C’est la première adaptation sur iPhone d’une licence sur le déclin, Rainbow Six, et c’est plutôt une bonne surprise. Même si une certaine profondeur fait défaut et que l’originalité n’est pas forcément au rendez-vous, la fidélité à la licence, la durée de vie et le mode multijoueur en font un titre de choix pour l’iPhone.
Née de l'imagination du romancier Tom Clancy, la brigade antiterroriste Rainbow Six, force internationale apte à épauler les polices de n'importe quel pays pour les missions les plus délicates, a donné lieu à une demi-douzaine d'aventures vidéoludiques. L'éditeur Gameloft, forcément motivé et confiant après son adaptation très remarquée de Splinter Cell (autre licence inspirée de Tom Clancy) pour iPhone, nous livre ici un pot-pourri de situations déjà rencontrées et de décors variés. Il prend surtout soin de respecter à la lettre le concept de Rainbow Six : une escouade de trois personnes, des ordres à donner à ses coéquipiers, des gadgets (fibroscope pour regarder à travers les murs, détecteur de pulsations cardiaques pour identifier le nombre d'ennemis dans les environs) et des compétences (piratage informatique, pose de C4) qui permettent d'avancer soit discrètement, soit en bourrin.
Dans les faits d'ailleurs, on aura tendance à évoluer en fonçant dans le tas plutôt qu'en choisissant l'option infiltration, celle-ci n'étant pas aussi développée qu'on aurait pu le souhaiter, à condition toutefois de respecter quelques principes de base : mettre ses coéquipiers en position pour une prise d'assaut surprise, se mettre à couvert, marquer des cibles au préalable en utilisant le fibroscope, utiliser silencieux, grenades flashs ou fumigènes, entre autres. Il est d'ailleurs à noter que les grenades, comme les armes principales et les gadgets qui permettent de les améliorer (rayon laser, vision holographique, point rouge, chargeur supplémentaire) se débloquent progressivement au fil de l'expérience acquise. Un choix des armes et des gadgets qui rendent assurément le jeu plus intéressant après quelques missions rondement menées.
Les premières missions en effet, ne donnent pas l'impression d'une grande profondeur. On avance en général dans un dédale de couloirs pour affronter quelques ennemis qui se tiennent derrière les portes, et on recommence un peu plus loin, encore et encore, jusqu'à trouver l'otage que l'on doit libérer. Suivent l'évacuation et l'extraction, éventuellement un mini-objectif qui vient s'intercaler. Au passage, il est de bonne augure de réaliser l'objectif secondaire donné dès le départ (libérer un autre otage, désamorcer des explosifs, etc.), histoire de gagner des points d'expérience supplémentaires ou des « extras », plus communément appelés trophées.
Les missions suivantes apportent heureusement un petit peu plus de variété : utiliser une combinaison anti-bactériologique qui se révèle fragile, soigner un blessé avec un antidote, empêcher des terroristes d'achever leur chef qui vient d'être fait prisonnier, tenir une position pendant qu'un membre de l'escouade pirate un ordinateur… Sans oublier, au milieu de tout ça, de ranimer ses coéquipiers tombés sous les balles ennemies. Bref, poussif au départ, le jeu finit par se révéler un peu plus intéressant avec le temps. Graphiquement parlant en tout cas, il se place clairement dans la foulée d'un Splinter Cell Conviction. Il faut dire qu'à l'instar de ce dernier, les objectifs successifs de la mission s'inscrivent dans le décor. Pratique et somme toute assez esthétique. Mais ça, c'est une affaire de goût.
Enfin, il est à noter que pour un niveau de difficulté intermédiaire, le jeu est relativement facile. Les ennemis sont rarement plus de trois ou quatre au même moment et ils ne sont pas vraiment coriaces. Surtout, l'intelligence artificielle est trop souvent aux abonnés absents. Mieux vaut donc, pour les plus aguerris, se lancer dans l'aventure en coop avec trois amis ou dans un « match à mort » en local (wi-fi, bluetooth) ou en ligne. Beaucoup plus difficile, et à vrai dire assez fun…
- Graphismes14/20
Une fluidité parfois prise en défaut et un peu d’aliasing de-ci de-là, mais au final des graphismes relativement convenables, voire agréables, et surtout une grande diversité de décors qui font oublier ces menus défauts.
- Jouabilité11/20
Un stick virtuel du côté gauche de l’écran pour se déplacer et un mouvement latéral du côté droit pour changer de point de vue, voilà qui partait d’une bonne intention et évoquait le traditionnel duo clavier-souris propre aux FPS. Le hic, c’est qu’une demi-douzaine de boutons supplémentaires vient encombrer l’interface : pour se mettre à couvert, s’accroupir, changer d’arme, utiliser le zoom de visée, sélectionner et lancer des grenades sans oublier l’indispensable bouton de tir. Du coup, la prise en main se révèle plus problématique qu’il n’y paraît et l’on a tendance à tirer involontairement en se déplaçant, ou pire à envoyer une grenade sur son escouade…
- Durée de vie14/20
Les onze missions peuvent être bouclées en trente minutes maximum chacune, tout dépend du niveau de difficulté et d’options que l’on choisira (objectif secondaire par exemple). A cela, il faut rajouter deux modes multijoueurs (coop ou match à mort) à recommencer à l’infini. La durée de vie de ce Rainbow Six est donc appréciable… mais il est vrai que le titre est vendu plus cher que bien d’autres (5,49 €).
- Bande son13/20
La version originale sous-titrée colle bien au genre, les musiques sont bien amenées et les bruits des balles restent assez convaincants. La bande-son est dans son ensemble correcte sans être exceptionnelle pour autant.
- Scénario12/20
De la prise d’otage dans une ambassade à la mise à mal d’une attaque terroriste au cœur d’un stade, en passant par l’assaut d’une plate-forme pétrolière ou de la villa du baron de la drogue, les missions ont pour le moins des airs de déjà-vu. Rassemblées, elles constituent une classique histoire de bioterrorisme à laquelle on peinera à s’intéresser réellement… pour focaliser un peu plus sur les briefings des missions en elles-mêmes.
Mission réussie. Même si ce Rainbow Six : Shadow Vanguard n’est pas exempt de défauts, notamment côté interface, il est de par sa fidélité à la licence, son soin apporté à la réalisation et son aspect relativement complet (armes, gadgets, missions, décors), un jeu que les amateurs de FPS se doivent de découvrir sur iPhone compte tenu de la pauvreté du catalogue existant.