Des batailles de tanks toujours aussi efficaces

Depuis notre premier test datant de 2013, les choses ont bien changé. Désormais, il est possible de prendre part à des combats de chars, d’avions et de bateaux. Trois modes de jeu bien spécifiques offrant chacun des sensations très différentes. Pour démarrer sur de bonnes bases, le plus simple est encore de commencer avec les tanks et le petit tutorial proposé. On nous y explique le principe : deux équipes de 16 joueurs s’affrontent sur une multitude de cartes comprenant chacune un ou plusieurs points stratégiques. L’objectif étant de garder le contrôle du plus de points possibles durant un certain temps afin de remporter la partie.

Dans cette expérience en ligne rappelant largement le concurrent World of Tanks, le réalisme est de mise. Nous avons affaire à des centaines de chars basés sur les véritables créations russes, allemandes, américaines, françaises, anglaises, italiennes et japonaises, répartis selon cinq catégories. Pour composer une équipe efficace, il faut notamment posséder un bon mélange entre chars anti-aériens, chars légers qui feront office de sentinelles, chars moyens et chars lourds qui sont là pour infliger un maximum de dégâts. Et c’est là que les batailles prennent tout leur sens. Les affrontements sont étonnamment stratégiques et chacun doit tenir son rôle.

Si vos premières parties ressembleront sûrement à un foutoir général, rapidement, les rushs suicidaires de vos alliés céderont leur place à de véritables percées tactiques et organisées. Du côté du gameplay, les choses se veulent également réalistes puisqu’il faut bien veiller à viser les points faibles des machines ennemies. Pour vous aider, votre mire devient verte lorsque vous risquez de faire mouche. Cela fait déjà beaucoup d’informations à retenir si vous n’êtes pas un habitué du genre et c’est normal, les batailles de tanks sont fun, mais aussi très techniques. Notez par ailleurs que nous apprécions surtout les parties de type Arcade, mais que des modes Réaliste et Simulation sont également disponibles pour les plus pointilleux. La plus grosse différence réside dans le fait qu’il n’est pas possible de réapparaître après avoir été abattu, tandis que les sensations y sont bien plus crédibles.

Air et mer en demi-teinte

Les Maverick en herbe seront bien heureux de pouvoir batailler dans les airs, même si les d’avions proposés datent des années 30 à 60 et qu’il n’est donc pas question de monter à bord d’un F-22. Nous retrouvons ainsi une recette relativement proche de celle évoquée précédemment. Il existe différents types d’appareils (chasseurs légers et lourds, bombardiers légers et lourds…) qu’il convient de bien combiner pour remporter la partie. Bien que sympathique, ce mode de jeu est légèrement plus difficile à appréhender. Les avions sont évidemment largement plus rapides que les tanks et il n’est pas toujours évident de s’y retrouver durant les premières heures. Il semblerait ainsi que la vitesse prenne un peu le pas sur l’aspect stratégique.

Le constat est légèrement plus négatif pour ce qui est des batailles navales : le plaisir est moins important qu’avec les chars ou les avions. La maniabilité y est évidemment très particulière puisqu’un bateau ne freine pas et subit les caprices du courant. Parfois ennuyeux, ce mode de jeu est malheureusement plus mou et frustrant que les deux autres. Atteindre sa cible avec des torpilles est diablement compliqué étant donné leur lenteur et devoir voguer d’un bout à l’autre de la carte à vitesse d’escargot devient rapidement agaçant.

Pourtant, là encore, les développeurs ont pris le soin de créer des centaines d’appareils différents pour contenter tous les styles de jeu. Nous avons ainsi de petits navires agiles infligeant peu de dégâts, mais très intéressants pour capturer les points, tout comme d’énormes torpilleurs ne dépassant pas les 10 km/h. Le gameplay peut donc clairement être amélioré, mais dans tous les cas, on ne peut que féliciter War Thunder pour son contenu remarquable. Au final, nous comptons près d’un millier d’avions, tanks et bateaux différents, tandis qu’une poignée d’hélicoptères a récemment fait son apparition. Mais tout ce travail n’a pas été effectué uniquement pour contenter les fans puisque nous avons affaire à un free-to-play basant ses revenus sur un système de progression particulièrement exigeant.

Le temps, c’est de l’argent

En effet, pour débloquer de nouvelles machines, vous devez jouer… Beaucoup ! Défaite ou victoire, à chaque partie vous gagnez un nombre de points proportionnel à votre performance vous permettant de rechercher des appareils d’une gamme supérieure, mais également des crédits (les Lions) pour les débloquer lorsque la recherche est terminée. Une fois votre nouveau joujou obtenu, War Thunder vous demande alors de lui assigner un équipage. Mais former un équipage, ça se paye ! Il faut donc une nouvelle fois utiliser vos précieux crédits.

Enfin, vous pouvez également dépenser vos Lions pour améliorer votre flotte, les tourelles de vos tanks ou le blindage de vos avions par exemple. Mais attention, si vous jouez avec un tank américain, vous n’obtiendrez des points de recherche utilisables que sur la branche américaine. Cela veut donc dire qu’il faut faire un choix et vous concentrer uniquement sur une nation à la fois. Malheureusement, il faut bien reconnaître que la progression est particulièrement lente, plusieurs centaines d’heures étant nécessaires pour débloquer l’ensemble des machines d’un même pays. War Thunder est un jeu incroyablement riche, mais également terriblement chronophage.

Si la durée de vie profite de tout ce contenu, l’ergonomie, elle, en prend un coup. En effet, avec toutes ces possibilités, les interfaces s’entassent et il est rapidement difficile de s’y retrouver. Les menus comprennent des sous-menus, qui eux-mêmes vous renvoient vers d’autres menus et tout ça, sans que leur utilité ne soit toujours expliquée. Déjà très brouillon et complexe à la souris, le tout devient rapidement incompréhensible à la manette. Sur ce point, le titre doit faire de gros efforts.

Une expérience honnête

Malgré ses quelques défauts et sa progression très lente, War Thunder reste un jeu plein de bonnes intentions. Comme tous les free-to-play, il propose évidemment une monnaie payante prenant la forme de Lions dorés, mais leur utilisation offre surtout un gain de temps. Ils permettent d’accélérer la recherche et d'acheter de nouveaux appareils, ainsi que des machines dites "Premium" offrant des caractéristiques légèrement supérieures, mais ne garantissent en aucun cas un véritable avantage à leurs utilisateurs. Sur le champ de bataille, c’est bien le skill qui fait la différence et pas la taille du porte-monnaie. Et ça, c’est tout à fait louable lorsque l’on connaît la tendance actuelle de certains jeux gratuits.

Il est donc parfaitement possible de profiter de cette expérience sans débourser un centime. Ainsi, tous les joueurs ont le droit aux mises à jour régulières de Gaijin et de la même qualité de jeu. Sans être rutilant, le rendu graphique est très agréable à l'œil et le suivi des développeurs est remarquable. Vous l’aurez compris, War Thunder est une expérience honnête.