Accompagnant la PS5 à son lancement, Marvel’s Spider-Man : Miles Morales a également la lourde tâche de succéder à un premier épisode ayant posé des bases solides et un gameplay parfaitement calibré autour du personnage du New-Yorkais bondissant. Suite directe au jeu de 2018, ce nouvel épisode délaisse quelque peu Peter Parker, parti roucouler en Europe avec Mary Jane, pour se concentrer sur Miles Morales, popularisé auprès du Grand Public à travers le fantastique long-métrage d’animation Spider-Man : New Generation.
Officialisant le passage de flambeau, du moins le temps de ce stand-alone, le titre d’Insomniac Games se repose, sans doute un peu trop, sur la structure de base de l’original, autant dans sa construction très classique d’open world que dans les activités proposées. Néanmoins, à défaut de vouloir réinventer la roue, le jeu a pour lui de pouvoir s’appuyer sur un gameplay encore plus jouissif que par le passé. Ainsi, outre des déplacements rendus plus fluides à travers le 60fps proposé sur PS5, les pouvoirs de Miles permettent aux séquences d’action d’être plus dynamiques que jamais. Il faut dire que posséder des capacités bioélectriques peut parfois aider quand on est à 1 contre 20, surtout lorsqu’on peut user d’attaques de zone et de coups plus puissants.
Ainsi, tout au long des 20h de jeu que vous réclamera le 100%, vous aurez tout le loisir de visiter Manhattan sous un fin manteau neigeux, cette skin offrant un véritable cachet au quartier new-yorkais. Plus vivant que jamais, embelli par une luminosité diffuse, Manhattan semble néanmoins toujours aussi mal famé. Du boulot en perspective pour notre Spider-Man débutant mais du pain béni pour le joueur qui aura à nouveau l’occasion de varier les plaisirs entre plusieurs activités.
Cependant, on aurait apprécié un peu plus de variété sur ce point sachant que la quasi-intégralité du contenu provient du jeu de 2018. Courses-poursuites, repaires à écumer, collectibles à récupérer, du déjà vu auquel on rajoutera une ou deux nouveautés comme la récolte d’échantillons sonores. L’ensemble est néanmoins toujours aussi plaisant à parcourir, d’autant que les costumes à débloquer répondent également présent. Dans le même ordre d’idées, en terminant plusieurs types de défis disséminés un peu partout, on obtiendra à nouveau des jetons, utiles pour améliorer nos gadgets ou débloquer l’arbre de compétences tournant autour des capacités spécifiques de Miles.
En marge de ces activités, on trouve également des missions annexes scénarisées un peu plus intéressantes bien que construites autour du même gameplay, ceci accentuant forcément le côté redondant de l’ensemble. Pour un meilleur feeling, on alternera alors entre objectifs aléatoires, missions annexes et l’histoire à proprement parlé bien que cette dernière grille rapidement ses cartouches et qu’elle s’avère finalement très convenue. Sorte de reflet à la vie de Peter Parker, l’histoire de Miles Morales, assombrie par une tragédie, mais renforcée par la sphère familiale, ne surprend que rarement bien que certains passages soient plutôt réussis. Malheureusement le côté «boy-scout» très marqué du personnage et un humour beaucoup moins inspiré le rendent moins sympathique que Peter Parker. Autre point de frustration, les boss. Au nombre de trois, dont un, issu de Marvel’s Spider-Man, chacun d’entre eux nous offre d’excellents affrontements, ceci accentuant encore plus la déception d’en avoir si peu.
Tout ceci est néanmoins rattrapé par une mise en scène bluffante prenant le meilleur du cinéma et du jeu vidéo à travers des mouvements de caméra impossibles, un dynamisme de chaque instant et un équilibre parfait entre contemplation et interaction. Insomniac avait placé la barre très haut en 2018, ils repoussent à nouveau les limites à travers une introduction détonante ou bien encore une séquence vouée à devenir culte.
Là où le jeu manque d’ambition dans son contenu ou sa construction, il se rattrape grâce à un gameplay peaufiné et toujours aussi exquis, une réalisation de haute volée et un 60fps bien venu sur PS5. Si ce trip new-yorkais a donc des airs de déjà-vu, il n’en reste pas moins qu’on ne se fera pas prier pour croquer une fois encore à pleines dents cette Big Apple givrée.