Il y a des jeux vidéo dont l’affiliation avec une série existante ne peut être niée au premier coup d'œil. C’est le cas de The Callisto Protocol. Avec ses décors de stations perdues dans l’espace, ses indicateurs colorés vissés au dos des personnages, et ses créatures humanoïdes terrifiantes, la vidéo d’annonce du titre diffusée lors des Game Awards 2020 rappelle immédiatement Dead Space. Quoi de plus normal, puisque c’est l’un des créateurs de cette saga horrifique, Glen Schofield, qui tient les rênes du projet. Peu de détails ont filtré pour le moment, si ce n’est qu’il s’agira d’un survival-horror se déroulant dans le même univers que celui de PUBG, oui, le célèbre Battle Royale. Malgré tout, nous tentons l’exercice délicat de vous partager nos attentes comme nos rêves avec cet Avance Rapide dédié à The Callisto Protocol.
Script de la vidéo
Un jeu qui doit faire au moins aussi peur que Dead Space
Avant toute chose, ce que l’on veut d’une œuvre qui ressemble à Dead Space et qui est conçue par l’ancien boss de Visceral Games, c’est qu’elle donne les miquettes. Sur le site officiel du studio, nous pouvons lire que le directeur créatif du projet, Dan Smith, veut “créer l’un des jeux les plus terrifiants qui soient”. Pour ce faire, les équipes de Striking Distance vont proposer un jeu à la troisième personne centré sur l’histoire qui se veut réaliste non seulement dans ses graphismes, mais aussi dans le monde à parcourir. En effet, l’ambition affichée est d’impliquer totalement le joueur afin que ce dernier ressente de nombreuses émotions. Dans la peau du personnage principal, l’utilisateur devrait donc rencontrer des monstruosités plus ou moins organiques dans des niveaux mélangeant grands espaces et lieux confinés. C’est en tout cas ce que semble indiquer la vidéo d’annonce, qui expose par ailleurs une base enneigée qui n’est pas sans rappeler celle de Dead Space 3. Cet épisode s’amusait également, durant une certaine partie de l’aventure, à alterner des passages plus ouverts en extérieur avec des séquences anxiogènes en intérieur.
Une aventure à l’intérêt sans cesse renouvelé
Nous ne savons que peu de chose sur l'histoire de The Callisto Protocol, si ce n'est que l’univers prend place sur une lune morte de Jupiter, Callisto, en l’an 2320. Le joueur doit s’échapper d’un pénitencier qui répond au doux nom de « Fer noir ». Le principal risque lorsqu’un jeu se déroule dans une base spatiale sous un climat hostile, c’est que tout finisse par se ressembler... car un intérieur métallique sombre ressemble forcément à un autre intérieur métallique sombre. Nous attendons de ce titre qu’il arrive à nous surprendre dans sa direction artistique mais aussi dans son level design, et qu’il évite les quelques erreurs rencontrées dans les ruines extraterrestres de Dead Space 3. Nous espérons également que les missions que devra accomplir le personnage principal sauront se renouveler, et qu’elles réussiront à cacher subtilement le fait de devoir aller d’un point A à un point B pour progresser.
Des protagonistes crédibles et bien écrits
Ce qui fait un bon jeu solo ayant des prétentions narratives au-dessus de la moyenne, c’est l’impression pour le joueur de côtoyer des êtres qui ont de la personnalité. Qu’il s’agisse de la trilogie Mass Effect, de The Witcher 3, d’Uncharted 4 ou encore de The Last of Us Part II, les grandes aventures à vivre seul devant son écran ont prouvé l’importance de croire non seulement à un univers, mais aussi et surtout aux protagonistes qui le peuplent. Malgré les nombreuses qualités de Dead Space, l’écriture des personnages annexes n’a jamais volé très haut. Le joueur se retrouvait bien trop régulièrement accompagné d’adjuvants collectionnant les clichés ainsi que de méchants peu convaincants, à l’image de Danik, un vilain aussi violent et autoritaire que n’importe quel antagoniste de film de seconde zone. Pour The Callisto Protocol, nous souhaitons que les équipes de Striking Distance exposent une écriture de qualité.
Chacun sa route, chacun son chemin
Le studio de développement ayant confirmé que le jeu serait 100 % solo, nous n’allons donc pas évoquer notre envie d’un éventuel mode coopération. Dans les jeux solo narratifs, il nous semble toujours important de pouvoir faire des choix. Que ces derniers soient explicites, c’est-à-dire par l’intermédiaire d’une boîte de dialogue comme dans Mass Effect, ou implicites, en réussissant ou en échouant une mission par exemple. Le principe du choix permet de mieux s’identifier à son personnage, tout en ajoutant une pression supplémentaire lors de certains moments clés. Intégrer de multiples chemins scénaristiques dans un jeu vidéo demande beaucoup de travail aux équipes de développement, puisque cela peut influencer des pans entiers de l’histoire jusqu’à en changer sa fin. Dernièrement, Gears 5 a timidement tenté l’aventure du choix. Si Striking Distance arrive à faire coller la narration du soft aux intentions du joueur, cela pourrait être remarquable en termes d’expérience.
Des évolutions qui feront date
Nous serions tentés de dire que pour avoir le jeu que nous attendons tous, il suffirait de concevoir un jeu à la Dead Space avec juste quelques ajustements. Le studio de développement a insisté à plusieurs reprises sur le réalisme qui se dégagera du jeu. Alors, quitte à viser la lune, nous aimerions que les développeurs s’amusent avec les matières et leurs effets. Que le feu brûle de manière réaliste la chair pourrie des monstres et qu’il se propage de façon crédible en fonction des matières environnantes. Que les impacts des armes laissent des traces visibles et précises, que ce soit sur les corps ou les décors. Dead Space a réussi à démocratiser les HUD discrets, et a instauré une manière vraiment amusante de tuer des adversaires en insistant sur le démembrement. Pourquoi ne pas ajouter un système pour vérifier si un camarade est infecté par un parasite, comme cela fut proposé avec le jeu The Thing ? En mieux, évidemment, puisqu’à l’époque, l’ordinateur trichait allégrement.
Avec The Callisto Protocol, nous tenons sûrement le successeur spirituel de Dead Space. Nos attentes sont hautes pour ce titre qui promet de nous terroriser devant nos écrans. Nous souhaitons bon courage aux 150 développeurs de Striking Distance pour livrer le survival-horror dont tout le monde rêve en 2022. Nous espérons juste que les liens avec PUBG ne prendront pas trop d’importance et qu’il s’agira seulement de clins d'œil discrets. De là à s’imaginer que l’on pourra frapper des créatures belliqueuses à coups de poêle à frire...