Annoncé dans le cadre du Nintendo direct de l'E3 2019, Empire of Sin s'est fait assez discret. Et pourtant, il a suivi son petit bonhomme de chemin jusqu'à sa sortie, fixée au premier décembre 2020.
Le principe du jeu est tout ce qu'il y a de plus simple : vous pouvez choisir un personnage de départ parmi une généreuse collection de gangsters, chacun ayant son propre passé et avantage, et profitent tous d'une petite histoire qui leur est propre. Le but sera naturellement de vous emparer de la ville, par la force ou par la ruse, en plein cœur de la prohibition. Pour cela, le jeu se décompose en deux temps. En premier lieu vous pourrez naviguer librement dans la ville, afin de recontrer les gangs en présence et éventuellement fixer des relations commerciales ou guerres communes contre des familles ennemies. Mais cela ne se fera pas sans réputation ni argent, que vous devrez gagner au fil de la partie. Au-delà de certaines petites quêtes à accomplir pour le profit de truands locaux, dont certaines auront des conséquences sur la perception de la police ou des autres gangs, vous pourrez surtout vous emparer de bâtiments.
Un volet gestion sympa mais oubliable
Ainsi, il faudra prendre souvent par la force des brasseries pour approvisionner vos bars en alcool. Mais il sera aussi de bon ton de chercher à diversifier un maximum vos activités, ainsi vous pourrez ouvrir des bordels, des hôtels ou encore des casinos. Pour maximiser leurs profits, chaque bâtiment peut voir sa sécurité renforcée ou son attractivité améliorée, moyennant finance. Sur son volet gestion, Empire of Sin s'en sort plutôt pas mal, même si malheureusement, son interface n'est pas toujours très claire et que l'avancée dans l'aventure se fait d'une manière un peu trop répétitive, à tel point que passé, 6 ou 7 heures, le jeu perd pas mal de son intérêt.
Mais il faut savoir que vous ne pourrez pas tout faire seul, aussi, à mesure que votre réputation augmentera, vous pourrez recruter des gangsters de plus en plus polyvalents et dont la loyauté envers vous grandira à mesure que vous ferez des exactions ensemble. En outre, chacun a ses propres amis dans la pègre et affronter un truand en compagnie d'un membre de votre groupe qui s'y sent attaché pourra provoquer sa fuite voire même l'abandon de votre groupe.
Des combats peu maîtrisés
L'autre gros morceau du jeu vient des combats. Empire of Sin ici ne réinvente absolument rien et propose simplement un système de combat au tour par tour très conventionnel, avec tout ce que cela comprend de couverts et autres tirs de vigilance. Mais au-delà du classicisme du système de combat, c'est surtout ses lourdeurs et ses imprécisions qui posent problème. Les couverts ne sont pas toujours correctement pris en compte, l'IA n'est clairement pas fameuse et le déclenchement de chaque action prend un temps un peu trop long, voire pénible lorsque beaucoup d'ennemis sont en présence.
Finalement, les combats étant obligatoires pour à peu près tout, même sur des prises de possession de bâtiments mineurs, nous aurions préféré qu'ils puissent se résoudre parfois automatiquement. Lorsqu'une guerre est déclenchée, chaque attaque sur vos bâtiments doit être en permanence résolue. Ainsi, il ne sera pas rare de devoir enchainer pas loin de 8 combats d'affilée, sans avoir la profondeur tactique qui renouvelle l'intérêt.
Tous ces points sont assez dommages, car finalement, Empire of Sin n'est pas un jeu désagréable du tout et ses idées sont plutôt bonnes. C'est finalement dans leur manque de profondeur et dans l'exécution que le bât blesse.