Si vous aimez les jeux de vol typés action, il n’y a aucune chance que vous ne connaissiez pas Ace Combat. Référence du genre, la série aborde son septième opus, attendu au tournant. Atterrissage réussi ?
Si vous considérez que Top Gun reste une référence en matière de cinéma d’action, Ace Combat est fait pour vous. Malgré son contexte contemporain, voire sa dimension « anticipation » avec de gros guillemets puisqu’il s’agit d’un univers fictionnel, la série garde cet effluve issu des films des années 80 et des jeux arcade des années 90. Rassurez-vous, c’est la plupart du temps un compliment pour Ace Combat 7. Pas de longs tutoriels barbants, une peinture sociale balbutiée, l’idée est de vivre les sensations de pilote le plus rapidement possible. Et ça, c’est cool.
Une histoire qui va vous trigger
Pour autant, Skies Unknown, c’est le sous-titre, ne manque pas d’un scénario et d’un minimum de mise en scène. L’héroïne, nom de code Trigger, se présente elle-même en voix off pendant des cinématiques d’intro et d’intermission. Elle fait ses preuves au combat à plusieurs reprises pour le compte de la Fédération d’Oséa, en guerre avec le Royaume d’Eruséa. Malheureusement, dans des conditions étranges, elle se retrouve rapidement emprisonnée, puis jetée dans un escadron militaire pénal utilisé dans des missions suicides. Tout de suite, c’est moins drôle. Si nous n'allons pas élaborer toutes les thématiques abordées par AC7, sachez néanmoins que les cinématiques sont plutôt jolies, d’un point de vue artistique, même si l’abus de flash-back et de voix off rendent le propos un peu trop distant. Même si on sait qu’une série de niche comme Ace Combat n’a pas les moyens d’une réalisation poussée, on ressent un certain manque, par moments. De plus, ceux qui ne connaissent pas la saga sur le bout des doigts risquent de se perdre dans le contexte politique de l’épisode, quelque peu confus. Rien de bien choquant cependant.
La tête dans les nuages
Les missions se déroulent souvent selon la même structure. Vous partez avec un objectif, comme protéger une base ou abattre des ennemis, mais au bout de quelques minutes, un imprévu vient compliquer les choses, voire modifier tous vos plans. Certes c’est commun et même un peu répétitif parfois, mais toujours dans cette dynamique arcade, ça passe tout seul. Les missions peuvent varier dans leur optique, comme l’obligation d’éviter des radars ou d’escorter des alliés. Mais l’un des éléments les plus importants reste la météo, notamment au niveau des nuages et de la pluie. Outre les problèmes de visibilité qui peuvent rapidement vous mener à la mort, les nuages peuvent être utilisés pour semer des missiles, voire des ennemis. Il va falloir être malin dans les airs, d’autant qu’une autre thématique récurrente de cet épisode est l’homme contre la machine : vous serez régulièrement opposés à des drones automatisés, capables de prendre des courbes hallucinantes qu’un humain ne supporterait pas. Face à ces ennemis redoutables, autant dire que la tâche se complique, ce qui rend la victoire d’autant plus excitante.
Ace Combat 7 : Skies Unknown - Gameplay maison
Quoi qu’il en soit, Ace Combat réussit le principal : les sensations en vol sont bonnes, notamment quand on enchaîne les phases de poursuite face à des ennemis récalcitrants. Le gameplay arcade est des plus accessibles, tout en gardant assez de profondeur pour ne pas lasser. Quand on réussit à se redresser à la dernière seconde après un piqué vertigineux, on en aurait presque la sueur au front. Malgré quelques redites et longueurs de temps à autre, les missions restent haletantes et on s'adonne aux ballets aériens avec un certain plaisir. De plus, l’arbre de technologie permet d’acheter de nouveaux avions avec des conduites de plus en plus agréables (même si les variations ne sont pas flagrantes), sans compter les différentes armes sol-sol et sol-air. Rien de mieux que de lock une demi-douzaine d’ennemis avant d’envoyer une salve de missiles destructrice ! Cela dit, on regrettera un manque de punch au niveau de la vitesse pure. Quelques effets supplémentaires autour de la carlingue de l’appareil et des vibrations plus poussées auraient été les bienvenues.
Septième Ciel
Enfin, finissons avec le contenu général. Outre le mode campagne à la durée de vie honorable, on retrouve un mode multijoueurs efficace qui permet de faire des matchs jusqu’à huit joueurs, en équipe ou en chacun pour soi, sur six maps différentes. Les avions utilisables se débloquent via le même arbre de recherche que dans la campagne (partagé), ce qui fait le lien, permettant aux joueurs de gagner de l’argent en multi pour l’utiliser en solo par exemple. Un système de grade permet d’ouvrir des branches de l’arbre spécialisées dans le multi, avec des bonus plus « meta » que les habituelles améliorations de pièces. L’avantage du multi, c’est qu’il est plus excitant de jouer contre des humains que des IA, d’autant qu’un chat vocal permet de parler via les radios en vol, notamment en escouade. Un système de salon permet de régler des paramètres, avec par exemple la possibilité de limiter la puissance des avions pouvant s’inscrire afin d’éviter les déséquilibrages. Nul doute que vous risquez de passer quelques heures sur ce multi même s’il reste plutôt commun dans sa forme.
Notez que pour les pacifistes, un mode libre vous permet de faire quelques balades célestes sans avoir à éviter des missiles à têtes chercheuses. Non pas qu’il y ait grand-chose à faire dans les cieux de Ace Combat en dehors des combats, mais vous pouvez toujours apprendre à faire des rase-mottes entre les vallées et immeubles si ça vous tente.
La version PlayStation 4 de Ace Combat 7 : Skies Unknown dispose d’un bonus, et non des moindres. Un mode PlayStation VR permet de faire une poignée de missions solos séparées de la campagne principale, à l’intérieur du cockpit, pour des sensations optimales. Et diable, on en regrette que tout le jeu ne soit pas en VR ! La simple idée de pouvoir tourner la tête pour suivre les ennemis des yeux ou voir un missile arriver rajoute un peps incroyable, et chaque looping prendre une autre dimension. Sachez aussi que ces missions sont scénarisées, et sans trop vous en dire, sachez que vous incarnez un certain Mobius-1, ce qui devrait vous parler si vous avez joué à AC4 : Distant Thunder. Quoi qu’il en soit, si vous avez un casque PSVR, vous apprécierez le voyage sans aucun doute. Notez toutefois que l’intensité de l’action et des manœuvres aériennes est telle que vous ne pourrez pas vraiment enchaîner les missions. On vous conseille de faire des pauses.
Points forts
- Une campagne scénarisée et prenante
- Des dogfights excitants
- De bonnes sensations lors des manœuvres
- Plutôt joli en vol
- De belles cinématiques, d’un point de vue artistique
- Les missions VR, une très bonne expérience, bien que courte
- Voix en anglais et japonais (lire les sous-titres peut être compliqué en vol, choisissez celui que vous comprenez à l'oral)
Points faibles
- Petit manque d’impression de vitesse
- Les objectifs ne sont pas toujours clairs
- La mise en scène (cinématique) n’est pas des plus excitantes
Après quelques errements ces dix dernières années, la série Ace Combat revient en force avec un épisode de grande qualité. On retrouve le contexte de la guerre Oséa/Eruséa avec plusieurs thématiques, un scénario prenant et surtout, des dogfights excitants ! Ace Combat 7 : Skies Unknown propose des missions pleines de surprises tout en offrant de vraies sensations transformant chaque élimination en belle récompense. Le multijoueurs, bien que simple dans son contenu, est tout aussi efficace. La version PS4 propose en plus trois missions VR qui nous mettent au coeur du combat. Un retour de haut vol pour la saga de Bandai Namco !