Sixième sport en France, derrière le foot, la grève et la confection de cassoulet, la pétanque se devait d'avoir sa simulation vidéoludique. C'est maintenant chose faite avec Pétanque Pro sur PS2, un jeu qui vous permettra de transformer votre salon en boulodrome et de sentir toute l'exaltation d'un pétanquiste alors qu'il lâche la boule de la dernière chance vers son destin.
Si pour beaucoup de gens, la pétanque est avant tout un moyen de se détendre pendant les vacances, entre deux baignades, trois merguez et quelques verres de pastis, elle n'en reste pas moins un sport à part entière que de nombreux adeptes pratiquent assidûment en espérant peut-être devenir un jour professionnels. Cela dit, Pétanque Pro, malgré son titre, ne s'attache aucunement aux véritables compétitions internationales entre experts boulimiques qui font régulièrement l'objet de retransmissions télévisées. Non, ici, point de licence, point de joueurs célèbres ni de sponsors particuliers, mais seulement la beauté d'une activité qu'on retrouve dans son milieu naturel, caractérisé par le port obligatoire de tongs, d'un bermuda et d'un tee-shirt troué.
Les menus roses-rouges de Pétanque Pro ne vous donneront accès qu'à 3 modes de jeu différents : Partie Rapide qui comme son nom l'indique, permet de défier l'I.A. ou un ami dans une partie basique, le mode tournoi et ses trois variantes qui verra s'affronter Auguste contre Robert, pour terminer par le mode Partie Personnalisée. Ce qui frappe d'emblée lorsque l'on examine les différent menus du jeu, c'est le manque d'options disponibles. Les aspects configurables sont trop peu nombreux pour offrir au fan de pétanque toute la latitude et la précision qu'il serait en droit d'attendre. Un constat que je ne cesserai de répéter au cours des lignes suivantes malheureusement. Ainsi, les trois types de tournois, toujours contre l'I.A. ne sont qu'un prétexte pour vous faire naviguer entre les 3 pauvres environnements offerts par le jeu et augmenter le nombre de matchs. En partie personnalisée, on se contentera de choisir le nombre de joueurs par équipe, de 1 à 3, le niveau de l'I.A. qui vous l'apprendrez bien vite ne changera pas grand-chose, le type de boule qui là encore n'aura pas la moindre influence, et enfin l'aire de jeu...
Avant de commencer une partie, on devra sélectionner son joueur, parmi 6 compétiteurs classés en 2 catégories : tireur ou pointeur. Une fois en piste, très dépouillée d'ailleurs, on déterminera à pile ou face l'équipe ou le joueur qui aura l'honneur de déclencher les hostilités. Si vous avez la chance de commencer, sachez qu'avec un peu de pratique, vous serez quasiment invincible. Une fois la boulette porcine lâchée dans l'arène, il s'agira de pointer, c'est-à-dire d'essayer de positionner sa boule le plus proche possible du cochonnet, ou plus tard de tirer afin de dégager les boules adverses du chemin. Pour pointer, une jauge vous permettra de gérer la force de votre tir avec trop de simplicité et de précision, ensuite, une sorte de cadran servira à régler l'inclinaison de votre tir. Si vous avez retenu avec quelle force et avec quelle inclinaison vous avez lancé le cochonnet, il vous suffira de reproduire à l'identique ces caractéristiques pour vous coller à la petite boule magique et ainsi obtenir une victoire facile. Pour tirer, ce n'est guère plus compliqué puisqu'il suffira de placer une cible sur la boule de votre choix, même si la gestion hasardeuse de la caméra rendra parfois cette tâche inutilement laborieuse, puis de gérer la force de votre lancer à l'aide d'une nouvelle jauge tout aussi docile que la précédente.
Si la situation tend à se compliquer un peu lorsque vous ne bénéficiez pas de l'initiative car les différentes jauges ne s'affichent pas lorsque votre adversaire lance une boule, un peu de pratique, mettons une vingtaine de minutes, sera largement suffisante pour faire de vous un maître en évaluation des distances. Vingt minutes, c'est à peu près le temps qu'il m'aura fallu pour lancer un match contre une I.A. au niveau professionnel et la vaincre par un magistral fanny, 13 à 0. Au-delà de l'immense plaisir que procure cette remarque à mon égo démesuré, elle permet surtout de souligner l'extrême pauvreté d'un gameplay défaillant et simpliste. Certes, on ne pouvait pas s'attendre à des trésors d'ingéniosité dans ce qui n'est que la retranscription vidéoludique d'un sport aux règles limitées et déjà codifiées. Reste que l'expérience offerte par Pétanque Pro n'a pas la saveur d'un véritable tournoi télévisé, ni même celle d'une partie dominicale entre potes. Passez votre chemin et préférez donc les merguez.
- Graphismes4/20
Que dire à part damned ? Des boules bleues et des boules rouges, un cochonnet plus petit, tous propulsés par six bonshommes modélisés à la hache. Et ne comptez pas sur les trois environnements proposés pour relever un niveau déjà calamiteux.
- Jouabilité4/20
Simpliste et archaïque. Le peu que vous avez à faire sera même parfois gâché par une gestion de la caméra mal pensée. Quant aux boules, même si elles réagissent à peu près correctement, vous ne trouverez aucune différence entre les diverses matières dont elles sont composées. Bref, tout ça est loin d'être transcendant.
- Durée de vie3/20
En sachant qu'il ne faut qu'une vingtaine de minutes pour faire le tour de toutes les subtilités du soft et que finir un tournoi ne prendra guère plus de temps, on se retrouve avec un jeu bien creux.
- Bande son1/20
J'ai pu distinguer 3 sons différents en jouant à Pétanque Pro : le toc d'une boule qui en heurte une autre, les applaudissements aléatoires des quatre ou cinq membres d'un public en délire, et les romantiques gazouillis de moineaux ignoblement condamnés à vivre éternellement sur ce disque oubliable.
- Scénario/
Le premier jeu de boules sur console est tout sauf une réussite. Vous lancer dans une partie revient à sauter dans le vide sidéral avec un pagne pour seule protection. Entre son gameplay inexistant et sa médiocre réalisation, Pétanque Pro ne convaincra personne.