Il faut le reconnaître, nombreux étaient les fans d'un certain Fallout New Vegas a espérer qu'Obsidian s'attelle au développement d'un nouveau RPG en 3D. Les attentes ont été comblées avec l'annonce de The Outer Worlds qui transpose la griffe Obsidian dans un univers SF.
Vous incarnez un colon qui, après une erreur mécanique, se réveille après 70 ans de cryogénisation au lieu des 10 prévus. Un savant un peu fou responsable de votre éveil vous indique que la colonisation du système Halcion n'a pas été exactement un succès. Quelques grosses corporations se disputent les différentes planètes du système et ont réduit la population à une vie de servitude pour la gloire du conseil, organisation de riches entrepreneurs humaine. Il vous appartiendra de chercher à réveiller les autres colons de votre vaisseau ou pourquoi pas embrasser pleinement la philosophie des corporations.
À bien des égards, The Outer Worlds résonne comme un croisement entre Fallout New Vegas dans l'écriture et Mass Effect dans la philosophie. Effectivement, vous pourrez jouer plus ou moins comme bon vous semble. Ainsi, réussir une quête peut se faire par la force brute, mais également par l'infiltration, l'intimidation ou l'usage de sentiers dissimulés. Votre fiche de personnage, qui permet d'investir d'abord dans des catégories générales puis plus spécifiques, sera déterminante dans votre progression. À l'image des précédentes productions Obisdian du même type, maximiser les talents d'orateur ou de pirate informatique par exemple changera le déroulement des missions. Jouer un agent double, solitaire, un saint ou une ordure est possible et même si la trame vous conduira dans les mêmes endroits, l'angle de vue sera différent. Globalement, vos choix comptent vraiment et l'écriture, toujours très juste, est à nouveau une des grandes forces de The Outer Worlds. En revanche, l'aspect Mass Effect, qui vous conduit à recruter des compagnons et à naviguer d'une planète à l'autre fonctionne moins bien. Certains compagnons sont assez clichés et le jeu ne prend pas le temps de développer vraiment l'esprit d'équipage en dépit des quelques missions de loyauté plutôt intéressantes. Quoi qu'il en soit, l'ensemble est très agréable à incarner, et l'aspect customisation de vos statistiques, renforcé par tout un tas d'objets infligeant des bonus ou des malus, rend votre personnage flexible et il est facile de le faire correspondre à votre manière de jouer.
Côté combat, les choses se sont améliorées depuis les dernières présentations. Les armes, parfois déjantées, sont plutôt agréables à manier. La possibilité de ralentir le temps est quant à elle plutôt bien pensée puisque c'est de cette manière que vous pourrez infliger des malus à l'adversaire en les rendant aveugles après un head shot par exemple. Notez que vos compagnons disposent de compétences spéciales soumises à un temps de recharge. Si la fonctionnalité peut s'avérer déterminante dans l'issue d'un combat, elle devient vite pénible à exploiter en raison de l'impossibilité d’enlever l'animation associée à la compétence spéciale. Dommage.
À l'issue des 20 à 30 heures que vous demandera le jeu pour être bouclé en mode normal, sachant qu'un mode survie avec gestion de soif et de faim est également proposé, il ressort de The Outer Worlds un constat évident : la formule Obsidian telle qu'on la connaît depuis New Vegas a pris de l'âge. Outre sa direction artistique plus que douteuse en extérieur ou sa technique plutôt datée, l'ensemble de ses mécaniques est un peu vieillissant. Il n'en reste pas moins un titre qui fait ce que l'on attend de lui.
Si l'on aurait aimé plus de planètes que les quelques unes proposées et une profondeur de l'univers un peu plus appuyée, The Outer Worlds propose à peu près tout ce que l'on aime chez Obsidian. Si le titre n'est pas totalement en phase avec son temps, il n'est pas anachronique non plus et reste une bonne porte d'entrée dans le RPG pour les profanes et une bonne occasion de renouer avec les qualités d'un studio que les férus du genre adorent.