Annoncé lors du dixième anniversaire de League of Legends, Legends of Runeterra vient chercher sur son terrain le mastodonte qu’est Hearthstone. Riot compte bien installer ses propriétés intellectuelles dans absolument tous les styles de jeux compétitifs, Runeterra est le premier jeu de cette vague de développement à sortir officiellement. Fort d’un univers foisonnant, d’une mise à jour riche en contenu et s’inspirant du JCC de Blizzard et de Magic : The Gathering, le nouveaux poulain de Riot a-t-il de quoi se faire une place au soleil ?
Au premier abord, nous sommes en terrain connu. Chaque joueur joue une carte de sa main si tant est qu’il ait le mana nécessaire pour le faire. Il peut lancer sorts offensifs et défensifs afin de gérer les créatures sur le plateau. Une fois une créature invoquée, vous pouvez choisir de les faire monter au combat ou de les laisser sur le banc pour éviter de les exposer à un contre ennemi. Pour attaquer, vous devrez utiliser un jeton d’attaque, ce dernier change de côté à chaque round. Cependant il est également possible de jouer des cartes générant ce jeton. Il est donc possible que deux joueurs s’attaquent mutuellement lors du même round ou encore de lancer deux offensives d’affilée. Cela permet d’offrir un dynamisme certain aux parties, d’autant qu’il est impossible de jouer plusieurs créatures ou sorts lents lors d’un même tour. Seuls les sorts rapides et instantanés peuvent être enchaînés ce qui réduit drastiquement le sentiment d’injustice et de lassitude que peut provoquer le jeu de Blizzard lorsqu’un adversaire enchaîne 10 cartes en un seul tour. Le joueur a constamment un droit de réponse à une offensive, ce qui d’une part réduit la frustration et d’autre part installe un mindgame constant. C’est d’autant plus vrai, car l’emphase est mise sur les créatures dans Runeterra, en ayant la possibilité ou non de les mettre au combat, il est possible de faire croire à son adversaire que l’on va perdre un duel, avant de buffer notre personnage instantanément et de réduire son unité à néant. Ce genre de micro décision et de situations sont permanentes dans Runeterra. Cela donne donc lieu à des parties relativement courtes et où l’attention du joueur est constamment sollicitée.
A cela s’ajoutent les champions. Ces cartes particulièrement puissantes et directement tirées de League of Legends, influent sur la construction de votre deck et votre stratégie. Chacun ayant ses spécificités et son propre playstyle, de nombreuses stratégies sont possibles pour renforcer des cartes qui peuvent évoluer afin de révéler leur plein potentiel. Par exemple, Ashe gèle l’unité adverse la plus puissante lorsqu’elle attaque, une fois 5 ennemis gelés dans la partie, elle crée un puissant sort mais surtout empêche tout ennemi gelé de bloquer les attaques. Au joueur donc de construire son deck favorisant cet aspect du gameplay.
Cet aspect est facilité par le système de région. Chaque carte appartient à une famille et doit être incluse dans un deck comportant des cartes de cette même région. Chaque deck peut inclure au maximum 2 régions distinctes. Cela permet un deck building facilité, car les synergies sont biens plus évidentes à identifier. A contrario cela verrouille les decks et bloquera sûrement les fans de stratégies hors meta et de deck un peu plus fun qui sont tout bonnement impossibles.
En termes de mode de jeu, nous sommes sur du très classique. File normale, classée et Expéditions. Ces dernières sont les drafts de Runeterra. Un réel effort d’accessibilité a été effectué, car au lieu de choisir une par une, le joueur sélectionne un lot de plusieurs cartes d’une même Région lui permettant de facilement mettre en place un deck viable. Le joueur enchaîne les parties jusqu’à un maximum de 7 victoires, tant qu’il n’a pas perdu 2 fois 2 parties consécutives.
Sur le plan visuel, Runeterra frappe très fort. Les illustrations sont magnifiques et subliment la direction artistique déjà très solide de League of Legends. De nombreuses animations plus réussies les unes que les autres viennent soutenir les passages de niveau de nos champions et les attaques les plus puissantes. L’interface de son côté fonctionne comme un charme autant sur ordinateur que sur smartphones.
S'il emprunte certains de ses codes à Magic The Gathering : Arena, Legends of Runeterra lorgne beaucoup plus dans la direction des joueurs d'Hearthstone. Accueillant, dynamique et rarement frustrant, LoR permet systématiquement au joueur de répondre à une attaque si tant est qu'il ait les cartes en mains. Fort d'une direction artistique qui a fait ses preuves, d'une qualité de production assez incroyable pour un jeu de cartes et d'un modèle économique plus qu’honnête, il est clair que Runeterra a son coup à jouer dans le domaine du JCC. Il pourrait même être une parfaite porte d'entrée dans l'univers de League of Legends pour bon nombre de joueurs.
Legends of Runeterra est disponible sur PC, iOS et Android