Voilà plus de 10 ans que Left 4 Dead 2 est sorti. Depuis, plus aucun signe de vie de la licence. D’autres titres comme Warhammer Vermintide ont tenté de s’engouffrer dans la brèche pour combler le vide laissé par le shooter de Valve. C’est désormais Turtle Rock Studios, studio à l’origine du premier Left 4 Dead qui reprend le flambeau en proposant ni plus ni moins qu’une suite spirituelle à ce FPS coopératif phare des années 2000.
Dès les premiers instants, nous sommes en terrain connu. 4 joueurs doivent progresser d’abri en abri en se frayant un chemin à travers des hordes de zombies tout aussi dangereuses les unes que les autres. Ces ennemis apparaissent de manière aléatoire afin de favoriser une certaine rejouabilité. Les archétypes d’infectés spéciaux répondent au même besoin de gameplay que dans Left 4 Dead et on croise donc des équivalents aux boomer. La Snitch qu’il ne faut absolument pas attaquer rameute la horde. Le Tall Boy traine un gigantesque bras qu’il balance dans tous les sens tandis qu’une autre espèce nous scotche au sol obligeant nous allier à venir nous décoincer. Cette base coopérative est solide, car elle est identique à Left 4 Dead, mais on regrette que les archétypes de zombies spéciaux ne poussent pas plus à la coopération.
Côté gameplay si on note une vitesse de déplacement plutôt lente qui est équilibrée par la possibilité de sprinter, on a vraiment apprécié le feeling des armes. Le sound design est très bon et même le glock de base est extrêmement efficace et jouissif à utiliser. Une balle bien placée fait exploser le crâne d’un zombie de base dans une énorme gerbe de sang et toutes les armes sont extrêmement plaisantes. Nous avons un peu plus de réserves quant aux armes de corps à corps, mais les sensations de Back 4 Blood sont globalement très bonnes.
Ces armes peuvent être améliorées à chaque abri en dépensant de l’argent collecté dans les niveaux tandis qu’entre chaque partie les joueurs peuvent composer des decks de 15 cartes parmi lesquelles ils pourront choisir une poignée en début de partie. Chacune a une utilité spécifique comme l’amélioration du sprint, la possibilité de démarrer avec un AK 47 ou augmenter sa résistance au dégât. Ils devront sélectionner chaque carte parmi un tirage aléatoire pour l’adapter aux cartes de corruption qui représente les aléas présents dans le segment à venir. Par exemple on saura à l’avance quels types d’ennemis sont susceptibles d’apparaitre et donc s’équiper en conséquence. Cela permet aussi de créer une bonne rejouabilité et d’intégrer du contenu très facilement à l’avenir, une bonne idée.
Pour se démarque Back 4 blood introduit également des colosses qui apparaissent à des endroits précis. S’ils sont très impressionnants, l’attaque frontale ne nous a pas semblé envisageable et nous avons dû nous résoudre à l’éviter. Ne trouvant pas le bon chemin nous sommes morts plusieurs fois ce qui est assez rageant lorsqu’on doit recommencer l’entièreté de la campagne après 2 échecs consécutifs. Hormis cet écueil cette campagne s’est montrée très solide autant en termes de level design que de variété des environnements. Les objectifs étaient clairs et bien intégrés aux décors .
On notera quelques bugs, un ennemi a disparu sous nos yeux ébahis et nous avons notamment été dans l’incapacité d’utiliser notre mire tout au long de la session. Est-ce que c’était gênant ? Oui. Est-ce que c’est un problème qui sera rapidement réglé ? Oui également. Ce genre de bugs sont fréquents à ce stade d’un développement donc pas de quoi s’inquiéter outre mesure au vu du temps que le studio a encore à sa disposition.
Back 4 Blood semble être exactement ce à quoi l’on pouvait s’attendre de la part de Turtle Rock. Ce Left 4 Dead-like entend rendre à César ce qui appartient à César. S’il ne transpire pas l’originalité, il propose quelques idées sympathiques pour rafraichir la formule. Le système de Deck promet une très bonne rejouabilité tandis que les gigantesques colosses soumis à des scripts impressionnent. Le tout a encore besoin d’équilibrage, d'ajustements et de debugging, mais malgré cela notre expérience s’est avérée plaisante. Le feeling des armes est excellent et le level design de la campagne que nous avons parcourue est au niveau de la concurrence et de son modèle. Bref, sans être parfaite, notre prise en main nous a donné envie de retourner dézinguer du mort-vivant et finalement c'est tout ce qui compte.