.
Que les amateurs de mascottes NHL se rassurent : NHL Threes est de retour, dans le même profil que la saison passée. Trois joueurs et un gardien enchainent les rencontres dans une ambiance survoltée et des règles spéciales pour les buts inscrits, avec de temps à autre Louie, Fin, Carlton ou Tommy prêts à rentrer sur la piste pour mettre des boites, les matchs étant joués sans arbitre. Avec le sourire, normal pour des mascottes toutes mignonnes. Par contre, pas de changement sur la carrière jouissive de NHL Threes. On sillonne les zones ouest et est des États-Unis dans un circuit 2.0 avare en réelles nouveautés, à l'instar mode Ultimate Team du titre (Équipe de Rêve HUT). Seul changement dans le jeu de cartes-joueurs à collectionner, les parties clash d'équipes, similaire à tout bon FIFA ou Madden qui se respecte. Enfin, que les amateurs de hockey européens et français se rassurent, dans l'océan de modes et d'équipes proposé par le titre, la Ligue des Champions est de retour avec la possibilité de la remporter avec les Brûleurs de Loups de Grenoble !
Points forts
- Toujours facile à prendre en main
- Un World of Chel peaufiné...
- ...comme le jeu en ligne
- Le mode franchise très complet
- Dense et customisable à souhait
- Les nouveaux ralentis, sympas
- Des commentaires renouvelés...
Points faibles
- ...mais uniquement en VO
- Frosbite encore absent
- Gameplay inchangé
- Un affichage qui ne plaira pas à tout le monde
- Peu d'efforts sur les modélisations
Peut-on jeter le palet à NHL 20 s'il n'est pas révolutionnaire ? Pas vraiment. Son World of Chel, lancé avec NHL 19, s'inscrit définitivement comme le mode phare de ce nouvel opus, et EA Sports ne s'est pas trompé en se focalisant sur celui-ci. Plus complet dans des modes toujours plus nombreux et avec un jeu en ligne beaucoup plus profond, le titre ravira les habitués qui trouveront un nouveau prétexte pour enfiler les patins. Il ne manque plus qu'à la licence de monter d'un cran sur la forme, à savoir changer ses animations datées, donner un peu d'âme aux joueurs et pourquoi pas enfin intégrer le moteur Frosbite pour devenir un jour le roi incontesté de la glace.