Comme chaque Mercredi, la rédaction de Jeuxvideo.com vous propose un petit classement des dix meilleurs jeux sur un sujet imposé. Cette semaine dans votre Top 10, nous faisons donc un retour sur le top 10 des jeux qui brisent le quatrième mur.
Comment peut-on définir la notion de "quatrième mur" ? Pour cela, il faut remonter aux origines du théâtre, l'art pionnier de cette fameuse "dimension". Il s'agit alors d'un mur imaginaire qui est supposé séparer les comédiens sur la scène des spectateurs. L'expression, devenue plus courante aujourd'hui, qui signifie " briser le quatrième mur" symbolise le fait de casser cette barrière et de s'adresser directement aux spectateurs en l'immisçant directement dans l'histoire, que ce soit au théâtre, au cinéma, ou à travers les jeux vidéos. L'exemple est devenu populaire notamment grâce au super-héros Deadpool. Néanmoins bien avant lui, il y avait bel et bien des titres vidéoludiques qui brisaient ce quatrième mur. Voici donc une sélection subjective des titres qui jouent avec ces codes et qui offrent même de temps à autre, une mise en abyme des personnages qui iront jusqu'à prendre conscience qui sont à l'intérieur d'un produit vidéoludique et d'un univers fantasmé...
La liste complète
- N°10 – StarTropics
C’est StarTropics qui ouvre ce classement. Sorti en 1992 sur Nes puis surWii U, via Console Virtuelle, 23 ans plus tard, ce jeu d’action-aventure invite le joueur à prendre le contrôle d’un jeune garçon qui doit explorer une île à la recherche de son oncle. A l’époque, la boite du jeu contenait une lettre en papier spécial qu’il fallait tremper dans l’eau afin de révéler un code nécessaire pour progresser dans l’aventure. Une manière intelligente de briser le quatrième mur…
- N°09 – Batman Arkham Asylum
Le cauchemar de tous les joueurs fait l’objet d’une étonnante séquence dans l’excellent Batman : Arkham Asylum sorti en 2009 sur PlayStation 3, Xbox 360 et PC. Et cette scène est due à l’un des adversaires récurrents de l’homme chauve-souris, l’Epouvantail. En effet, celui-ci offre non seulement une séquence de gameplay à part mais également une simulation de crash du jeu… en apparence seulement !
- N°08 – Kid Icarus Uprising
Sorti en mars 2012 sur Nintendo 3DS, Kid Icarus : Uprising met en scène Pit, le héros du volet original sur Nes, dans son combat face à la déesse des enfers Medusa. Ce jeu d’action, qui combine brillamment beat them all et rail-shooter, brise le quatrième mur à travers son tutoriel. Puisque, via les différentes phases d’apprentissage, les personnages de Pit et de Lady Palutena ne cessent de débattre à propos du personnage du jeu ou de son gameplay.
La folie est une des composantes majeures d’Eternal Darkness : Sanity’s Requiem sorti en novembre 2002 sur Gamecube. En effet, dans ce jeu d’action et d’aventure inspiré de Lovecraft, le joueur enquête sur le meurtre du grand-père de l’héroïne et est amené à incarner plusieurs personnages à différentes époques. Si le jeu brise le quatrième mur, c’est par l’intermédiaire d’une jauge de folie inhérente aux personnages et provoquant une dizaine d’effets drastiques. Par exemple : l’apparition d’un écran bleu comme si le jeu était planté, la télévision qui s’éteint, le son qui se coupe ou encore le fait qu’après avoir sauvegardé votre progression, le jeu simule un effacement de toutes vos sauvegardes !
- N°06 – Max Payne
Sorti en août 2001 sur PC puis au fil des années sur presque toutes les consoles PlayStation, l’excellent Max Payne glisse le joueur à la troisième personne dans la peau d’un policier qui lutte contre la mafia après le meurtre de sa famille. C’est au détour d’une des nombreuses cinématiques, prenant la forme de cases de bandes dessinées, que l’aventure brise le quatrième mur. En effet, Max découvre une lettre manuscrite lui indiquant qu’il se trouve dans un jeu vidéo et que cette sensation d’être contrôlé par quelqu’un est tout à fait normale.
La Nintendo DS est à l’honneur à la cinquième place de ce Top 10 à travers Another Code : Mémoires doubles sorti en juin 2005 sur la portable de Nintendo. Le quatrième mur est brisé lorsque le joueur, dans le rôle d’une jeune fille à la recherche de son père, se sert littéralement de la console. Ainsi, au début du jeu, l’héroïne reçoit un appareil électronique par la Poste qui doit être utilisé et qui représente en réalité une DS. Et puis, plus tard, il faut résoudre certains puzzles, notamment à base de tampons, en fermant réellement la console.
- N°04 – Conker's Bad Fur Day
Un écureuil roux alcoolique, grossier et amateur d’argent facile : voici le héros de Conker’s Bad Fur Day sorti en exclusivité sur Nintendo 64 en mai 2001. Dans ce jeu d’action et de plateformes délirant en 3D, le héros se retrouve à la fin face à une reine Alien qu’il est censé vaincre comme dans le film Aliens de James Cameron. Mais ça ne se passe pas tout à fait comme prévu et l’animal demande alors de l’aide directement aux développeurs qui font apparaître – à la Matrix - un véritable arsenal. Une façon très drôle de briser le quatrième mur !
- N°03 – The Stanley Parable
Une fois n’est pas coutume, c’est un jeu tout entier qui brise le quatrième mur. En effet, dans The Stanley Parable sorti en 2013 sur PC, le joueur incarne un employé de bureau dont le job consiste à presser des boutons mais qui, un jour, se retrouve soudainement tout seul. Pour tenter de découvrir ce qu’il se passe, il doit alors explorer les lieux, à la première personne, selon un scénario non linéaire. En réalité, cette fiction interactive apparaît ni plus ni moins comme une parodie aussi drôle qu’ingénieuse de la notion de choix et de narration dans le jeu vidéo.
Cap sur le trésor de Big Whoop dans le point’n click Monkey Island 2 : LeChuck’s Revenge, sorti en 1991 sur PC et presque 20 ans plus tard sur PS3 et Xbox 360 dans une version spéciale faisant office de remake. Ici, l’aventure brise le quatrième mur d’hilarante manière, puisqu’un easter egg permet de téléphoner directement aux développeurs du jeu, la hotline du studio LucasArts, pour poser une poignée de questions stupides, comme : C’est quoi le secret de Monkey Island, pourquoi les jeux d’aventure coutent si chers ou encore d’où viennent les bébés !
- N°01 – Metal Gear Solid
C’est Snake qui figure tout en haut de ce classement à travers Metal Gear Solid, lancé en février 1999 sur PlayStation. Pas étonnant quand on connait la personnalité de son auteur Hideo Kojima qui, au fil de ses œuvres, n’a cessé de briser le quatrième mur. Dans ce premier MGS en 3D, on peut mentionner par exemple la fréquence du codec pour parler à Meryl qui figure au dos de la boite du jeu, mais surtout l’hallucinant combat contre Psycho Mantis. En effet, lors des cinématiques durant l’affrontement, le boss analyse votre façon de jouer, ainsi que vos goûts en lisant les sauvegardes de vos jeux présents sur la carte mémoire de la PlayStation. Mieux : pour le vaincre, vous devez débrancher votre manette et la rebrancher dans le second port de la console afin d’échapper à son influence maléfique. Bref, une superbe leçon de gameplay pour un chef d’œuvre vidéoludique intemporel !