On retrouve Sylvie Leroux, la jeune archéologue que l'on incarnait déjà dans le volet précédent, chargée de la restauration de plusieurs trésors dans un musée de Bretagne, dont le conservateur a disparu dans des circonstances troubles. Certains de ces objets eux auraient appartenu à Juan Ponce de León, le fameux conquistador espagnol qui prétendait avoir trouvé une fontaine de jouvence en explorant ce qui correspond aujourd'hui à la Floride. Les investigations de Sylvie vont rapidement la conduire en Italie et la confronter à une mystérieuse organisation qui semble vouloir éliminer tous ceux qui s'intéressent d'un peu trop près à cette légende. Le contexte du Secret de l'Arbre de Vie est donc éminemment intéressant. Documentée, prenante et dotée de rebondissements bien sympathiques, l'histoire se laisse suivre sans aucun déplaisir.

On se montrera plus réservé sur le gameplay, qui oscille une fois de plus un peu trop, sans vraiment choisir, entre deux genres bien définis : le jeu d'aventure traditionnel en point'n click et le jeu d'objets cachés. A l'instar de La Malédiction du Temple Ancestral, qui était une relecture quelque peu édulcorée du Rituel du Scorpion, Le Secret de l'Arbre de Vie est une version DS simplifiée du jeu éponyme sorti en fin d'année dernière sur PC. On y retrouve donc la même histoire et les mêmes personnages, mais un gameplay centré autour de la recherche d'objets dissimulés dans les environnements traversés. Lorsque vous mettez à jour et pointez du stylet l'un des objets de la liste, l'héroïne apporte généralement un commentaire et décide parfois arbitrairement de le placer dans son inventaire. Les objets conservés donnent lieu à des énigmes classiques, souvent plus cohérentes et mieux pensées que dans l'opus précédent, qui consistent à interagir avec certains éléments du décor ou à réaliser quelques associations logiques. Vous devez aussi vous acquitter régulièrement de quelques puzzles et mini-jeux bien sentis, qui s'avéreraient toutefois bien plus plaisants sans la nécessité de devoir lutter contre le chronomètre (et de tout recommencer si vous n'atteignez pas votre objectif dans le temps imparti). De manière générale, la progression est rigide et linéaire, même si vous restez libre de vous déplacer entre les différentes pièces d'un même lieu.

L'ensemble fonctionne plutôt bien, même si on ne cesse de se demander l'intérêt des phases d'objets cachés, qui tranchent fortement avec ce qu'on a l'habitude de voir en la matière. Dissimulés dans des décors bien moins surchargés que de coutume, les objets ne sont ni absurdes ni difficiles à trouver. Le problème, c'est que ces phases ne satisferont donc ni les amateurs du genre, qui aiment s'abîmer les yeux sur des compositions baroques peintes par un Arcimboldo dérangé, ni les autres, qui n'y verront qu'une perte de temps et leur imputeront la responsabilité des fréquentes chutes de rythme. Il reste que Le Secret de l'Arbre de Vie ne manque pas d'atouts, dont ne bénéficiait pas forcément son prédécesseur. La traduction française est soignée, les thèmes musicaux sont agréables à entendre (bien qu'un peu répétitifs) et le rendu visuel est artistiquement convaincant, que ce soit en termes de décors ou de personnages, qui ont perdu au passage leur look BD. Seule la résolution souvent insuffisante des écrans jette une ombre sur le tableau technique. Si la durée de vie se montre un peu légère (l'aventure offre entre 5 et 7 heures de jeu), le titre propose aux plus courageux d'entre vous de dénicher des tas de secrets et de débloquer tout plein de succès. On évitera donc de se montrer trop sévère avec ce jeu hybride somme toute assez sympathique, susceptible de constituer une bonne transition entre le jeu d'objets cachés et le jeu d'aventure traditionnel.