Alors que F1 2002 a déjà fait quelques tours de circuit, Grand Prix 4, son concurrent le plus sérieux, se décide enfin à rentrer dans la course. La lutte sera rude entre les deux titres et il ne sera pas facile de les départager. Voici tout de même quelques pistes pour tenter d'y voir plus clair.
Le premier point qui différencie Grand Prix 4 (Infogrames) de F1 2002 (EA Sports) et qui permet peut-être à ce dernier de prendre une légère avance, concerne la licence utilisée. Si le titre d'EA Sports tire parti de la saison 2002, GP 4 se contente pour sa part d'exploiter les données de l'année précédente. Si cela n'est pas dramatique en soi, certains trouveront un petit aspect vieillot à la compétition. On ne peut donc malheureusement pas piloter les bolides des deux nouvelles écuries présentes sur le championnat (Toyota et Renault). D'un autre côté, cela nous permet de retrouver des têtes qui ont depuis quitté le circuit, au hasard Jean Alesi. Les circuits, justement, sont quasiment les mêmes d'une saison sur l'autre car à part Hockenheim qui suit ici son ancien tracé, on retrouve comme d'habitude les Grands Prix de Malaisie, d'Espagne, de San Marin, du Brésil, de Monaco, de Belgique, d'Italie et j'en passe... Chacun des 17 circuits est fidèlement représenté.
Du point de vue des menus et des options proposés, F1 2002 creuse encore un peu l'écart face à GP 4. Si tout comme F1 2002, GP 4 propose un menu riche et complet qui comprend le championnat, mais aussi la possibilité de disputer des courses rapides ou des tours d'essais, c'est sur les options et les réglages de la voiture que le bas blesse. On se demande par exemple où est passée la gestion de la température des pneus... L'absence du logiciel de télémétrie de F1 2002 se fait aussi bien ressentir lorsqu'il s'agit d'analyser ses performances afin de modifier sa voiture en conséquence. Et puisqu'on parle des absents, pourquoi n'y a-t-il pas de Stop And Go pendant les courses ?
Enfin, et ce sera sans doute le dernier point faible de ce GP 4, il faut parler du comportement des véhicules qui ne semble pas toujours correspondre à la réalité. Bon j'avoue, je ne suis jamais monté dans une monoplace et je n'ai encore moins eu l'occasion de disputer un Grand Prix, mais je me fais une idée assez précise du pilotage de ce genre d'engin. Manque de pot, elle ne correspond pas vraiment à ce que nous laisse entrevoir GP 4. Avec toutes les aides au pilotage activées, c'est bien trop facile et avouons-le aussi très inintéressant. Les voitures restent scotchées au sol. Elles adhèrent à la route en toute circonstance en raison d'un grip bien trop élevé. L'assistance au pilotage joue elle aussi trop bien son rôle et nous remet sur le droit chemin dès qu'on commence à partir de travers. Appréciable pour les novices mais totalement inconfortable pour les pros du volant qui n'hésiteront pas à couper immédiatement toute forme d'aide. Il se retrouveront alors face à un jeu déjà plus réaliste, mais pas toujours parfait. Les voitures dérapent assez fréquemment dans tous les sens et ont une fâcheuse tendance à vouloir embrasser le décor d'un peu trop près. On préférera donc le style de conduite de F1 2002.
Je rassure tout de même les nombreux fans de la série Grand Prix, le jeu a quand même des qualités. Celles-ci se trouvent d'ordre plutôt esthétique pour ne pas dire graphique. Les environnements sont tout simplement magnifiques, et à condition de posséder une machine dernier cri, vous pourrez profiter de l'un des plus beaux titres dans le genre. Une distance d'affichage superbe, des détails à chaque coin de piste, une formidable gestion de la météo... tout est fait pour coller à la réalité le plus possible. Et même si les textures sont peut-être moins fines que celles de F1 2002, le résultat surpasse de peu le titre de EA Sports par sa richesse de couleurs et d'éléments de décors affichés (arbres, spectateurs, tribunes...). Pour le son, on reste dans le domaine du très bon également. Les moteurs crachent parfaitement tout ce qu'ils ont et les collisions sont joliment rendues (graphiquement aussi d'ailleurs). En définitive, GP 4 se contente de suivre F1 2002 sans jamais réussir à la dépasser. Même si son aspect graphique lui est supérieur, le jeu d'Infogrames a fait l'impasse sur trop de points importants pour prétendre monter sur la première marche du podium. Il devra donc se contenter de la seconde, ce qui entre nous, est déjà une excellente performance.
- Graphismes17/20
Si le jeu tourne déjà correctement sur une machine moyennement performante, il livrera toute sa splendeur graphique sur une bête de course avec une foultitude de petites détails qui rendent les environnements très vivants. Les bolides, superbes, et les collisions spectaculaires contribuent à rendre l'ensemble magnifique.
- Jouabilité14/20
Moins stimulant que celui du concurrent F1 2002, le pilotage de GP 4 pourra convenir à tous les types de joueurs (débutants ou confirmés) à condition toutefois de se munir d'un volant. Au clavier ou à la manette, ce n'est même pas la peine d'y penser.
- Durée de vie14/20
Toutes les courses sont là et vous tendent les bras pour vous faire vivre le championnat dans son intégralité. Dommage qu'il s'agisse de la saison 2001... Vous pourrez aussi participer à des courses libres et visionner quelques vidéos explicatives pour parfaire vos connaissances sur ce sport mécanique.
- Bande son16/20
Tout est parfait pour la bande son. On a même droit à quelques indications qui signalent les accidents et les autres dégâts sur le circuit.
- Scénario/
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Avec ce quatrième épisode, la série Grand Prix semble avoir perdu un peu de sa superbe. GP 4 n'a pas toutes les cartes en mains pour venir menacer F1 2002, qui reste donc la référence du genre. De meilleures sensations de pilotage lui auraient sans doute permis de se démarquer. Ce n'est pas le cas, malheureusement.