Liberated est un titre qui adopte une forme assez originale. En effet, le studio Atomic Wolf a eu l’idée de mêler jeux vidéo et bande dessinée. L’histoire se développe au fur et à mesure des planches tout en alternant avec des niveaux plus classiques de jeu d’action et de plateforme. Après un trailer et une démo tous deux intrigants, voici notre avis en vidéo sur ce thriller noir disponible uniquement sur Nintendo Switch, pour le moment.
Ci-dessous, le script de la vidéo. Pour lire le test écrit complet, rendez-vous ici.
Commençons par l’histoire qui, sur le papier, donne sacrément envie. Les évolutions technologiques devaient nous offrir un monde meilleur. Malheureusement, dans de mauvaises mains, celles-ci peuvent faire basculer la société vers un état ultra-sécuritaire. Ici, nous avons affaire à une ville très connectée où toutes les données des citadins se trouvent enregistrées, répertoriées et analysées. Le but serait d’après le gouvernement de déceler rapidement des crimes et des délits. Toute personne cherchant à ne pas se faire ficher est un motif d’arrestation : c’est justement le sort réservé à Igo, le premier héros, en ce début de partie. Ce dernier rejoint malgré lui un groupe de contestataires appelé Liberated. Résistants pour les uns, terroristes pour d’autres, ses membres préparent une opération pour faire entendre leur voix.
Le jeu se découpe en quatre tomes où nous suivons tour à tour des protagonistes en lien avec cette offensive afin d’adopter plusieurs points de vue. Les pages du roman graphique comprennent des moments de lecture où les cases s’animent légèrement pour donner du rythme. L’interaction reste limitée par des QTE et des choix de réponses avec un faible taux d’incidences sur la partie. Si le pitch de départ se montre séduisant, le scénario se retrouve vite rattrapé par son manque d’originalité. Les clichés abondent et le niveau d’écriture des dialogues fait souvent un peu tache, tout autant que les personnages paraissent tous antipathiques.
Les planches renferment également des phases de jeu d’action et de plateforme basique qui demande d’éviter des obstacles, sauter, nager, actionner un levier, résoudre de petits puzzles, mais aussi nettoyer les niveaux d’ennemis. Les combats peuvent se dérouler de deux manières : l’infiltration ou l’affrontement direct. Pour la première option, il faut faire preuve d’une grande patience, car les déplacements du camp adverse se révèlent particulièrement lents. Le level design manque d’inspiration et nous donne l’impression de répéter toujours la même chose. La méthode plus brutale permet d’avancer vite dans ces couloirs inanimés. La mort n’entraîne pas vraiment de grosse frustration, car cela n’implique pas de recommencer depuis le début un niveau, fort heureusement.
Les affrontements ne sont pas une partie de plaisir. Déjà parce que les ennemis ne font pas dans la diversité, mais aussi parce que les personnages se montrent particulièrement lourds. Mais le pire dans tout cela, c’est de jouer sur Switch, avec les joy-con et son petit stick analogique droit léger et glissant. Conseil, tournez-vous vers la manette pro de Nintendo.
La direction artistique dédiée à la partie lecture ne manque pas de charme et installe une certaine atmosphère lugubre. Les séquences de jeu en 2,5 D déçoivent cependant, car le même décor défile encore et encore, en plus d’être particulièrement vide et froid.
Nous ne pouvons pas reprocher aux créateurs d’avoir tenté un format pour le moins original : une bande dessinée interactive avec de véritables niveaux d’action, de plateforme et d’un peu de casse-têtes. Malheureusement la réalisation n’est pas à la hauteur de leurs ambitions. Pour résumer, il est difficile de s’attacher aux personnages, d’être surpris par le scénario prétentieux et de prendre plaisir dans les phases d’action. L’univers sonne finalement un peu creux et la pauvreté des environnements saute rapidement aux yeux. La bande-son se loge à la même enseigne que tout le reste : oubliable.