Si vous avez suivi l'actualité du jeu, vous saurez qu'il vous propose d'incarner un personnage ayant une larve de flagelleur mental dans le cerveau et qui devra chercher un soigneur pour s'en débarrasser. Le premier acte se déroule sur une carte très verdoyante et franchement jolie, bien qu'en proie à la menace des gobelins, en guerre contre des druides qui eux-mêmes cherchent à protéger diverses races de la menace. Cet acte I est donc l’occasion de jauger les premiers enjeux du titre, qui brille déjà par son écriture, plus sombre et plus sérieuse que ce à quoi Larian nous avait habitué. Bien conscient de la franchise qu'il manipule, Larian a adopté un ton plus terre à terre et moins burlesque que les Divinity : Original Sin , sans pour autant oublier d'ajouter quelques petites touches d'humour. Un premier constat semble s'imposer en tout cas : le monde est très réactif. Énormément conditionnés par la réussite de certains jets de dés, les dialogues savent toujours rebondir selon que vous échouiez ou que vous réussissiez votre lancer. Il en va de même pour votre liberté d'approche : il est ainsi tout à fait possible de foncer dans le tas sans poser de question, mais vous prendrez alors le risque de vous fermer de nombreuses voies intéressantes pour votre quête.

Côté combat, vous le savez, le tour par tour a été choisi au détriment de la pause active. Cependant, les choses sont bien différentes des précédentes productions Larian. En premier lieu, les actions sont très compartimentées. Vous pouvez une fois par tour envoyer une action liée à votre arme, un sort, et profiter d'actions de déplacement. Certains sorts ne peuvent être lancés que si vous disposez de suffisamment d'emplacements appropriés, emplacements qui ne se rechargent qu'une fois le groupe reposé. Cette limitation dans l'incantation des sorts renforce l'aspect stratégique et donne une certaine nervosité aux combats, qui manquent cependant un peu de peps, notamment en raison d'une IA qui a encore du mal à déclencher son tour. En outre, conformément aux règles de D&D, tout est conditionné par vos jets de dé aussi, une certaine frustration peut naître de certains combats qui s'apparentent parfois à une succession de ratés, rendant leur déroulement franchement parfois difficile. Cependant, vous pourrez profiter de la verticalité du jeu, qui permet en plus de désolidariser vos personnages afin de les positionner discrètement avant l'amorce d'un combat. Cela offre des perspectives tactiques franchement grisantes même si pour l'heure, il existe encore de trop nombreux soucis de caméra, notamment lorsque les combats se déroulent sur plusieurs niveaux en intérieur.

Mais alors, est-ce que l'early vaut le coup en l'état. Eh bien tout dépend de ce que vous en attendez. Force est de le constater, de nombreux crashs surviennent encore, même s'ils deviennent moins nombreux à mesure que l'early access avance. Il existe de nombreux problèmes de pathfinding, des soucis d'intelligence artificielle, des gros problèmes de caméra aussi. Par ailleurs, l'ambition de Larian d'opter pour une mise en scène cinématographique montre ici le meilleur et le pire. La performance capture est parfois totalement captivante, tandis que la mise en scène elle, est très académique, voire parfois ratée puisque de nombreux bugs interviennent au cours des dialogues. Sons absents ou pas assez fort, absence de synchro labiale ou grande rigidité des corps ne favorisent pas l'immersion'''''' même si naturellement, et nous ne cesserons de le répéter, c'est ici une version très anticipée de ce que sera le jeu définitif, qui lui, fait désespérément envie.

Ainsi, si plonger dans un univers qui tient déjà la route, mais qui est encore très bugué et que perdre vos sauvegardes au gré des mises à jour ne vous dérange pas pour l'achat, plein tarif tout de même de Baldur's Gate III n'est assurément pas une mauvaise chose. Cependant, nous ne pouvons que vous recommander pour le moment un peu de patience afin qu'au moins les bugs les plus majeurs soient corrigés pour que vous profitiez d'une expérience plus stable. Mais cette eraly access reste une bonne occasion de découvrir la promesse faite par Larian de faire de BG III un RPG immense, que nous ne manquerons pas de suivre avec la plus grande assiduité afin de mettre à jour ce test.