Supercell, le studio finlandais à l’origine des jeux à succès Clash of Clans et Clash Royale, a marqué de son empreinte le monde du jeu vidéo sur mobiles. Devenus incontournables sur ce support, les développeurs de Helsinki ont lancé en 2014 un autre jeu de stratégie très remarqué : Boom Beach. Très apprécié, le free-to-play consiste à développer et défendre son île au sein d’un vaste archipel pour ensuite partir à la conquête du bout de terre des autres joueurs. Fort d’une communauté très active, le soft a conquis le public grâce à son univers cartoon et ses excellentes idées. Il y a quelques années, Supercell a cédé les droits de cette licence au studio Space Ape (en plus de gober une part de l’entreprise) pour l’élaboration d’un nouveau Boom Beach. Intitulé Frontlines, il s’apprête à inonder les tablettes et mobiles du monde entier et nous avons pu longuement participer à une session fermée. Voici nos premières impressions !
Avant de profiter de Boom Beach Frontlines pendant plusieurs jours, nous avons assisté à une présentation virtuelle en compagnie de Nick Mansdorf, lead designer du jeu.
Boom Beach Frontlines reprend le lore de Boom Beach et quitte le monde de la stratégie pour rejoindre celui de l’action. Pour surprendre les joueurs, Space Ape a choisi de transposer la licence de Supercell dans un univers beaucoup plus spectaculaire et explosif, mais en misant sur la coopération. Le studio londonien s’est ainsi appuyé sur trois axes principaux : l’accessibilité, des batailles à grande échelle et un mélange de tactique et de raids en équipe. Pour Nick Mansdorf et ses collègues, il n’était pas question de créer une aventure solo dans laquelle un soldat est envoyé au front. Non, Boom Beach Frontlines est avant tout une histoire d’entraide et d’utilisation raisonnée de compétences, d’outils de défense et de véhicules. S’il est tout à fait possible de partir, fusil au vent, vers le camp ennemi, on comprend rapidement que tenter une expédition solitaire équivaut à foncer nu, muni d’une brindille, face à une armée. Aussi, à moins d’être un kamikaze, mieux vaut préparer son attaque.
UNE GUERRE DRÔLE ET FUN
Concrètement, Boom Beach Frontlines fait s’affronter deux équipes de 9 unités, chacune étant campée par un joueur. Les développeurs anglais ont récupéré la franchise de Supercell en remodelant et adaptant les éléments de Boom Beach à un jeu d’action. On retrouve ainsi l’excellente direction artistique, à laquelle vient se greffer une foule d’assets inédits (personnages, véhicules…). Et il suffit de quelques minutes pour plonger dans le jeu, sans pouvoir en ressortir. Car oui, ce spin-off de Boom Beach est très addictif ! En début de partie, après un compte-à-rebours d’une dizaine de secondes, chaque armée se dirigent vers les deux checkpoints (A ou B) de la carte. Pour remporter la victoire, il suffit de prendre le contrôle de ces deux positions, mais ce n’est pas si simple.
La première phase d'une partie consiste à s'emparer d'un des points de contrôle.
Chaque équipe est en effet constitué de différentes unités, chacune ayant des caractéristiques qui lui sont propres. Parmi les principales (car elles sont à débloquer à mesure que l’on progresse), le soldat d’assaut est plutôt rapide, efficace à courte distance et il dispose d’une résistance très correcte. Le gros bras (ou heavy) est, comme son nom l’indique, plus lourd et se déplace moins rapidement que l’assaut, mais il a pour lui une sulfateuse redoutable et un corps en titane. Le médecin, lui, est là pour épauler ses coéquipiers en les suivant de près pour leur envoyer des soins réguliers. Quant au sniper, c’est le spécialiste du tir à distance, mais avec une résistance de moineau (comme le médecin). Ce sont les premiers personnages auxquels on accède (mais ce ne sont pas les seuls, d’autres unités vont s’ajouter au fur et à mesure).
Une fois que la partie est lancée, le joueur part à la conquête d’un territoire qu’il faut ensuite fortifier grâce à des tourelles de défense de différentes natures. Chaque obtention d’objet repose sur des jetons qui augmentent en parallèle du temps et des exploits du joueur. Ce sont ces jetons qui permettent la construction d’édifices de défense ou l’obtention d’aides extérieures, comme un bombardement aérien (airstrike), un socle de soin temporaire (heal), de petits robots offensifs (grunts) ou même des mini-tourelles que l’on peut positionner sur le terrain pour allumer le camp ennemi. Ces power-ups sont indispensables pour remporter la victoire et il faut donc choisir entre opter pour ces supports ou attendre d’avoir suffisamment de jetons pour prendre les commandes d’un véhicule blindé ou encore d’une jeep (dans laquelle on peut transporter jusqu’à 4 membres !). Ces véhicules font partie intégrante de l’expérience, donc ils ne sont pas à négliger, même s’ils sont moins fréquents que le reste. L’idée, c’est de prendre le contrôle d’un checkpoint en fortifiant la zone, avant de partir à l’assaut de l’autre checkpoint, généralement devenu base ennemie.
Pour connaître les contours de la création de Boom Beach Frontlines, nous avons posé quelques questions à l'équipe de développement.
Comment êtes-vous passé de Boom Beach, qui est un jeu de stratégie, à Frontlines, qui prône l'action tactique ? L'approche entre les deux genres étant différente, comment avez-vous abordé cette évolution ?
Le jeu a commencé sous la forme d'un prototype. Il s'agissait d'un jeu de tir avec des mécaniques de jeu solo. Nous savions que nous voulions faire un jeu d'action militaire, mais rien de plus. Une fois que nous avons jugé que ce type de gameplay avait du potentiel, nous avons réfléchi à ce que pourraient être la marque et l'univers. Pour ce jeu, Boom Beach était parfait, car la franchise apportait plus qu'un simple cadre, elle apporte également une approche naturelle de l'utilisation des unités, dans la façon de se mouvoir, de se former et fonctionner, qu'il s'agisse d'un fusilier, d'un canon ou encore d'un tank. Tous ces éléments combinés à notre prototype original ont donné quelque chose de très riche et unique.
Les mines terrestres avaient un rôle énorme dans la stratégie des joueurs sur Boom Beach. Selon vous, quel sera l'élément le plus important pour que les joueurs soient victorieux dans Boom Beach Frontlines ?
Notre jeu repose sur le travail d'équipe et la stratégie de groupe. Pour que les joueurs réusissent dans ce jeu, ils doivent comprendre ce que font leurs coéquipiers, ce que fait l'ennemi et choisir les endroits-clés dans la bataille où ils peuvent faire la différence. La sélection des unités, la composition de l'équipe et la connaissance de la carte sont capitales pour sortir victorieux.
Le mot Frontlines, qui signifie lignes de front, fait écho au Débarquement du 6 juin 1944. S'inspirent-ils de certaines parties de l'Histoire pour façonner certains éléments du jeu ?
Boom Beach Frontlines est un jeu social amusant en équipe qui se déroule dans un univers coloré et baigné de soleil. Pour nous, Frontlines développe la relation entre joueurs, tout en coopérant et en coordonnant ses actions dans le jeu. Nous avons hâte de voir les possibilités que l'ouverture du jeu aux joueurs du monde entier va engendrer.
SYNERGIE GUERRIÈRE
Au fil des victoires et performances (meilleur chef d’escouade, meilleur tireur, etc.), les joueurs obtiennent des étoiles qui débloquent des caisses contenant des jetons, de nouvelles unités ou encore des améliorations diverses. Chaque unité ou élément peut ensuite être boosté pour résister à des assauts toujours plus nerveux. C’est là que le hub du jeu, sorte d’écran-titre interactif, prend son importance. Outre les caisses à récupérer, les utilisateurs disposent d’une base qu’il est possible de faire évoluer. Sur cette interface se trouve également la boutique qui met en scène les micro-transactions. Boom Beach Frontlines étant un free-to-play, il est naturel de retrouver une monnaie virtuelle, en l'occurence des diamants, que l’on peut obtenir en effectuant des achats réels. Il est bien évidemment possible de s’en passer, mais vous progresserez beaucoup moins vite que les joueurs qui passeront par cette option. La boutique permet ainsi de récupérer les bonus (caisses et autres) gratuitement, mais aussi et surtout – c’est le but – de se procurer des objets payants très utiles à la victoire.
En accumulant des jetons, les joueurs peuvent faire appel à différents supports terrestres ou aériens, ou prendre le contrôle de véhicules blindés.
Tout cet ensemble participe à l’intérêt de Boom Beach Frontlines. S’il reste classique dans sa structure, puisque l’équipe a même prévu des passes Boom (Boom Pass) donnant accès à des éléments inédits (unités, véhicules, power-ups, maps…), le jeu de Space Ape accomplit sa mission avec brio. Tout en s’inspirant de ce que fait Supercell (entité à laquelle appartient Space Ape), les développeurs britanniques ont réussi à orienter l’aspect stratégique et action de Frontlines sans se limiter à un run and gun basique. Pour réussir, la coopération est indispensable et le jeu propose une rotation régulière des cartes (avec différents types de typographie des lieux) pour éviter toute monotonie. Avec ses 44 unités et toutes les idées qui sommeillent dans l’esprit des concepteurs, Boom Beach Frontlines est peut-être à l’aube d’un grand succès. Les quelques jours d’essai nous ont convaincu et il va être intéressant d’assister au renouvellement de l’expérience. Si les développeurs parviennent à surprendre les joueurs, ce jeu risque bel et bien de devenir passionnant.
S’étant livré à nous durant de nombreuses heures, Boom Beach Frontlines est un bel hommage à son grand frère. Séduisant grâce à son concept action/stratégie et sa direction artistique cartoon, le jeu de Space Ape offre des batailles aussi drôles qu’intéressantes. Chaque unité dispose de ses compétences et il faut appréhender chaque phase de la conquête (qu’elle soit offensive comme défensive) pour espérer remporter la victoire. On passe ainsi beaucoup de temps à multiplier les raids coopératifs en améliorant son armée. Très bien réalisé et vraiment prenant, c’est un titre à suivre de très près à sa sortie, même si vous n’êtes pas des habitués aux jeux sur mobiles et tablettes.