NieR Automata a fait un gros carton ces dernières années, grâce à son gameplay au poil et des personnages reconnaissables entre mille. Pour les plus néophytes d'entre vous, sachez que ce jeu n'est pas du tout le premier de sa série, et nous allons voir tout cela en détail.
NieR est un spin-off ?
NieR a beau être devenu une licence puissante, à la base elle est le spin-off d'un jeu appelé Drakengard. Le premier épisode est sorti en 2004 sur PS2, le deuxième opus Drakengard 2 en 2005, et enfin Drakengard 3 en 2014, cette fois-ci sur PS3. Les deux premiers sont des mélanges de Ace Combat et de Dynasty Warriors, et on doit ce choix de Square Enix à une popularité de ces genres qui montait en flèche à l'époque. Le troisième jeu prend quant à lui la direction d'un beat'em all dans des couloirs, plus classique. Malheureusement, la série n'a jamais brillé par son gameplay, qui est juste passable voire assez médiocre. Cela dit, les critiques ont encensé le scénario à la fois sombre et mûr, et les personnages à l'histoire bien écrite.
Yoko Taro, l'homme derrière le masque
Pour créer tout cet univers déjanté et original, il fallait quelqu'un de bien dérangé et cette personne est Yoko Taro, le seul créateur de jeux vidéo qui se balade masqué. Masque qui, d'ailleurs, est à l'effigie d'Emile, un personnage de NieR. Yoko Taro ne fait pas cela pour se donner un air de créateur mystérieux. En effet, celui-ci est assez ouvert sur sa vie personnelle, et préfère agir de la sorte pour laisser parler ses jeux à sa place. Assez ironique quand la seule mention du nom de Yoko Taro suffit pour rendre un projet assez prisé. Tout l'univers qu'il a créé est baptisé le Yokoverse par ses fans, et regroupe toutes les influences animées ou vidéoludiques de celui-ci.
Une timeline complètement bordélique
Mais alors, que raconte ce Yokoverse ? Accrochez-vous, car cela semble bien plus compliqué que Kingdom Hearts. Le point de départ est la naissance de Jésus. Sauf que, dans cet univers parallèle, lorsque l'on arrive aux alentours du neuvième siècle, une ville futuriste apparaît de nulle part en Espagne, et apporte avec elle la magie, les dragons et un paquet de créatures dangereuses. Face à cette arrivée, les nations fusionnent et forment un royaume qui se nomme Midgard. Dit comme cela, l'idée a l'air ultra originale, mais ils ne se sont pas vraiment foulés et la carte du jeu est juste l'Europe à l'envers. Côté scénario, à partir de là, c'est le festival : une fleur veut détruire le monde, des bébés géants tombent du ciel, un gros monstre sorti de l'anime Evangelion veut détruire Tokyo, et en plus le combat contre celui-ci, qui est le combat final, est un jeu de rythme, bref, c'est osé. Dans tous ces événements, qui se passent parfois dans des fins alternatives, Yoko Taro et son équipe choisissent un chemin narratif pour créer la timeline de NieR. Dans une de ces fins alternatives, le gros monstre d'Evangelion meurt et provoque une épidémie qui décime presque toute l'humanité. Cela donne NieR, qui se déroule dans un monde dévasté, et aux environs de l'an 4000, l'humanité va même carrément s'éteindre. Les aliens débarquent et créent une armée de robots par-dessus, qui va combattre une autre armée de clones robotiques, héritage des derniers humains. Cet événement est appelé la guerre des machines, et NieR Automata se déroule pendant la quatorzième guerre des machines en 11 939 après Jésus-Christ. C'était simple finalement !
NieR se dédouble
Une anecdote intéressante : si vous pensiez que le titre du prochain NieR était compliqué du fait qu'il s'appelle NieR Replicant ver.1.22474487139..., et bien tout cela a commencé en 2010, lorsque Square Enix était en pleine conquête du marché occidental et espérait, avec NieR, toucher un public plus âgé et plus vaste. A cette époque, Yoko Taro plonge donc sur un action-RPG plus sombre où l'on incarne un jeune homme sans nom qui doit sauver sa soeur d'une maladie. Le concept est présenté à la branche américaine de Square Enix, mais ceux-ci trouvent que le personnage ne correspond pas vraiment aux standards occidentaux du jeu vidéo. Une nouvelle version du personnage est alors créée, un bon gros daron bien musclé, qui doit secourir non plus sa soeur, mais sa fille. C'est ce jeu là qui arrivera en occident, baptisé tout simplement NieR. La version avec le héros plus jeune, sortira quand même au Japon sur PS3 sous le nom de NieR Replicant, et la version Xbox 360 du jeu obtiendra la version avec le papa, nommée NieR Gestalt. Le remake qui s'apprête à arriver sur nos terres est donc une version remake du jeu PS3 japonais que l'on n'a jamais connu en France, puisque notre NieR, que ce soit PS3 ou Xbox 360, était seulement la version Gestalt.
NieR sur mobile
Si vous avez connu la saga avec l'opus Automata, il vous reste quatre jeux et des dizaines d'heures de contenu à découvrir. Si vous êtes plutôt un joueur nomade sur mobile, vous ne serez pas déçus puisque Yoko Taro est un vrai touche-à-tout. En effet, il existe deux jeux mobiles qui font partie du Yokoverse. Le premier est NieR Reincarnation, un RPG au tour par tour se déroulant dans l'univers de NieR. Celui-ci reproduit fidèlement les visuels et l'ambiance du jeu et permet d'incarner un grand nombre de personnages de la saga, ainsi que d'autres inédits. Le jeu est déjà disponible au Japon, et sortira en Europe courant 2021. Le deuxième est un gacha nommé SINoALICE. Pour le coup, le jeu est indirectement lié à Drakengard et intègre des personnages de contes, dans des versions hyper glauques et ultra dénaturées. Par exemple, Cendrillon est une vraie dépravée, le Petit Chaperon Rouge incarne la brutalité, la princesse Kaguya incarne le masochisme, et Alice est une spécialiste de la servitude, bondage en anglais... C'est du Yoko Taro, il ne faut pas chercher à comprendre. Ceci dit, le jeu reste un gacha assez classique qui se joue tout seul, avec des visuels et une présentation bien glauques.