D'abord conçu comme un simple mod amateur avec comme idée de proposer Half-Life premier du nom sous le moteur de Half-Life 2, Black Mesa a depuis tapé dans l'oeil de Valve qui a apporté son soutien, permis à l'équipe de Crowbar Collective de se professionnaliser, puis de le vendre ensuite sur Steam.
Avec Black Mesa, Crowbar ne s'est pas contenté de recréer les derniers niveaux du jeu avec le Source Engine, le studio a également revu un certain nombre d'éléments de gameplay, conçu de zéro des niveaux de Half-Life 1 afin de les rendre plus digestes, en a également profité pour revoir la mise en scène, les dialogues, permettre en fait à Half-Life d'être davantage raccord avec sa suite.
Dans Black Mesa : vous incarnez Gordon Freeman, un scientifique débarquant dans un laboratoire top-secret détenu par une entreprise privé (Black Mesa). Lors d'une expérience visant à jouer avec la matière, un voile se déchire, et va immédiatement détruire les lieux. Vous vous en sortez néanmoins indemne, et votre objectif va être de remonter à la surface pour réclamer de l'aide.
Au fur et à mesure de votre avancée, vous allez néanmoins vous rendre compte que des créatures venant d'ailleurs ont investis les lieux, et qu'elles comptent bien vous tuer. Tandis que le gouvernement, conscient de la crise, va également tenter de contenir la fuite (et vous avec).
De ce récit, rien ne diffère vraiment. Mais ce qui est notable, c’est que les petits gars de Crowbar ont eu parfois la bonne idée de raccrocher l'univers du premier épisode à celui de Half-Life 2. Il faut dire qu'à l'époque de la sortie du jeu original, Valve était bien loin de s'imaginer qu'un lore allait se construire autour de lui. Pas de tempête de portails, pas même de Cité 17, et encore moins de Cartel. Mais malgré toute la bonne volonté de ses développeurs, le jeu se heurt au moteur utilisé et aux limitations du titre original.
Black Mesa est coincé dans ce qu'est intrinsèquement Half-Life 1. Des années plus tard, l'antique FPS de Valve n'est plus que l'ombre de lui-même, et un remake de ce style ne peut pas passer outre les limitations de son level design. En dépit d'efforts réels, il est encore trop souvent possible de se perdre, trop souvent possible aussi de faire face à un puzzle loin d'être compréhensible au premier abord, et à une I.A. douteuse.
En définitive, aucun autre jeu qu'Half-Life ne ressemble à Half-Life. A part Black Mesa.
Que ce soit dans la réécriture, comme dans l'hommage, il propose une aventure époustouflante, à la hauteur de l'antique FPS de Valve. Mais le jeu souffre aussi de l'évident poids des années que représente le moteur Source. Face à la concurrence d'aujourd'hui, et même si le plaisir est sans doute intact pour un fan de Half-Life, force est de constater que ce remake ne peut tout simplement pas faire le poids. Il n'y a aucune fausse note, simplement un présent plus enviable et cruel.