Nintendo a profité des premiers jours d’automne pour livrer son épisode de Mario Kart dédié aux périphériques mobiles. Comme dans la plupart des titres les plus joués sur smarpthones et tablettes, le joueur n’a besoin que d’un seul doigt pour contrôler ce qui se passe à l’écran.
Mario Kart oblige, le but du jeu est de participer à des courses en envoyant tout un tas d’objets à la tronche des adversaires pour terminer en pole position. Dans cette déclinaison mobile, terminer premier n’est pas vraiment le but principal, ce qui peut paraître surprenant pour un jeu de course, aussi débridé soit-il. Il est en fait demandé de faire le plus de points possible en enchaînant des figures, en pourrissant les concurrents, et en ne terminant pas dans les derniers. Ces points sont ensuite convertis en étoiles, bonus indispensables au déverrouillage des championnats de la campagne.
Dire que Mario Kart Tour répond au doigt et à l’oeil n’est pas forcément vrai. En mode manuel, si l’index ou le pouce sert bien à doser le dérapage du véhicule qui avance sans cesse, le résultat manque clairement de précision même après plusieurs heures de jeu. Il faut donc le reconnaître, il n’est pas aisé d’enchaîner avec adresse les virages, ou tout simplement d’éviter un obstacle posé sur le circuit. Les épreuves qui demandent du doigté, comme celles exigeant d’écraser des koopas sur la piste, mettent en exergue ce problème lié aux contrôles. Heureusement, Nintendo a truffé ses pistes de murs invisibles afin d’éviter d’aller de trop nombreuses fois dans le décor, ce qui d’une certaine manière prouve bien les limites du concept.
Pour le moment, les courses ne se font qu’en solo, mais un mode multijoueur est bien prévu.
L’aspect le plus critiquable de ce Mario Kart Tour réside dans son business model agressif. Chaque circuit du jeu donne des avantages particuliers à un pilote, mais aussi à certaines parties du karting comme le châssis et les ailes. Posséder les bons personnages et les bons morceaux de véhicules permet de gagner beaucoup plus facilement. S’il est possible de débloquer tout cela via une loterie ou de l’argent virtuel, ce contenu est également disponible à l’achat contre de l’argent bien réel, ce qui mène à du pay-to-win. Il reste à vérifier si le mode multijoueur gardera les mêmes mécaniques de jeu avantageant les joueurs qui disposent des meilleurs pilotes et véhicules.
Largement décrié, le pass or est un système d’abonnement particulièrement cher qui propose à ses abonnés de gagner plus en jouant moins, par l’intermédiaire de tout un tas de cadeaux et surtout du mode 200cc accessible uniquement grâce à ce pass. Les packs de rubis qui permettent de débloquer du contenu vont de 2,29 euros à 75 euros. Nous apprécions néanmoins de ne pas retrouver un système d’énergie qui s’épuise au fil des parties. Mario Kart Tour encourage à rejouer pour améliorer ses résultats.
Tous ces défauts entachent le plaisir d’un titre qui est tout de même gratuit. Vous auriez donc tort de ne pas au moins essayer quelques tours de piste, d’autant plus que le titre de Nintendo a également de réelles qualités. Bien optimisé pour fonctionner sur une large gamme de périphériques et très joli, il est agréable à regarder, même dans son mode portrait forcé. Les musiques de la série sont bien présentes, et avec de la pratique, les dérapages ne sont pas si désagréables malgré leur imprécision globale.
Il faut désormais surveiller l’évolution du soft, qui devrait voir arriver de nouveaux circuits, vraiment inédits cette fois-ci, et de nouveaux modes au fil des mises à jour. La connexion obligatoire pour jouer reste définitivement un problème pour ceux qui s’imaginaient pouvoir jouer dans le métro.