Demon Slayer ou Kimetsu no Yaiba de son titre original déchaîne les passions depuis sa prépublication dans le Weekly Shonen Jump et la diffusion de la série animée en 2019 n’a fait qu’accroître sa renommée. Face au succès de l’oeuvre imaginée par Koyoharu Gotōge, une adaptation en jeu vidéo verra le jour sur PlayStation 4 en 2021. L’ère des démons touche à sa fin.
Nos ATTENTES
L’école des fans
Une adaptation en jeu vidéo d’un manga tend à plaire aux fans avant tout et cela se traduit en général par une utilisation sans retenue du fan service. Kimetsu no Yaiba – Hinokami Keppuutan invitera les joueurs à incarner Tanjiro Kamado, un héros cherchant désespérément à sauver sa petite soeur récemment transformée en démon. Tout au long de sa quête de vengeance, la nouvelle recrue des pourfendeurs de démons devrait croiser le chemin et/ou le fer avec les personnages iconiques de la série… les autres Demon Slayers ainsi que les Douzes Lunes démoniaques avec à leur tête Muzan Kibutsuji, principal antagoniste de la saga qui emprunte ses traits au Roi de la Pop. Enfin, avoir l’opportunité d’enfiler le kimono des autres pourfendeurs ou de se glisser dans la peau des différents démons dans un mode multijoueur ne serait pas pour nous déplaire.
Une réalisation démoniaque
Séduire les fans passe également par le visuel et le son. D’après le trailer diffusé, Kimetsu no Yaiba : Hinokami Keppuutan affiche sans surprise un Cel Shading “manga” et devrait accompagner les visuels avec l’excellente bande-originale de l’anime sous peine de décevoir les mélomanes. La réalisation se doit de faire honneur au travail d'orfèvre réalisé par les studios d’animation japonais “ufotable” et ne pas se contenter d’une mise en scène minimaliste, quitte à reprendre tels quels les passages de la série distribuée par Aniplex. Néanmoins, il faut reconnaître à CyberConnect2 un talent certain pour prendre soin du matériau d’origine et en sublimer les scènes cultes sans trop les altérer afin de ne pas froisser les puristes.
Un univers de Dark Fantasy
Les aventures de Tanjiro Kamado ne peuvent décemment se contenter d’une simple succession de combats ponctuée de saynètes. L’univers imaginé par Koyoharu Gotōge mérite davantage de considération et devrait s’ouvrir à l’exploration des différentes zones qui composeraient un monde ouvert inspiré du Japon féodal et de la Dark Fantasy. Ce dernier prendrait exemple sur Dragon Ball Z Kakarot . Cela permettrait d’approfondir le lore de la franchise et de s’attarder plus longtemps sur certains personnages, slayers ou démons, sans pour autant forcer outre mesure sur les quêtes secondaires et les grands espaces sans réel intérêt.
L’art du sabre
Il est fort probable que CyberConnect2 s’inspire fortement de ses dernières productions pour concevoir un titre orienté action, un jeu de combat en arène semi ouverte opposant pourfendeurs de démons et créatures démoniaques dans la plus pure tradition des adaptations modernes de manga. Toutefois, Demon Slayer sur PlayStation 4 pourrait se démarquer de la concurrence en transposant manette en mains les frissons suscités par l’esprit Shonen qui se dégage des versions papier et animées. Le gameplay devrait en toute logique se reposer sur les techniques de respiration propres à la saga et la maîtrise des différentes formes d’attaque au sabre ou katas prenant racine dans l’art du sabre des samouraïs. Ainsi, l’issue des combats serait décidée par la capacité des Demon Slayers à esquiver, à analyser les pouvoirs sanguinaires des adversaires et à trouver la faille pour les éliminer.
La voie du pourfendeur
La seule progression dans l’histoire devrait déverrouiller de nouvelles techniques de combat, telles que la danse du dieu du feu, et de nouvelles formes pouvant s’apparenter à des postures pour affronter les Douze Lunes démoniaques. Tanjiro Kamado finirait par grimper dans la hiérarchie des pourfendeurs de démons en remplissant diverses missions, un système de rang rappelant ceux des RPG à gravir pour ainsi faire partie de l’élite des Demon Slayers… les Neuf Hashira. Qui plus est, la culture du kimono est intrinsèquement liée à la franchise. Il serait de bon ton de pouvoir exercer ses talents de styliste afin de personnaliser les personnages en modifiant kimono, uniforme et sabre à l’envie tout en respectant l’esthétique de la série.
NOS RÊVES
Des nerfs d’acier
La difficulté est rarement au rendez-vous dans les adaptations de manga. L’objectif premier est de contenter les fans et non de les frustrer en transformant une aventure épique en calvaire. Pourtant, Kimetsu no Yaiba s’inspire énormément de l’art du sabre et de sa philosophie. Son adaptation vidéoludique pourrait donc offrir aux joueurs les plus téméraires un mode “Iron Man” synonyme de mort définitive et de retour à la case départ. Il serait aussi envisageable d’accentuer l’approche “Die & Retry” en punissant la moindre erreur par un Game Over sonnant et trébuchant à la fois du côté des pourfendeurs et des démons. Une seule attaque mortelle mettrait alors un terme à l’aventure en une fraction de seconde.
Demon Slayer pourrait être l’adaptation espérée par les fans à condition de conserver l’esprit du manga tout en traçant une voie qui lui est propre, et donc ludique.