Dès le premier lancement du jeu, le fil conducteur de l'aventure est posé : les blobs sont des petites créatures gélatineuses malmenées par les humains qui subissent les expériences des scientifiques dans d'immenses laboratoires. Alors qu'il allait être une nouvelle fois utilisé pour une expérimentation, le héros du jeu - qui n'a pas de nom mais se distingue par sa couleur verte, ses piquants violets et son unique œil - saisit sa chance et s'échappe, libérant au passage des centaines d'autres blobs afin de préparer sa vengeance. A l'image de cette première séquence, toutes les cinématiques du jeu sont présentées sous forme de dessin animé et relatent l'ascension de notre (petit) blob jusqu'à une scène finale d'une mégalomanie délicieuse. Cet aspect confère à Tales from Space un plus tout à fait appréciable pour un jeu de ce genre.

Le principe du jeu reprend largement celui de son aîné sur PlayStation 3 en le simplifiant légèrement mais surtout en l'adaptant à la jouabilité sur Vita. Notre petit blob se dirige classiquement au joystick avec la possibilité de sauter et de rebondir contre les murs. Il dispose aussi d'un pouvoir d'attraction et de répulsion sur les éléments métalliques signalés d'un aura violet ce qui lui permet de progresser dans l'univers du jeu. Mais la particularité du héros est surtout de pouvoir absorber la plupart des objets ou individus qui peuplent le jeu afin de gagner des points mais surtout de grossir encore et encore. Si les développeurs se sont inspirés des mécanismes de jeux tels que Gish (principe d'attraction-répulsion), Super Meat Boy (possibilité d'adhérer et de prendre appui sur les murs) ou Osmos (dans lequel on absorbe tout ce qui bouge), le résultat final est harmonieux et très convaincant.

Le level design est également fort bien construit. Brassant phases de plates-formes pures et énigmes à résoudre, les niveaux s'explorent à notre guise mais restent assez linéaires. Ainsi, la plupart du temps il s'agit d'atteindre une certaine taille afin de pouvoir engloutir un bouchon qui bloque le passage de sortie. Mais le gameplay sait également se renouveler pour ne pas être trop ennuyeux. Dans certains passages précis, votre blob se mettra par exemple à voler, ce qui vous permettra d'atteindre de nouveaux endroits auparavant inaccessibles. Les environnements sont eux aussi plutôt variés, on passe des salles de classe aux vaisseaux spatiaux en passant par une ville sous-marine ou une base militaire. Tous sont bourrés de références à d'autres jeux et d'humour en arrière-plan, ce qui procure un plaisir constant au fil des 24 niveaux à parcourir dans tous les sens.

En plus de cette aventure « principale », le jeu propose également 8 niveaux bonus originaux utilisant la gyroscopie. On dirige alors le blob en inclinant la console, dans des niveaux aux ambiances complètement différentes : vieux jeu en bois, style rétro… Le principe reste cependant le même : absorber tous les éléments possible avant de quitter la zone, ce qui s'avère assez facile. La simplicité est d'ailleurs le principal reproche que l'on puisse faire au jeu. Si le premier passage demande parfois un peu de réflexion, Mutant Blobs Attack se boucle quand même une première fois en 6 heures. Ceci dit, la (re)jouabilité est bien existante car en plus du plaisir de traverser le jeu une seconde fois, deux nouveaux challenges s'offrent à vous : avaler tous les objets pour débloquer des médailles mais aussi retrouver les blobs-amis cachés dans les niveaux. Et même si le jeu est fini à 100%, vous pourrez toujours essayer d'inscrire votre nom au tableau des high-scores mondiaux.

Finalement que penser de Tales from Space : Mutant Blobs Attack ? On pourrait lui reprocher sa durée de vie trop faible mais au vu de son prix et de son support cela reste tout à fait acceptable. Le titre est aussi adapté aux petites sessions et convient donc mieux à la Vita que son prédécesseur. Adeptes de plates-formes ou joueurs à la recherche d'originalité, laissez-vous donc séduire par ce blob à l'appétit insatiable.