Ajoutons que l’écriture de l’histoire revient à Rhianna Pratchett, particulièrement connue pour avoir été scénariste pour Mirror’s Edge et Bioshock Infinite. Une héroïne à la chevelure de feu, sur fond d’aquarelle et de décors en 2D, l’inspiration semble se placer du côté du très apprécié Child of Light d’Ubisoft. Autant dire que Lost Words a de quoi susciter la curiosité.

Tout commence avec la création d’un journal de bord par une enfant, férue d’écriture. Cette dernière se livre sur un évènement tragique survenu dans sa famille : sa grand-mère est tombée malade. Elle décide en parallèle de créer une histoire fantastique où une jeune fille part à l’aventure pour sauver son village, dévasté par un immense dragon.

Le jeu se divise ainsi en deux parties : la première consiste à suivre page après page l’écriture d’un journal intime, tout en déplaçant l’avatar de notre apprentie écrivaine sur chacune des phrases écrites et résolvant quelques petits puzzles. La deuxième partie nous plonge dans le monde féérique d’Estoria, où nous incarnons une jeune héroïne dans un jeu mêlant plateforme et réflexion. Dans ces deux réalités, les mots renferment de grands pouvoirs.

Dans le journal, il faut atteindre certains mots pour débloquer la suite, en déplacer certains pour en atteindre d'autres et donc se créer un mini jeu de plateforme. Le sens des mots permet aussi certaines actions comme faire apparaître une photo ou ranger des objets.

C’est ce dernier principe qui se place au coeur même du gameplay de l’autre partie du jeu. Dans l’aventure, vous allez avoir besoin de trouver les bons mots pour poursuivre votre épopée. Grâce au livre des mots, vous gardez sous la main les mots tels que brûler, réparer, relever, casser ou encore permuter. Certains sont juste de passage, d’autres vous accompagnent dans toute l’aventure. Pour activer ces actions, il suffit de faire glisser la petite luciole sur les mots du livre pour les placer au bon endroit sur l’écran, grâce au stick analogique droit ou la souris.

Vous pourrez ainsi reconstruire des ponts, vous dégager un passage en brisant des blocs de pierre, passer à travers des obstacles, etc. Cela se montre assez bien intuitif, mais ne présentent aucune difficulté et il faut avouer qu’à la longue, ça devient un peu trop répétitif. L’idée n’en demeure pas moins originale. Nous aurions pu nous imaginer qu’il s’agit là avant tout d’un jeu destiné aux plus jeunes, mais, le titre réussit à surprendre par son histoire et sa construction, organisée autour d’un sujet sensible et ses symboles.

Il s’agit en effet davantage d’une expérience narrative, d’un conte interactif accompagné de quelques petits puzzles. Lost Words ne présente aucune difficulté et peut se jouer d’une traite sans avoir à trop se triturer le cerveau pour résoudre des casse-tête. En cela, il pourrait en décevoir certains. Cependant, il serait vraiment dommage de passer à côté d’une histoire aussi bouleversante qu’universelle, racontée à travers les yeux d’une enfant. Les deux univers se répondent et l’imagination débordante de la jeune fille nous permet d’affronter avec plus de douceur une épreuve difficile, elle bien réelle. Ne vous laissez pas berner par l’aspect enfantin des premières minutes, vous risquez rapidement de voir votre petit coeur se ramollir…

Pour le moment exclusivement réservé aux abonnés Stadia, Lost Words: Beyond The Page va vous demander de faire preuve de patience si vous voulez y jouer sur Steam, PlayStation 4, Switch ou encore Xbox One car le deal avec Google s’étire sur toute une année.