Toujours fermement résolue à réaliser le grand chelem de toutes les adaptations possibles et imaginables sur la quasi totalité des supports existants, la saga Final Fantasy s'attaque à présent au cinquième épisode sur smartphones. Mais reste-t-il encore des joueurs qui seraient passés à côté de Final Fantasy 5 ?
Depuis 2010, Square Enix a entrepris de porter sur smartphones l'ensemble des épisodes principaux de la série Final Fantasy depuis le premier volet. A chaque fois, ce sont les tout derniers remakes qui ont servi de modèles, à savoir ceux sortis sur PSP pour les opus 1 & 2, et ceux sortis en 3D sur DS pour les volets 3 & 4. Cependant, comme le dernier remake de Final Fantasy 5 date de la GBA, Square Enix a été contraint de dépoussiérer un minimum le jeu à l'occasion de cette sortie sur smartphones.
Petite cure de jouvence
Le résultat ressemble plus ou moins à ce que l'on aurait pu voir par exemple sur PSP, les graphismes conservant leur dimension rétro tout en offrant un rendu beaucoup plus propre qu'à l'origine. Les portraits des personnages ont même bénéficié d'un nouveau design signé Kazuko Shibuya, l'un des artistes ayant suivi la série depuis ses débuts, qui s'inscrit totalement dans l'esprit des artworks originaux de Yoshitaka Amano. Le second changement majeur de cette version concerne bien évidemment la prise en main qui s'appuie sur des contrôles tactiles typiques de ceux que l'on rencontre désormais dans le domaine du RPG sur smartphones. On dirige donc ses personnages à l'aide d'un stick virtuel, qui ne remplace certes pas la croix directionnelle sur le plan de l'ergonomie, mais qui s'avère suffisant pour jouer dans de bonnes conditions. En combat, les commandes d'action ont été élargies pour permettre des choix rapides sans risque de déraper sur le bouton d'à côté, et on navigue dans les menus assez facilement.
Le contenu de la version GBA
Intégralement traduite en français, cette version smartphone propose une aventure similaire à l'originale sortie en son temps sur Super Famicom, l'histoire s'étalant sur plus de 35 heures à travers trois mondes différents pour un dépaysement de tous les instants. Mais le soft en profite également pour reprendre la totalité des éléments qui avaient été rajoutés à l'occasion du remake GBA. On retrouve ainsi les quatre classes supplémentaires, pour un total de 26 jobs interchangeables à tout moment, le boss optionnel Enuo créé par Tetsuya Nomura lui-même, et un donjon bonus connu sous le nom de Temple Oublié. Si le contenu s'avère plutôt honnête, on regrette quand même que Square Enix n'en ait pas profité pour rajouter quoi que ce soit de réellement inédit à ce niveau-là, surtout à un prix avoisinant les 15 euros.
Des cristaux et des jobs
Ce cinquième volet reprend à son tour le thème des quatre cristaux élémentaires à protéger pour préserver le monde d'une apocalypse qui semble pourtant inéluctable. Le chaos vient cette fois du dénommé Exdeath, un sorcier maléfique venu d'un autre monde pour éradiquer le pouvoir des cristaux l'ayant condamné à trente années d'isolement et d'enfermement. Comme toujours, la planète ne compte pas plus d'une poignée de héros capables à eux seuls de se dresser contre les forces du mal et d'inscrire leur nom dans l'histoire. L'aventure s'articule autour de ce point de départ assez sommaire pour se complexifier au gré des évènements, et même si la psychologie des personnages n'égale pas celle des quatrième et sixième volets de la série, l'histoire a ce quelque chose d'absorbant qui caractérise les meilleurs RPG old-school, et c'est bien l'essentiel. En devenant les héritiers légitimes des cristaux, nos héros entrent en possession du pouvoir mystique qui sommeille en eux. Chaque fragment de cristal obtenu leur accorde le droit de choisir un job pour acquérir les compétences spécifiques à celui-ci. L'apprentissage s'effectue de manière individuelle afin que chacun puisse se spécialiser dans des domaines complémentaires. On compte ici pas moins de 26 jobs à maîtriser pour permettre à ses personnages d'utiliser non seulement les aptitudes liées à la classe qu'il adopte mais aussi une capacité choisie parmi toutes celles qu'il a développées dans les autres jobs. Ce n'est pas énorme quand on possède plus de vingt capacités différentes par personnage, mais c'est suffisant pour obtenir des héros polyvalents. C'est ainsi qu'on verra des chevaliers dragons employer de la magie noire ou encore des paladins utiliser de la magie bleue. Le joueur sera d'ailleurs d'autant plus enclin à tirer parti de ces jobs qu'on lui donne la possibilité d'en changer à tout moment hors des combats sans subir aucun malus dans ses statistiques. Moyennant un réajustement régulier de l'équipement, ce système donne accès à une infinité de combinaisons possibles et apporte une diversité très appréciable dans le système de jeu.
Magies et chimères
Ce cinquième volet marque aussi le retour des groupes constitués de quatre personnages, là où le quatrième opus en proposait pas moins de cinq. Il faut dire que les possibilités offertes par le système de jobs suffisent largement à se constituer une équipe homogène avec seulement quatre héros. Désormais divisée en plusieurs catégories (blanche, noire, temporelle, bleue...), la magie s'achète à nouveau dans les boutiques mais les sorts sont partagés automatiquement entre toute l'équipe, ce qui évite d'avoir à les acheter en plusieurs exemplaires. De par sa nature, la magie bleue s'obtient uniquement durant les combats et permet d'assimiler les techniques spéciales utilisées par certains ennemis. Apparues avec Final Fantasy III, les chimères s'étoffent dans ce cinquième volet où seuls les personnages dotés de la capacité d'invoquer peuvent les utiliser. Il est également nécessaire d'avoir le niveau d'invocation suffisant pour y recourir, ce qui demande de passer un peu de temps sous la forme d'invokeur. Peu puissantes, les premières chimères s'achètent tout simplement dans les boutiques, mais les plus intéressantes sont optionnelles et ne vous rejoignent que si vous leur montrez que vous êtes plus fort qu'elles. Si Final Fantasy 5 a globalement moins marqué les joueurs que les épisodes 4 et 6 pour ne citer qu'eux, il n'en renferme pas moins quelques passages cultes comme les affrontements contre le tout puissant Gilgamesh ou encore l'exploration de la grande pyramide. Quelle que soit la version, nous vous recommandons donc vivement la découverte ou la redécouverte de ce RPG incontournable.
Points forts
- Commandes adaptées au format tactile...
- La refonte visuelle à la fois propre et fidèle à l'esprit rétro
- Traduction française intégrale
- Comprend les classes supplémentaires et le donjon bonus du remake GBA
- Une durée de vie supérieure à 35-40 heures
Points faibles
- ... mais prise en main tout de même moins confortable que sur les autres versions
- Le prix relativement élevé (14,49 €)
Final Fantasy 5 n'en est pas à son premier remake, mais pour sa venue sur smartphones, le titre a bénéficié d'une refonte graphique et de contrôles tactiles plutôt efficaces. Dommage que, pour près de 15 €, cette mouture ne comporte rien de plus que l'épisode Gameboy Advance sur le plan du contenu. Cela dit, la version GBA étant quasiment introuvable à l'heure actuelle, on peut imaginer que cette sortie intéressera bien quelques retardataires, sans parler des inconditionnels de la saga.