Il y a quelques semaines, nous avions pu poser nos mains sur le Musô se déroulant dans l’univers de The Legend of Zelda : Breath of the Wild. Si l’aspect narratif et scénaristique nous donnait bon espoir de prendre part à une aventure palpitante, nous avions plus de réserves quant à la solidité technique du titre de Koei Tecmo. Qu’en est-il vraiment ?
Se déroulant 100 ans avant Breath of The Wild, l’Ère du Fléau conte les guerres qui se sont produites lors de la chute du Royaume d’Hyrule. Seulement tout pourrait ne pas se passer comme prévu, car cet opus introduit un Gardien miniature répondant à l’appel de Zelda et voyageant dans le temps pour la prévenir du danger.
Il y avait de quoi être méfiant quant au déroulement des évènements et si nous ne vous révélons pas d’éléments clés du scénario il est cependant important de mentionner que non, Hyrule Warriors : L’Ère du Fléau n’est pas canon. Pour des raisons que nous ne pouvons pas évoquer, le Musô d’Omega Force ne s’intègre pas à l’histoire de Breath of the Wild pour des raisons de gameplay. Si ce point n’est pas rédhibitoire dans l’absolu, il a de quoi frustrer, car l’idée de prendre part aux évènements décrits dans le dernier épisode canonique était alléchante.
S’il déçoit quelque peu sur certains choix scénaristiques, on ne peut pas en dire autant des cinématiques, absolument géniales, autant dans les scènes visant à creuser la relation des protagonistes que dans les scènes d’actions dynamiques. Link y est plus charismatique que jamais tandis que le personnage de Zelda, interprété en français par Adeline Chetail, est central à l’aventure. On prend vraiment plaisir à suivre l’histoire, et ce malgré le grand écart narratif mentionné plus tôt. C’est d’autant plus vrai, car la progression est simple et efficace. Le rythme est soutenu et on enchaine les objectifs tout en dépensant nos ressources sur la carte d’hyrule pour améliorer nos unités chez le forgeron ou lors d’entrainements.
Côté gameplay, si la base est classique, certaines mécaniques amènent un peu de subtilité. On peut donc enchainer des coups faibles et des coups puissants pour créer des combos différents. Une fois une jauge chargée on peut enclencher un coup spécial et il faudra baisser la jauge d’endurance des ennemis les plus coriaces pour leur asséner un coup fatal dévastateur. À cette formule partagée par le premier Hyrule Warriors s'ajoutent quelques features tout droit empruntées à Breath of the Wild. On peut utiliser la tablette Sheikah dans un système de contre bien pensé et d’autres ressources comme des pommes pour se soigner ou encore des baguettes de sorcier pour abuser des faiblesses de certains ennemis. Ce système fonctionne bien et on ne déplore qu’une répétitivité inhérente au genre et des problèmes de caméras réguliers.
Musô oblige de nombreux personnages sont jouables et se débloquent au fil de l’aventure. Nous ne nous permettrons pas de vous les dévoiler, mais sachez que vous ne serez pas déçus. Chaque héros dispose d’un gameplay et de spécificités qui lui sont propres et qui renvoient directement à ses capacités dans BOTW. Si quelques-uns sont un poil moins intéressants que d’autres, ils sont globalement tous très agréables à prendre en main et proposent des mariabilités distinctes. Aucun copier-coller n’est à déplorer. C’était le défaut de notre première session et c’est encore celui de ce test, la technique de ce Hyrule Warriors est régulièrement problématique. Si lors de petites escarmouches le jeu tient à peu près ses 30 fps, dès que les affrontements s’intensifient c’est une autre paire de manches. Régulièrement à 20 FPS le titre chute parfois sous les 10 lors d’effets visuels chargés ou du pilotage des créatures divines. En coopération locale, le titre est pratiquement injouable. C’est dommage, car l’utilisation de modèles de Botw est plaisante et permet une cohérence visuelle au sein de la licence. On peut cependant noter que ce constat s’atténue en mode portable, mais l’on perd encore en résolution.
Difficile de ne pas sortir un peu frustré de ce Hyrule Warriors qui excelle sur certains points et déçoit sur d’autres. Le système de combat fonctionne très bien, mais peine à briller, la faute à un framerate tantôt acceptable tantôt désagréable au possible, surtout en dock. La narration est bien amenée et les cut-scenes sont fantastiques, mais le scénario s’éloigne du matériau d’origine et perd en puissance narrative. Reste que si vous êtes insensible à un taux d’image par seconde qui fait le yo-yo ou jouez exclusivement en mode portable (ce qui ne règle pas complètement le problème non plus), L’Ère du Fléau se révèle être un très bon Musô. Plaisant à prendre en main et très bien raconté, il pèche principalement par sa technique et par son scénario qui pourra décevoir ceux qui, comme nous, en attendaient trop.