S'il est un jeu qui a réussi à booster les ventes de la DS, c'est bien Nintendogs. En s'appuyant sur un concept d'élevage d'animaux virtuels depuis longtemps connu, le titre de Nintendo a porté le genre à un niveau encore inégalé, profitant pour cela de toutes les caractéristiques de sa console, dont l'écran tactile pour interagir avec son chiot et le microphone pour lui parler et lui apprendre de nouveaux tours. Le résultat s'est révélé payant, Nintendogs est l'un des plus grands succès de la portable, si ce n'est le plus grand. Normal donc d'avoir vu fleurir quelques clones plus ou moins réussis, dont Cats Academy. Comme son nom l'indique fort justement, Cats Academy ne s'intéresse qu'aux chats et vous permettra donc de vous occuper d'un petit félin, un peu comme dans une publicité de croquettes, mais sans la jolie madame pour ouvrir le paquet.

La première étape consiste à adopter un chat. A ce stade du jeu, Cats Academy fait bonne figure. Quarante races sont représentées couvrant à-peu-près toutes les attentes que l'on peut avoir à ce niveau-là. Que l'on souhaite s'offrir un persan, un siamois, un abyssin, un bombay, un birman, un chartreux, un bleu russe, un snowshoe, un sphynx ou que sais-je encore, vous trouverez forcément votre bonheur dans la sélection du jeu. Evidemment, à la place d'un ceci ou d'un cela, vous pourrez très bien opter pour une ceci ou une cela. Le choix du sexe n'est pas le seul critère à votre portée. Vous pourrez également choisir la couleur du poil, des yeux et même des moustaches parce que c'est tellement classe d'avoir un chat à moustaches vertes ! A l'adoption de votre premier félin, vous n'aurez pas vraiment à vous préoccuper de la question financière. Vos économies seront suffisantes pour vous offrir n'importe quelle race. Par la suite, les choses se compliqueront un peu dans la mesure où vos fonds ne sont pas immenses et qu'il faudra débourser une petite somme à l'acquisition de chaque nouveau chat, le prix étant calqué sur le prestige de la race. Sachez que Cats Academy permet d'adopter jusqu'à cinq chats. Malheureusement, on ne pourra s'occuper d'eux qu'à tour de rôle, obligeant le joueur à quitter la partie pour sélectionner un autre chaton. Il existe bien une fonction sans-fil pour trouver d'autres chats, mais rien qui ne permette d'avoir plus d'un seul animal sur son écran. En fait, l'option ne sert qu'à rencontrer les petits protégés d'un ami, et à obtenir un nouveau chaton mélangeant les attributs des deux animaux réunis. Quand on y réfléchit, l'option est assez dérangeante dans la mesure où Cats Academy se concentre exclusivement sur des chatons...

Bien, revenons sur le sujet principal. La phase d'adoption étant passée, il ne reste plus qu'à ramener votre boule de poils à la maison et à commencer à vous occuper d'elle. C'est là où Cats Academy perd toute sa crédibilité. Les options sont très limitées et ne suffisent pas à s'amuser réellement avec la cartouche. En clair, le chaton est caractérisé par quatre attributs, ou besoins, qu'il faudra considérer en permanence. Nourriture, soin, amour et jeu sont les quatre jauges à surveiller pour s'assurer du bien-être de votre chat. S'il a faim, il faut le nourrir. S'il a des puces, il faut le peigner. S'il est en manque d'amour, il faut le caresser. Et s'il s'ennuie, il faut jouer avec lui. Voilà à quoi se résume Cats Academy. Inutile de préciser que l'on finit par tourner en rond au gré des envies de l'animal. Notre routine n'étant brisée qu'avec l'entretien quotidien de la litière. Dans cette activité ô combien gratifiante, le stylet est mis à contribution et il suffit de frotter les crottes pour les faire disparaître. L'écran tactile se montre aussi utile dans les autres activités. Par exemple, il faut secouer un paquet de croquettes au-dessus de la gamelle pour la remplir en veillant à ne pas en mettre à côté pour ne pas gâcher. Le stylet sert également à brosser et caresser le chat tout comme à jouer avec lui. Pour sa part, le microphone de la console est aussi reconnu mais son utilisation se limite à trois commandes vocales : "Ici minou" pour appeler le chat, "Pas gentil" pour asperger l'animal et lui signaler qu'il fait une bêtise, et "Miaou, Miaou" pour le faire miauler. Dans Cats Academy, il n'est donc pas question d'apprendre des tours à son chat, comme on pouvait le faire avec les chiots de Nintendogs. Même si ce choix se comprend aisément (un chat n'est pas un chien), le gameplay en pâtit cruellement et l'intérêt de la cartouche descend en flèche.

Comme dans n'importe quel logiciel du genre, on peut s'arrêter au magasin et dépenser son argent. Du plus utile (croquettes, litières) au plus crétin (chapeaux, faux nez, lunettes) en passant par un choix de jouets, de gamelles et de colliers, tout est là pour le bonheur du petit chat. Et puisque je vous vois venir, parlons un peu d'argent. Dans sa grande bonté, Cats Academy vous offre une pension quotidienne pour vous aider à prendre soin de votre animal. Mais la somme accordée chaque jour est plutôt dérisoire. Vous serez donc obligé de participer à des concours pour obtenir plus d'argent. Malheureusement, ces concours n'ont rien à voir avec les concours de dressage de Nintendogs mais s'intéressent plutôt au bien-être de l'animal. En gros, suivant le concours auquel vous participez, vous serez jugé sur la façon dont vous vous êtes occupé de votre chat sur une période de 1, 2, 3 ou 5 jours. La somme d'argent reçue dépendra directement de la note obtenue. Peu intéressants, ces concours ne parviennent pas à briser la monotonie du jeu qui, encore une fois, tourne bien vite en rond. Les quatre mini-jeux prévus eux aussi pour nous distraire et pour gagner un peu de sous souffrent d'un manque d'intérêt flagrant. Entre un jeu de rythme, un jeu de mémoire, un jeu de basket et un mini-jeu de tir, on finit par bâiller trop rapidement devant sa console. Alors pourquoi se forcer à jouer à Cats Academy quand Nintendogs fait mieux à tous les niveaux ? Même en préférant les chats aux chiens, il y a fort à parier que Cats Academy vous laissera sur votre faim.