Un an après la sortie de MXGP Pro, Milestone remet le couvert avec le nouveau jeu officiel du championnat de motocross MXGP 2019. Après le renouveau de la série, le temps est donc bien à la confirmation pour le studio italien qui avait réussi à pondre un titre référence pour le genre en 2018.
MXGP 2019 vrombit de nouveau
Oubliés les nombreux écueils de MXGP 3, la pente a été remontée et la machine enfin lancée. Si Monster Energy Supercross 2 avait divisé cette année, MotoGP 19 confirmait les progrès de Milestone effectués à la sortie de MXGP Pro. Le cinquième épisode dédié au championnat MXGP est donc arrivé rapidement entre nos mains qui brulaient d'impatience à l'idée de se replonger dans la boue et donner des coups de coude malicieux pour se faire une place à l'avant.
Le meilleur temps par tous les temps
Ce qui frappe en premier lieu dans MXGP 2019, c'est son extrême liberté dans les options de jeu. Pour satisfaire tout le monde, il est possible de passer les courses en mode Standard ou en mode Avancé. Alors que le premier reste assez classique dans le pilotage, bien qu'il faut faire attention aux virages les plus serrés et obstacles sur le bord de la route, en Avancé l'expérience relève de la vraie semi-simulation et donnera le sourire aux puristes du genre. Réceptions des sauts, collisions, état du terrain... Il faut être vigilant partout pour éviter de perdre du temps et chuter, mais les sensations en course sont pour le coup assez impressionnantes. Pour aller plus loin dans la personnalisation, il est possible de vérifier et ajuste toutes les composantes techniques de sa bécane avant de défier la boue ou la terre aride. L'apparence cosmétique et la performance des éléments certes, modifiables une fois les éléments débloqués par de la monnaie virtuelle, mais avant chaque course des détails comme ses suspensions, le rapport de transmission, l'empattement, etc. Le moyen de se régler après avoir été la course précédente déçu sur un domaine, une approche simu disponible uniquement pour les coureurs étant gérés par un sponsor et pas par une équipe.
D'un point de vue graphique, le cru 2019 suit la route de son prédécesseur si l'on oublie les quelques chutes de framerate au départ. MXGP reste plutôt beau dans la modélisation des pilotes, dans la construction de ses décors et leur dégradation en course. Car oui, comme tout terrain de motocross qui se respecte, ses chemins se voient altérés par de nombreux sillons. Des crevasses creusées lors des passages incessants des roues, qui en plus d'être visuellement bien retranscrits se révèlent être de véritables pièges dont il faut se soucier pour gagner en vitesse et éviter de tomber tête la première sur un panneau d'affichage. Le tout est amplifié par temps de pluie, et l'option météo variable permet de changer la météo lors d'une partie. Vous l'aurez compris, MXGP 2019 demande de maitriser toutes les variables et de connaitre les terrains pour vraiment apprécier son exigence, mais c'est peut-être là sa grande force. Malheureusement, à l'instar de Supercross 2, le titre n'apporte pas véritablement de plus-value aux scrubs qui seront rapidement oubliés par les joueurs.
Véritable amélioration par rapport à l'année passée, l'IA a été repensée dans son système de collision et l'apparence étonnamment robuste et frustrante est enfin corrigée. Les comportements se veulent plus fidèles, et il nous est souvent arrivé d'être dans une bagarre plaisante et équilibrée avec certains coureurs adverses pendant plusieurs tours. Des IA que l'on entend venir sans son dos de manière très fine, puisque des efforts ont été consentis sur les effets sonores.
Sans trop faire d'histoire
Attendu au tournant, le mode Carrière de MXGP 2019 n'est pas vraiment sorti de sa zone de confort au final. Il repose sur la licence officielle du Championnat du monde MXGP, avec tous les coureurs, circuits et motos que l'on peut voir IRL, une donnée vraiment sympa pour amorcer l'immersion, mais c'est trop peu. Si l'on peut choisir au départ de courir pour un sponsor ou une équipe (le premier donnera la liberté de modifier les pièces de la moto, voir plus haut), le scénario est quasi-inexistant et l'on enchaîne les courses sans véritable liant si ce n'est l'expérience en jeu sur les différents types de tracés. Dommage et étonnant quand l'on sait que Supercross 2 avait par exemple fait l'effort d'apporter certains choix en termes de calendrier. Maintenant que Milestone a trouvé une vraie bonne formule sur le fond, il serait peut-être temps de se concentrer sur la forme de ses modes de jeu principaux.
Un manque assez symptomatique qui se retranscrit sur le mode Online. Celui-ci est techniquement très stable, on ne rencontre aucun problème à trouver des serveurs sans ralentissements et le système de remplacer un joueur qui se déconnecte par un IA fonctionne très bien, mais les possibilités sont assez limitées dans les expériences de jeu. Là aussi, on enchaine les courses choisies par la majorité du groupe de joueurs, pour récolter de l'expérience selon son résultat, mais c'est à peu près tout. Un petit vide qui tranche avec la technique, heureusement complétée par le nouvel éditeur de terrains.
Nouveaux terrains de jeu
Nouveauté dans la série MXGP, mais déjà présent dans d'autres titres de Milestone, l'éditeur de circuit de motocross peut vraiment occuper plusieurs heures des créateurs en herbe. Dans la même configuration que celui des opus Supercross, sa prise en main est rapide après avoir survolé le didacticiel et les possibilités de portions (virages, sauts, ligne droite, virages...) sont presque infinies avant de tester sa création. Seul bémol, il n'est toujours pas possible de modifier l'aspect graphique des éléments, mais trois univers sont disponibles : les cadres désertiques, forestiers ou la Riviera sont là pour varier les plaisirs... et les cartes postales.
En parlant de carte postale, le tout nouveau mode "bac à sable" de MXGP 2019 est sans doute la nouveauté du titre la plus intéressante. Déjà présent sous le nom Compound dans MXGP Pro, place aujourd'hui au Playground, un univers mélangeant foret et désert en monde ouvert assez profond pour que l'on en soit satisfait. En plus d'être vraiment beau, le mode propose une variété dans sa construction et une vraie liberté pour quiconque souhaite faire des figures sans objectif. Pour les autres, on peut modifier les caractéristiques de sa moto pour voir les changements potentiels en course, réaliser des challenges (contre-la-montre) ou les éditer soi-même. À l'image de ce Playground, MXGP 2019 est pour tous les goûts, on vous le dit.
Points forts
- Les sensations de conduite au rendez-vous
- Des détails sonores bienvenus
- L'influence du terrain qui se dégrade
- Un jeu personnalisable à la carte
- Le playground et sa liberté
- L'éditeur de circuits
- Online plutôt stable...
Points faibles
- ...mais à approfondir
- Carrière toujours trop fade
- Des scrubs dispensables
- Encore quelques bugs et chutes de FPS
MXGP peaufine encore sa technique cette année, c'est un fait. Avec le nouvel éditeur de circuit, un mode libre (waypoint) approfondi et des courses toujours aussi intenses, l'opus 2019 monte d'un (petit) cran par rapport à MXGP Pro. Cependant, rien n'a vraiment été touché concernant le mode Carrière et le Online, qui auraient pu être un peu plus immersifs que l'année dernière. Il n'en reste pas moins que la licence a encore une belle marge de progression, et nous attendrons Milestone sur ses secteurs pour les prochaines échéances. D'ici là, les puristes de la série ou les néophytes fans de motocross pourront tous s'y retrouver dans un opus exigeant, totalement customisable, et qui a trouvé le bon équilibre entre semi-simulation MX et sensations de vitesse.