Selon le mythe, les descendants de Noé entreprirent un jour de construire à Babylone une tour si haute qu'elle permettrait aux hommes d'atteindre les cieux. Courroucé par ce projet orgueilleux, Dieu tenta de leur mettre des bâtons dans les roues. Bon, il faut avouer que la méthode utilisée fut un tantinet moins radicale que celle employée dans Babel Rising. Ici, le dieu que vous incarnez utilise ses pouvoirs de destruction pour pulvériser les ouvriers blasphémateurs qui ont eu l'audace de le défier. Ces derniers déferlent sur l'écran, courbés par le poids du bloc de pierre qu'ils transportent, mais suffisamment nombreux pour que vous ne sachiez plus où donner de la tête. N'ayez pas d'état d'âme : vous devez absolument ralentir l'érection de la tour, et pour empêcher les bâtisseurs de mener à bien leur tâche, vous n'avez d'autre choix que d'en éliminer le plus possible.

Pour ce faire, vous disposez de six pouvoirs : le doigt divin vous permet d'écraser un ouvrier isolé, la foudre vous sert à en griller un petit groupe, la tornade et le tsunami les emportent par rangées entières, le déluge de feu les réduit en cendres par dizaines et enfin le tremblement de terre anéantit tous ceux qui se trouvent à l'écran. Vos pouvoirs divins sont par contre sans aucun effet sur les fondations de la tour, qui restent en place au fil des assauts successifs : plus vous laissez passer de bâtisseurs et plus la construction de la tour de Babel progresse, lentement mais inexorablement. En outre, si vos différentes capacités se rechargent automatiquement, toutes n'ont pas le même cooldown : alors que le doigt divin peut être utilisé à répétition, le tremblement de terre requiert plusieurs minutes de chargement. Quant aux pouvoirs intermédiaires, ils peuvent être chargés plus ou moins à fond, selon que vous souhaitiez maximiser leur potentiel ou vous en servir en urgence au prix d'un effet moindre. L'objectif est d'utiliser au mieux vos capacités pour garder le contrôle et éviter de vous faire submerger. Ce gameplay simple mais efficace, qui évoque les concepts les plus addictifs des années 80, est servi par une jouabilité au-delà de tout reproche : certains pouvoirs se lancent en touchant l'écran, d'autres en traçant un trait vertical, d'autres encore en agitant votre iPhone ou votre iPod Touch... Nul doute que vous parviendrez à mémoriser le tout très rapidement.

Pour ne rien gâcher, le jeu bénéficie d'une excellente réalisation, basée sur des graphismes mignons, des animations empreintes de drôlerie et une ambiance sonore très réussie. Certains parmi vous pourraient regretter que Babel Rising ne propose pas de véritable progression : le jeu n'inclut qu'un seul niveau et chaque partie, qui dure une dizaine de minutes en moyenne, se solde inévitablement (?) par un fatidique game over, le but étant de tenir le plus longtemps possible. Et si la difficulté est croissante au fil des minutes, à mesure que vous vous faites submerger, le principe un tantinet répétitif pourrait rapidement engendrer une forme de lassitude. Ce serait sans compter sur la dimension scoring, dans laquelle Babel Rising puise sa force : un double système de score (temps tenu et points marqués) vous incitera à y revenir encore et encore, pour tenter de battre les vôtres ou encore ceux mis en ligne par les autres. En outre, il y a pas mal de succès à débloquer en fonction des performances accomplies. Sachez enfin que si vous quittez une partie en cours, vous pourrez la reprendre au prochain lancement du jeu, ce qui est très appréciable. Bref, pour la somme modique de 79 centimes d'euro, vous avez là ce qu'on a coutume d'appeler un incontournable, un de ces jeux terriblement addictifs qui vous poussent à faire tourner vos scores parmi vos amis.