Le sport mécanique n'étant pas épargné de la crise sanitaire actuelle, le championnat du monde de moto qui devait débuter en mars a vu sa première course au Qatar annulée, les 5 suivantes reportées. Un crève-coeur pour les fans inconditionnels de deux roues, qui croisent les doigts pour voir la compétition reprendre en juin. Mais en attendant, ces derniers peuvent-ils se rabattre sans risque sur la simulation officielle de Milestone ? Réponse à cette question dans ce vidéo-test.
C'était la grosse attente de cet opus, et nous sommes ravis de dire que le nouveau mode Carrière est l'une des vraies satisfactions du titre. Nouveauté, car même si le mode existait déjà sur MotoGP 19, il n'atteignait pas les standards attendus en termes de gestion pour dépasser le simple enchaînement de courses. Problème corrigé ici, puisque le joueur doit gérer la signature de contrats avec les écuries après avoir embauché un agent, engager un ingénieur en chef, un analyste de données, contrôler les salaires, sans oublier de gagner des grands prix !
Illustration parfaite de ce gain en profondeur, l'onglet de recherche et développement. Le joueur dispose de plusieurs employés qu'il peut affecter à la recherche pour gagner en compétence afin de pouvoir quelques semaines plus tard améliorer sa moto via le développement avec d'autres techniciens. Une gestion qui porte sur la nomination des employés aux compétences différentes, et sur le choix des secteurs à perfectionner. Cet aspect gestion est plaisant mais parfois fouilli, et on aurait aimé être guidé au départ. Un détail qui n'enlève rien au fait que MotoGP 20 passe un cap sur son mode Carrière, d'autant que l'on peut personnaliser à souhait le visuel de sa moto et de son équipement via un éditeur complet.
Côté gameplay, Milestone n'a pas perdu son identité technique, bien au contraire. On retrouve avec plaisir ANNA, l'intelligence artificielle qui avait marqué de son empreinte l'édition précédente. Les adversaires réagissent de manière réaliste dans les dépassements, les départs, commettent des erreurs et s'adaptent en fonction des situations météo, même si les collisions sont souvent à l'avantage du joueur humain. En bref ANNA confirme, et mieux, elle s'adapte à l'usure des pneus et la gestion du carburant.
Transition parfaite pour parler de ces deux nouvelles features du jeu, visibles en bas à droite sur une interface repensée. Avant chaque course et au stand, il faudra surtout se pencher sur son choix de gomme et la consommation d'essence. L'état des pneus est affiché en direct, tout comme le niveau de carburant et il faudra faire les bons choix au préalable pour éviter la panne, la perte d'adhérence, ou bien prendre des risques pour aller plus vite. Une dimension stratégique bienvenue qu'il faudra dompter sur les 20 circuits officiels dont celui de KymiRing en Finlande, petit nouveau.
Du positif donc, mais quelques déceptions dans le contenu. La compétition motoE a totalement disparu des radars, et la grosse déconvenue vient du mode Historique. Alors que l'on avait une liste énorme d'évènement mythiques la saison passée, où l'on incarnait des champions de la discipline, la donne a bien changé. Désormais, trois défis quotidiens seulement sont disponibles avec une difficulté graduelle. Gagner ces défis permet de débloquer des pilotes et motos historiques via une monnaie virtuelle, et c'est tout. Une frustration, car même si l'intérêt de ce mode s'allonge dans le temps, le plaisir des puristes du genre est sacrément amputé.
Enfin, outre le nouveau mode carrière, pas d'autres bonnes surprises à l'horizon. Le multi en ligne reste dans les clous de la saison passée, le mode multi en écran splitté manque toujours à l'appel, tout comme la météo dynamique. (Il ne reste plus qu'à studio milanais de revoir sa copie sur une partie du contenu, et d'ajouter un peu de vie dans les décors et animations des coureurs, encore assez fades).
En résumé, Milestone est bien dans le coup avec MotoGP 20. Son nouveau mode carrière fait le boulot, et alterne bien entre courses, gestion et R&D même s'il manque de clarté et de vie par moment. Le gameplay marque aussi une progression, boosté par une interface repensée, une meilleure gestion de la moto sans oublier ANNA, l'intelligence artificielle qui s'affirme pour cet opus. En revanche le titre ronge son frein sur certains points, et c'est dommage ! Quoi qu'il en soit, cette dernière confirme avec MotoGP 20 son statut de diamant brut qui n'attend qu'une chose : être poli.