Si le titre pourrait facilement prêter à confusion, l'histoire de Fear Effect 2 : Retro Helix est bel et bien antérieure à celle de Fear Effect. Le scénario, qui se situe donc avant les événements relatés dans le premier opus, permettra donc de faire le jour sur les circonstances qui amenèrent les trois personnages principaux à se rencontrer. Hana Tsu-Vachel, Royce Glas, et Jacob "Deke" Decourt, verront donc leur destin se croiser sur une route continuellement tachée de sang. L'occasion également de faire la connaissance de Rain, un nouveau personnage grâce auquel on en sait un peu plus sur la personnalité rebelle d'Hana, mais qui recèle également un mystérieux secret.

Tour à tour, vous serez donc amené à diriger l'un des quatre protagonistes de l'histoire, et toutes les décisions prises aux côtés de l'un d'eux pourront se répercuter sur la progression des autres personnages. Tout comme pour le premier épisode, le scénario réservera en effet plusieurs fins possibles, avec plus que jamais des révélations stupéfiantes et des retournements de situation surprenants. A mille lieues de l'éternelle chasse aux zombies d'un Resident Evil, Fear Effect 2 propose une intrigue passionnante, mais destinée à un public averti, qui constitue véritablement le point fort du jeu.

L'autre particularité du titre, c'est le style graphique adopté par les développeurs depuis le premier Fear Effect. Le principe des personnages incrustés dans des décors en 3D précalculée en animation quasi permanente fonctionne toujours à merveille, et procure une aura très particulière à ce soft au rendu proche d'un DA. Les personnages ont un look très manga et donnent du punch aux scènes déjà bien vivantes où l'on s'attend au pire à chaque instant. C'est cela la touche Fear Effect, et ce n'est pas pour rien que la barre de vie est symbolisée par une jauge de peur qui simule le rythme cardiaque du personnage.

Mais si la comparaison avec la série des Resident Evil est de mise, c'est également au niveau de la jouabilité du soft. Un gameplay très particulier, rejeté par de nombreux joueurs qui trouvaient cette maniabilité un peu lourde, notamment lors des affrontements contre les boss où le moindre frôlement contre un mur pouvait s'avérer désastreux et synonyme de Game Over. Un défaut enfin résolu dans cet épisode, où le joueur aura le choix entre conserver la jouabilité du premier opus ou adopter des déplacements plus classiques. La progression devient alors un régal, et l'intérêt du joueur est en permanence sollicité tant est bien ficelée la trame du scénario. Un périple qui mènera nos quatre héros au coeur de Hong-Kong et de New-York, pour découvrir successivement la cité interdite de Wi'an, la tombe perdue du premier empereur de Chine, et l'île-montagne légendaire de Penglai Shan. Tout cela pour une fin totalement imprévisible qui lèvera le voile sur les derniers mystères entourant les origines de Rain.

Le contenu des quatre CD réserve toujours autant d'énigmes, toutes réellement intéressantes et d'une difficulté progressive mais parfois très mal expliquées. Le seul point vraiment agaçant de Fear Effect 2, c'est la crainte perpétuelle d'enregistrer sa progression dans des circonstances critiques, soit parce que l'on a perdu trop de vie ou que l'on a gaspillé trop de munitions, soit parce que l'on a loupé un objet clé indispensable à la suite du jeu, ce qui oblige à jouer en permanence sur plusieurs sauvegardes en même temps. Un aspect que l'on pardonnera aisément à Fear Effect 2 dont la dizaine d'heures de jeu réserve de bons moments d'angoisse, de casse-têtes et d'action, dans un univers sombre et glauque inimitable.