Depuis 2006, seuls les joueurs PC ont eu l'occasion et la joie de goûter aux différents épisodes de la série Blackwell. Le monopole est toutefois terminé puisque Wadget Eye s'est enfin décidé à porter la série sur d'autres supports en commençant par les plates-formes iOS qui accueillent d'un coup les trois premiers volets de la saga. Voilà l'occasion parfaite de s'attarder quelques instants sur The Blackwell Convergence, le troisième épisode et le seul encore vierge de test sur jeuxvideo.com.
Composée de cinq épisodes, la série Blackwell suit les enquêtes de Rosa (ou de sa tante Lauren dans le second volet) accompagnée de son guide fantôme Joey semblant tout droit sorti des années 50 avec son chapeau feutre et son air un peu cavalier. A dire vrai, Joey a probablement vécu dans les années 50 puisque avant d'aider Rosa, il suivait Lauren, et avant elle la grand-mère de Rosa. En gros, Joey est un peu l'héritage que se lèguent successivement les femmes de la famille Blackwell, médiums de mère en fille. Dès le premier volet de la série, Rosa apprend qu'avec Joey, elle est chargée d'ouvrir les yeux à certains fantômes n'ayant pas réalisé qu'ils sont déjà morts puis de les mener vers l'au-delà. Chaque épisode est assez court, et Convergence ne fait pas exception à la règle. Il se montre toutefois un peu plus touffu que son prédécesseur qu'il suit de près niveau scénario.
Quelques énigmes, beaucoup de dialogues
Après un épisode entier dédié à Lauren dans les années 70, retour au présent en compagnie d'une Rosa bien plus déterminée qu'au début. Moins timide, elle n'hésite plus à parler à son entourage, et c'est même ainsi que progresse généralement le scénario. Si quelques utilisations d'objets traînent ça et là durant l'aventure, c'est bien plus en discutant que Rosa débloque des situations et avance dans ses enquêtes. Sans dévoiler trop l'histoire, disons simplement que les différents esprits que l'héroïne est amenée à aider semblent tous liés d'une façon ou d'une autre. Tout commence pourtant de façon très anodine alors que Rosa est invitée à l'inauguration d'une exposition d'art. On l'a dit, c'est grâce aux discussions que l'histoire se déroule petit à petit mais, contrairement à bien des jeux d'aventure, il ne suffit pas de passer en revue chaque ligne de dialogues pour débloquer une situation. Il est plus que souvent nécessaire de réfléchir à chaque phrase pour aiguiller la conversation dans un sens ou dans l'autre et trouver de nouveaux sujets à aborder.
Un Joey encore fantomatique
Hélas, le système de déductions des épisodes précédents a ici disparu. C'est dommage puisqu'il donnait l'impression de réellement réfléchir aux différents éléments de l'enquête. L'ordinateur est quant à lui de retour et se montre même plus important que par le passé pour effectuer des recherches et trouver de nouveaux indices. De son côté, Joey est toujours impliqué dans le jeu, mais pas beaucoup plus que dans le second volet. Il est ainsi toujours possible de passer d'un personnage à l'autre à peu près n'importe quand, mais les capacités fantomatiques du détective (passer à travers les murs, souffler sur des objets) ne sont pas exploitées à leur juste valeur. Ceci n'empêche pas le titre de briller une nouvelle fois par son écriture. Toujours en anglais, et uniquement en anglais, ce troisième Blackwell parvient encore à trouver la juste mesure pour brasser des sujets parfois sérieux, parfois plus légers. Pour ne rien gâcher, les dialogues reflètent parfaitement le caractère de chaque personnage et on se délecte de doublages à nouveau très réussis. A ce titre, l'interprétation de Rosa et Joey est particulièrement convaincante ; lorsque les deux parlent entre eux, on sent une réelle complicité dans le duo.
Au final, que faut-il donc retenir de The Blackwell Convergence ? Bien écrit, joliment rétro dans ses visuels, mettant en scène une Rosa bien plus attachante qu'à ses débuts, le titre est clairement un jeu à recommander aux amateurs de jeux d'aventure en point and click. On ne peut en fait que lui reprocher d'être si court puisqu'un joueur anglophile ne devrait pas mettre plus de trois heures à en voir le bout. Le relatif manque de challenge pourrait aussi gêner les grands habitués du genre.
Points forts
- L'histoire, toujours bien écrite
- Le duo Rosa et Joey fonctionne bien
- Le doublage globalement de très bonne qualité
- Graphismes bien rétro qui renvoient aux débuts du genre
Points faibles
- Uniquement en anglais
- Très court
- Pas vraiment de difficulté sur le parcours
Pas bien difficile, et toujours très court, The Blackwell Convergence suit la route tracée par les deux premiers volets. Du coup, il monte aussi doucement en puissance en proposant plus de personnages, plus de lieux à explorer et une histoire un peu plus complexe. L'ambiance est certes moins marquante que les années 70 du volet précédent, mais le plaisir de jeu est toujours aussi grand. En clair, Blackwell se bonifie d'épisode en épisode, et les volets 4 et 5 déjà disponibles sur PC sont là pour le confirmer.