La saga Yakuza est de retour sous une formule considérablement remaniée. Ce nouveau dragon est-il à la hauteur de la légende ?
Kazuma Kiryu à la retraite, c’est à Ichiban Kasuga de prendre la relève. Ce héros loyal et excentrique à mi-chemin entre le Dragon de Dojima et Majima Goro est une réussite totale. A la fois touchant, charismatique et épris de justice, il imprègne l’aventure de ce ton si singulier jonglant constamment entre sérieux et humour.
Il se dégage de ce Yakuza : Like a Dragon un amour véritable pour le 7e Art. Preuve en est un casting 5 étoiles d’acteurs pour interpréter des personnages haut en couleur. La mise en scène elle-même s’inspire des films de gangsters pour conter un vibrant récit laissant la part belle aux saynètes Over the Top et à l’épique. La structure narrative se contente toutefois de cinématiques et de simples dialogues pour faire avancer une intrigue s’étalant sur une quarantaine d’heures.
Le titre de Sega est une invitation au voyage. Ce nouvel épisode prend pour cadre le quartier d’Isezaki Ijincho, reconstitué à l’échelle 1:1, de la ville de Yokohama. Cette immense zone débordant de vie et d’activités est la plus étendue jamais créée dans la saga, et offre un dépaysement de chaque instant. Que les puristes de la série se rassurent, Kamurocho et Sotenbori… les quartiers chauds de Tokyo et Osaka… agrémentent cette ode à la découverte qu’est Yakuza : Like a Dragon. Au niveau technique, le Dragon Engine garantit une expérience de jeu optimale, malgré quelques limitations et concessions.
Nouveau héros, nouvelle ville… et nouveau système de combat, Ryu ga Gotoku voit les choses en grand pour sa refonte. L’historique Beat’em All laisse sa place à un système au tour par tour tactique. La coordination est donc de mise entre Ichiban Kasuga et ses alliés dans ce nouvel épisode mettant l’accent sur la stratégie. Cette orientation RPG se retrouve même dans l’interface inspirée de Persona 5. Mais Yakuza : Like a Dragon conserve fort heureusement l’ADN de la saga, à savoir ce sens démesuré de l’épique, et un dynamisme contextuel rendant les affrontements imprévisibles.
Attention toutefois à la répétitivité et aux pics de difficulté qui génèrent un léger sentiment de frustration. Yakuza : Like a Dragon est un RPG pur et dur qui pousse à “farmer” pour monter en puissance. Sans cela, inutile d’espérer voir la fin de l'histoire. Nos héros gagnent ainsi de l’expérience, apprennent différents métiers qui s’apparentent à des classes, et s‘équipent pour faire face à l’adversité. Cela détermine leur rôle et leurs aptitudes en combat. L’amitié y est également centrale, et permet d’accentuer la coopération entre Ichiban Kasuga et ses camarades. Pour finir, le héros de Like a Dragon se définit selon certains traits de caractères - au nombre de six - qui à terme débloquent d’autres jobs. Sans révolutionner le genre, Ryu ga Gotoku place la destinée du dragon de Yokohama entre les mains des joueurs.
Yakuza : Like a Dragon est un réussite. Sans être parfait, ce RPG généreux et respectueux de son héritage écrit de la plus belle des manières une nouvelle page de la saga.