Depuis quelques mois, Games Workshop semble bien décidé à étendre son empire sur l’ensemble de la sphère vidéoludique. C’est en effet un véritable raz-de-marée aux couleurs de leurs différents univers qui s’apprête à déferler sur nos consoles, PC et autres mobiles. Entre batailles spatiales à grande échelle, combats de rues médiévaux-fantastiques et autres exploration de Space Hulk, la firme anglaise ne chôme pas. Aujourd’hui, alors que Blood Bowl 2 vient tout juste de sortir, nous allons nous intéresser, le temps de cet aperçu, à son « homologue » mobile actuellement en soft launch (Bêta ouverte) chez nos amis néo-zélandais. L’occasion de découvrir que d’un même matériau de base, peuvent naître deux jeux bien différents.
L'art du stratège en crampons
Avant toute chose, commençons par parler de Blood Bowl, car tout le monde n’est pas forcément familier de cette licence Games Workshop. Sorti en 1987 (ça ne nous rajeunit pas), ce jeu de plateau nous proposait de disputer des matchs de football américain à la sauce médiéval fantastique. Au programme : des petits bouts de plastique, de la stratégie, et une bonne dose de bourres pifs, le tout dans l’univers de Warhammer. Chaque joueur se constituait donc son équipe en piochant dans les différentes races de cet univers (Orcs, Elfes, Empire, Amazones, etc) en fonction du style qu’il souhaitait donner à son jeu, chacune des équipes possédant en effet un style de jeu bien particulier, et des compétences propres. En résultait un jeu solide, fun et bien plus profond qu’il n’y paraissait de prime abord. <b>Avec ce Blood Bowl : Kerrunch, Cyanide a décidé de faire fi d’une bonne partie de ce passif</b>. Si l’on conserve l’objectif principal du jeu, à savoir marquer un touchdown ainsi que la diversité des équipes (au nombre de cinq), ne vous attendez cependant pas à découvrir toute la profondeur et la subtilité du jeu classique.
Pour commencer, chaque équipe ne dispose que de cinq joueurs à sélectionner dans le roster d’une même race (impossible de joueur avec des Nains et des Skavens par exemple), qu’il faudra placer sur le terrain au début de chaque match. Chaque personnage possède non seulement un rôle différent (trois quart, attrapeur, lanceur, etc) qui dicte ses capacités sur le terrain, mais aussi un niveau de rareté qui définit sa puissance. Charge au joueur de sélectionner et placer l’équipe la plus à même de triompher de la formation adverse. <b>Chaque partie se jouera en effet en une seule et unique phase d’attaque qui se conclura soit par un touchdown de votre part, soit par le KO d’une des deux équipes, soit par un fumble</b> (quand le porteur du ballon se fait plaquer par un joueur adverse et relâche la balle). Une fois l’attaque lancée, l’équipe agira d’elle-même en fonction de son rôle, et il faudra uniquement gérer les passes entre joueurs. Le placement initial et le choix de l’équipe est donc capital dans Kerrunch, car il dicte le comportement des joueurs sur le terrain, et fera la différence entre victoire et défaite. Et c’est sans doute là le côté le plus intéressant du titre de Cyanide, car il acquiert dès lors une dimension puzzle loin d’être désagréable.
En sus des matchs de ligue qui constituent le cœur du jeu (avec un bon paquet de niveaux à débloquer), et d’un mode PvP anecdotique, <b>Kerrunch possède aussi un aspect collectionnite fort intéressant</b>. A chaque victoire remportée, il sera possible d’obtenir un jeton de joueur, qui permettra de débloquer de nouvelles recrues pour renforcer son roster de joueurs. Plus le match est difficile, et plus l’on obtiendra des jetons rares, nécessaires à l’obtention des meilleurs joueurs. Ajoutez à cela la possibilité de faire progresser et évoluer lesdits joueurs grâce à un système d’XP et d’achat de compétences et vous obtenez un petit côté RPG loin d’être désagréable. Mais Kerrunch est aussi un Free to play, et qui dit free-to-play, dit mécaniques restrictives et autres contenus premiums. Ici, on n’échappe pas à la règle avec un système d’énergie qui limite le nombre de matchs que l’on peut disputer, et une monnaie premium qui permet d’acheter des coffres contenant des jetons de joueurs. Un système certes pénible à la longue, mais qui au final n’handicape que peu la progression, du moins, durant les premières heures de jeu.
- <i>Aperçu réalisé sur un iPhone 6</i>
Blood Bowl : Kerrunch, 15 minutes de gameplay
Avec ce Bloodbowl : Kerrunch, Cyanide délivre un jeu à la fois simple et prenant. A mille lieues de son grand frère Blood Bowl 2, cette itération mobile se résume à une seule et unique chose : marquer un touchdown. Ici, point de stratégies élaborées, et de matchs à rallonge. L’action y est courte, ramenée à sa plus simple expression, et cela s’avère à l’usage très plaisant puisque cela confère au titre un aspect puzzle loin d’être inintéressant. Il faudra ainsi étudier la configuration d’équipe adverse, son placement, son roster, afin de choisir au mieux l’équipe idéale pour triompher. Sans verser dans le casse-tête diabolique, ce titre propose malgré tout une tripotée de puzzles forts sympathiques pour qui aime se creuser les méninges. De plus, la possibilité de débloquer et collectionner les joueurs des différentes équipes vient amener une notion de récompense bienvenue, tout en permettant de varier son approche lors des phases des puzzles. Ajoutons à cela une composante RPG un poil basique, mais pas désagréable, et l’on obtient un petit titre, simple, fun et assez plaisant quoiqu’un peu limité sur le long terme. Reste à savoir si Cyanide compte implémenter plus de contenu d’ici la sortie définitive du jeu.