La saga Streets of Rage rechausse les gants et pénètre dans l’arène après une longue et remarquée absence. Mais Streets of Rage 4 est-il à la hauteur de la légende ?
Le scénario d’un Beat’em All est souvent un prétexte pour laisser parler les poings et Streets of Rage 4 poursuit dans cette voie. Les jumeaux Y, rejetons de Mr. X - vilain de la première trilogie - sèment la terreur en ville et corrompent les forces de l’ordre. Il n’en faut pas plus pour rameuter des héros prompts à tabasser du punks au cours d’une aventure contée via des cinématiques 2D de bonne facture, uniquement là pour exposer un récit volontairement caricatural et inspiré du cinéma de série B.
Les artistes abandonnent le pixel art, quitte à froisser les fans. Mais dans les faits cette direction artistique “comics” sied parfaitement à l’univers bariolé de la franchise. Le résultat est bluffant de détails, coloré et s’inscrit dans une démarche de modernisation de la série. Les amateurs de pixels pourront néanmoins appliquer un post-traitement pour retrouver le style d’origine. En un mot comme en cent, Streets of Rage 4 transpire visuellement la classe sans alourdir le gameplay.
Ce voyage temporel ne saurait être complet sans une bande originale digne de ce nom et encore une fois, SoR4 met les petits plats dans les grands. Olivier Derivière, en collaboration avec des artistes japonais de renom dont ceux de la première trilogie, compose et/ou réorchestre des morceaux néo-trad électro à écouter sans modération.
Le roster de combattants n’est pas en reste avec un casting 5 étoiles composé des versions contemporaines de plusieurs personnages, mais aussi d'anciennes versions tirées des précédents jeux. Et pour les débloquer, il faudra venir à bout du mode Histoire, des 5 niveaux de difficulté et farmer des points via un système de scoring, grand classique du genre. Streets of Rage 4 représente un vrai défi à la hauteur du mythe créé par Sega.
Le gameplay reprend les codes du genre et les spécificités de la série, et se les approprie dans le but d’intensifier les combats, de les rendre plus tactiques sans perdre cette sensation manette en mains propre à la saga. Un Beat’em All reste un Beat’em All, mais ce sont les subtilités du système de combat qui font toute la différence. Et dans ce domaine, Streets of Rage 4 s’impose avec son Ultime dévastateur ainsi que son Super réduisant temporairement la santé et forçant à cogner pour récupérer les points de vie mis en jeu. Nous pourrions également mentionner le rebond des armes qui peuvent être attrapées au vol. Lizarcube et Guard Crush Games cherchent à dynamiser les échanges et négocient parfaitement le virage moderne de la série.
Le contenu force également le respect pour un jeu du genre. Au-delà du mode Histoire et de ses 12 stages, Streets of Rage 4 se dote des modes Arcade, Combat de boss et surtout de Duel… un PvP façon Brawler qui animera à n’en pas douter de nombreuses soirées. Mieux encore, le Beat’em All de Dotemu est jouable de 1 à 4 joueurs et prend tout son sens lorsque l’expérience est partagée.
Les fans auront attendu 26 ans, mais l’attente en valait la peine. Streets of Rage 4 est le digne héritier de la franchise… tout simplement.