Outriders, c’est le AAA du mois d’avril 2021. Le nouveau jeu de People Can Fly, studio derrière Painkiller et Bulletstorm, et de Square Enix s’intéresse de près au marché du Looter-Shooter. Mais est-il en mesure de concurrencer les maîtres du genre, à commencer par les franchises Destiny et Borderlands ?
Outriders est un voyage direction un astre inconnu avec tout ce que cela implique en termes de découverte et d’exotisme. La richesse visuelle de la planète Enoch est à saluer, et invite les joueurs à contempler, même rapidement, les nombreux biomes qui composent un monde crédible et foisonnant. People Can Fly a puisé dans de nombreux courants et mouvements culturels dans le but de concevoir un univers de science-fiction fantaisiste punk, une combinaison qui donne au titre un cachet bien à lui.
People Can Fly n’est pas du genre à faire dans la demi-mesure quand on en vient aux gunfights. Le passé du studio parle de lui-même, et Outriders en est l’héritier avec ses combats agressifs et nerveux qui obligent les joueurs à être sans cesse mobiles sous peine de mourir prématurément. Le ressenti armes en main et la présence de combats de boss en font une aventure fort plaisante, malgré un bestiaire trop limité et la redondance des missions. Sans oublier un vrai sentiment de montée en puissance de l’avatar qui galvanise les joueurs. Le système de personnalisation des Outriders et la manière de récompenser les efforts consentis assurent de leur côté l’essentiel d’une expérience par essence répétitive. Le design des armures et des armes à lui-seul peut être un puissant leitmotiv.
Outriders ne se démarque ni par sa mise en scène sommaire, ni par son scénario de série B anecdotique. Tout semble forcé, à la limite du nanardesque dans ce Road Trip punk sous stéroïdes. Les personnages, tous archétypaux au dernier degré, tout comme les dialogues d’ailleurs, ne rendent pas justice à un univers qui lui de son côté a bien plus à offrir. En apprendre davantage sur la planète Enoch et sur l’anomalie à l’origine de tout, voilà l’intérêt premier d’une exoplanète, loin des envolées Over the Top de l’histoire principale. Elle n’existe en réalité que pour justifier une montée en puissance du héros avant le End Game.
Découvrir un monde mystérieux seul est une chose, le faire entre amis en est une autre. Outriders propose une aventure jouable en solo ou en coopération de 2 à 3 joueurs dans son intégralité, que ce soit l’histoire ou encore les expéditions. Le jeu de People Can Fly est un exemple en termes de durée de vie avec sa quinzaine d’heures pour traverser le scénario en ligne droite avant de s’attaquer au End Game, et donc ces fameuses expéditions, ce qui représente des dizaines d’heures de lutte supplémentaires en perspective. Puis Outriders a beau être un Looter-Shooter, il évite sciemment les microtransactions en délaissant la dimension Game as a Service inhérente au genre, mais autorise à la fois le Cross Play et le Cross Save pour une expérience de jeu optimale. Toutefois, l’instabilité du titre et principalement des serveurs est à déplorer. De nombreux crashes entachent ici et là le simple plaisir de la découverte.
La bande son n’a rien de mémorable. Les compositions accompagnent l’action sans prendre le pas dessus ce qui n’a rien d’étonnant. Outriders se vit au rythme des pluies de plombs et non des notes de musique. Square Enix dote tout de même son TPS de doublages et de sous-titres en français ce qui ajoute au confort de jeu en général.
Outriders coche la majorité des cases du bon Looter-Shooter. Il ne révolutionne pas le genre, et n’en a jamais eu l’ambition. People Can Fly nous offre des combats ultra nerveux sur une mystérieuse planète, et récompense les joueurs par un sentiment de montée en puissance qui ne fait que croître tout au long de l’aventure. Malheureusement, l’instabilité du jeu et sa répétitivité l'empêchent de détrôner les maîtres du Shooter-RPG.