Sorti il y a presque un an, Slender a très vite créé le buzz et a attiré un grand nombre d'amateurs de frissons. Fort de ce succès, Mark Hadley, son créateur, décide de renouveler l'expérience quelques mois plus tard avec une suite, sous-titrée The Arrival. Cette fois-ci, il s'est entouré d'une petite équipe de développeurs issue de Blue Isle Studios afin de nous offrir un opus plus ambitieux, plus flippant et mettant un scène un Slenderman plus effrayant que jamais. Ami(e)s cardiaques, passez votre chemin...
Le mythe du Slenderman
Une fois n'est pas coutume, commençons ce test par un petit rappel historique. Le Slenderman est un personnage de fiction créé en 2009 par Victor Surge, « décrit comme une créature humanoïde très mince, avec des bras anormalement longs (parfois des tentacules), un visage blanc sans traits ou relief et vêtu d'un costume noir » (source Wikipédia). Selon la légende, il serait à l'origine d'un grand nombre d'enlèvements de par le monde et s'attaquerait en particulier aux enfants. Dans les épisodes Slender, il incarne l'antagoniste principal, que le héros doit à tout prix éviter sous peine de mourir dans d'atroces souffrances.
Promenons-nous dans les bois...
Dans The Arrival, le joueur incarne la fragile Lauren, partie rendre visite à son amie, Kate. Une fois sur place, Lauren trouve une maison vide et des inscriptions étranges sur les murs. L'obscurité est quasi totale mais l'héroïne parvient tant bien que mal à explorer la demeure, munie d'une lampe torche. Elle déverrouille la porte de la chambre de Kate, entre et découvre une pièce remplie de dessins étranges, semblant indiquer qu'un grand danger est proche et que le seul endroit sûr est la tour radio visible au loin. Lauren ramasse un message laissé par son amie et entend au même moment un cri à glacer le sang, provenant du portail qu'elle aperçoit par la fenêtre brisée. Elle décide alors de s'y rendre afin de porter secours à son amie... Ce petit prologue de quelques minutes suffit à plonger le joueur dans une atmosphère pesante et effrayante et à poser les bases du gameplay : Lauren ne pourra compter que sur sa lampe torche et son courage pour retrouver Kate. Et le pire est à venir...
... même si le Slenderman y sera
Très vite, l'héroïne se retrouve en pleine forêt, ce qui rappelle évidemment l'atmosphère du premier opus. Et la comparaison avec Slender : The Eight Pages ne s'arrête pas là, puisque l'objectif de ce chapitre est à nouveau de ramasser huit pages, tout en échappant au terrible Slenderman. L'homme au costume noir est plus flippant et imprévisible que précédemment : il ne se contente plus d'apparaître dans votre dos mais vous suit où que vous alliez et n'hésite pas à se placer juste devant vous, vous obligeant à rebrousser chemin ou à le contourner, au risque de vous perdre dans les bois. L'ambiance graphique et sonore, particulièrement réussie, devient plus oppressante à mesure que vous approchez du but. Les apparitions du Slenderman sont également plus nombreuses, ce qui entraîne des morts plus fréquentes. A ce propos, certains éléments du décor ainsi que l'emplacement des pages changent à chaque tentative, permettant ainsi de varier un peu les parties. Et si vous pensez qu'une fois la huitième page ramassée, le cauchemar s'arrête, vous avez tort...
Un contenu plus étoffé mais pas convaincant pour autant
Avec The Arrival, Mark Hadley et l'équipe de Blue Isle Studios ont mis les petits plats dans les grands. Outre des graphismes nettement plus convaincants, le jeu propose un contenu plus riche et voit sa durée de vie multipliée par deux. Vous aurez donc l'occasion de vivre une aventure d'un peu plus de trois heures (les habitués en viendront à bout bien plus rapidement), d'en apprendre un peu plus sur les personnages et de visiter des environnements différents (mine, maison, etc.). Malheureusement, les objectifs se ressemblent tous et l'effet de surprise s'estompe rapidement. Avec l'expérience, le joueur apprend à anticiper les apparitions du Slenderman et du Chaser (que l'on découvre durant le troisième chapitre) ; la peur finit par laisser place à la frustration, surtout lorsque la mort vous rattrape alors que vous étiez à un pas du dernier objectif et que vous êtes obligé de recommencer le niveau depuis le début. Reste la collecte des notes disséminées ça et là ainsi que le mode hardcore qui se débloque une fois le jeu terminé une première fois, ce qui ravira les fans absolus du jeu mais laissera de marbre le joueur lambda.
Points forts
- Une atmosphère graphique et sonore vraiment réussie
- Des passages vraiment flippants...
- Un Slenderman plus effrayant et imprévisible
- Le Chaser
Points faibles
- Trop court (comptez environ trois heures en prenant votre temps)
- ... durant la première heure de jeu
- Des objectifs trop répétitifs
The Arrival est le digne successeur de Slender : The Eight Pages. Plus beau, plus immersif, toujours aussi effrayant, le titre donnera des frissons et des sueurs froides aux plus courageux d'entre vous. Malheureusement, le joueur s'habitue trop rapidement à ses effets graphiques et sonores, qui ne le feront plus sursauter passée la première heure de jeu. En outre, sa durée de vie faiblarde et son manque de variété dans les objectifs l'empêchent de figurer parmi les incontournables du survival-horror. Les fans absolus du genre peuvent néanmoins se laisser tenter.