En parallèle de la sortie du jeu coopératif Wolfenstein Youngblood, Bethesda s'est octroyé les services d'Arkane Studio pour décliner la célèbre franchise en réalité virtuelle avec ce Wolfenstein Cyberpilot. Pari réussi ?
Vous incarnez un Cyber-Pilote, donc, affecté à une mission très simple : dégommer les nazis qui jalonnent son chemin dans les rues de Paris. Le titre ne comporte que 4 missions et 3 d'entre-elles vous permettent de prendre les commandes de trois appareils différents, rendus disponibles après avoir piraté les technologies nazies. Le premier appareil est le fameux Panzerhund, chien mécanique cracheur de feu qui peut effectuer des charges sur les ennemis et déclencher une onde de choc soumise à un temps de recharge. Le deuxième est un drone, qui peut se camoufler, désintégrer d'une pression de touche les ennemis et pirater des ordinateurs. Enfin, vous pourrez prendre le contrôle du Zitadelle, puissant appareil équipé d'un lance-roquette, d'une Gatling et d'un bouclier. Les trois machines ont en commun la possibilité de se réparer d'une simple pression de touche, à la condition qu'elles restent immobiles durant le processus.
Une progression très balisée
Pour les appareils offensifs, le schéma est le même d'une mission à l'autre. Il s'agit simplement d'évoluer sur un chemin très balisé et de venir à bout de multiples ennemis qui vous barrent le passage. À l'exception d'une ou deux pirouettes scénaristiques qui vous demandent, par exemple, de détruire des transmissions électriques, Wolfenstein Cyberpilot ne parvient pas à développer un scénario captivant, en dépit de l'excellent travail réalisé par la comédienne de doublage, dont la voix vous accompagnera tout au long de l'aventure. Pour le reste, ce n'est pas le dynamisme qui prime. Pas de combat de boss et pas de vraie difficulté au programme : les munitions sont illimitées (il faut simplement veiller à ce que les armes ne surchauffent pas), et il n'est pas compliqué de se soigner entre deux vagues d'adversaires, même dans le niveau de difficulté maximal. Le fait de progresser sur des sentiers très fermés donne la sensation de traverser le jeu en mode automatique, sans jamais que l'on parvienne à ressentir une quelconque intensité dans les combats.
Le Zitadelle en action
Pour varier les plaisirs, le titre a tenté d'introduire des séquences d'assemblage avant chaque prise de contrôle d'appareil. Pirater la carte mémoire du Panzerhund, retirer la ferraille du Zitadelle ou ajouter une tourelle au drone seront les conditions requises, et plutôt anecdotiques, pour pouvoir se poser derrière les commandes de l'engin. Mais malheureusement, l'ensemble manque un peu de saveur, la faute à un scénario anecdotique, une difficulté absente et une durée de vie qui n'excède pas les 2 heures au terme desquelles une fin abrupte vient baisser le rideau sur un jeu qui pourtant a des arguments à faire valoir.
Une éxecution correcte pour des mécaniques de surface
Effectivement, le titre bénéficie d'une atmosphère très agréable et d'un rendu visuel plus que correct. Par ailleurs, la mission du drone s'en sort mieux que les autres. Effectivement, l'appareil étant très fragile, le moindre coup reçu est synonyme de game over. Si les checkpoints sont cependant abondants, la prudence reste de mise et l'observation de rigueur pour ne pas alerter les gardes. Il conviendra également d'exploiter intelligemment le camouflage de l'appareil afin de contourner au mieux les ennemis que vous ne pourrez pas exécuter. En outre, les quelques séquences de piratage apportent un petit peu de diversité à Cyberpilot, que l'on parcourt un peu trop en ligne droite.
Notez pour finir que, du point de vue confort, le titre s'en sort avec les honneurs. Les mouvements sont suffisamment fluides et la rotation de l'angle de vue suffisamment paramétrable pour ne pas malmener les oreilles internes les plus sensibles, et les contrôles, rudimentaires, certes, répondent très bien. Il est donc simplement regrettable qu'en dépit de son exécution très propre, Wolfenstein Cyberpilot n'ait pas creusé davantage son concept, ni même suffisamment exploité la franchise dont il porte pourtant le nom.
Trailer de Wolfenstein Cyberpilot
Points forts
- Plutôt agréable à l'oeil
- Prise en main immédiate et contrôles fluides
- Quelques bonnes idées...
Points faibles
- ...malheureusement sous-exploitées
- Affrontements peu dynamiques
- Durée de vie très faible (deux heures maximum)
- Un manque de challenge préjudiciable
- Scénario anecdotique
En dépit de ses visuels et de son atmosphère agréables, de sa prise en main immédiate et de ses quelques bonnes idées, Wolfenstein : Cyberpilot est un jeu qui ne parvient pas à aller au bout de son concept. Avec un générique de fin abrupt qui se déclenche après à peine deux heures de jeu, un challenge quasiment absent et un scénario anecdotique, le titre de Bethesda est davantage à considérer comme une expérience en réalité virtuelle que comme un jeu à part entière. Si l'ensemble n'est assurément pas désagréable à parcourir, il reste cependant aussi dispensable qu'oubliable.