Issu du mobile, le premier Gear.Club Unlimited n’avait pas fait l’unanimité, la faute à des pistes un peu trop cloisonnées et une réalisation dépassée. Conscients de ces lacunes, les protégés d’Eden Games – à qui l’on doit V-Rally et autre Test Drive Unlimited – ont décidé de remettre les mains dans le cambouis pour élaborer une suite inédite entièrement pensée pour l’univers de la console. Si l’intention est louable, le manque de temps de développement est toutefois palpable sur la longueur et entache certains aspects du jeu. Alors crash au premier virage ou dérapage contrôlé ?
Entrez dans la course !
Exclusif à la Nintendo Switch, Gear.Club Unlimited 2 est, comme on pouvait s’y attendre, un copier/coller de son aîné. Tout dans la progression et les menus rappelle le premier épisode. Le jeu est découpé en deux sections distinctes : carrière et multijoueur. Pour l’heure, le jeu en ligne n’est pas accessible donc nous nous concentrerons uniquement sur la partie solo et nous mettrons à jour l’article une fois le fameux mode dispo.
UNE IMPRESSION DE DÉJA VU...
Pour se faire une place parmi les meilleurs pilotes des World Series, le joueur est convié à un grand rassemblement. À l’image de Gear.Club Unlimited, la progression s’effectue via des points cardinaux sur une carte. Différents types d’épreuves sont proposés avec, à la clé, des crédits qui permettent d’acquérir de nouveaux bolides. Bien évidemment, les deniers récoltés sont une porte entrée pour des championnats de plus en plus disputés et nécessitant de disposer d’une catégorie précise de véhicules. Vous l’aurez compris, Gear.Club Unlimited 2 n’a aucunement l’intention de s’extirper de ce standard du jeu de bagnoles. Le joueur concourt, emmagasine des crédits et gravit les échelons de la gloire, le tout agrémenté d’un semblant de scénario matérialisé par des vignettes et de courts dialogues. On passera rapidement sur « l’histoire » pour se concentrer sur le bitume, le podium et surtout sur les qualités réelles de cette séquelle. Et pour ce qui est du contenu, Eden ne s’est pas moqué des joueurs en intégrant pas moins de 51 véhicules sous licence officielle et près de 250 courses sur 3 000 kilomètres de tracés. Autant dire qu’il y a de quoi faire !
...MAIS UNE CHOUETTE ÉVOLUTION
Malgré ses carences, Gear.Club Unlimited est un titre qui a reçu un accueil plutôt convenable de la part des joueurs. Au-delà du support – la course automobile n’étant pas légion sur Switch – certaines idées sont parvenues à se démarquer. C’est notamment le cas des ateliers de performance (Performance Shop) qui font ici leur grand retour. Les amateurs de personnalisation vont ainsi pouvoir s’en donner à cœur joie pour améliorer chacun de leur bolide, que ce soit d’un point de vue mécanique ou esthétique. En dehors du côté cosmétique de l’entrepôt (que l’on peut modifier en Club, en Diner ou encore en une salle design) et de vos voitures (avec moult stickers et couleurs à débloquer), c’est évidemment l’aspect mécanique qui prime. Moteur, pneus, châssis, carrosserie, transmission, freins… tout y est ! Il existe également un atelier rallye pour adapter la voiture aux pistes sablonneuses ou même une soufflerie pour optimiser l’aérodynamisme de son bolide. Dans les faits, le principe est identique à Gear.Club Unlimited mais l’ensemble a été amélioré et enrichi par de nouveaux ateliers. Inutile de vous dire qu’il s’agit d’un passage obligé pour profiter pleinement du jeu, tant les première courses pourront vous paraître fades. Eh oui, la Mini du départ a beau être charmante, elle n’a pas l’étoffe des ténors automobiles. Quant aux bombes motorisées, certaines sont de véritables savonnettes qu’il est indispensable de paramétrer et de modifier. Vous voilà prévenus !
L’autre avancée majeure provient de la réalisation globale même si, comme nous allons le voir, cela a un prix. D’emblée, on remarque que les graphismes sont plus nets et détaillés. Le visuel d’ensemble est plus agréable, les voitures sont bien modélisées et ornées de jolis effets (réflexions, transparences…). Ainsi, comme Epyon le précise dans sa preview, la dernière mise à jour du moteur Unity a fait un bien fou à la licence. Les couleurs sont plus marquées, les environnements sont plus riches (on dénombre 4 zones interconnectées et très différentes les unes des autres) et l’immersion s’en trouve renforcée. Alors certes, il ne faut pas s’attendre à des merveilles, surtout par rapport aux standards du moment, mais l’évolution graphique n’est pas un leurre. Dommage que ce boost soit entaché de défauts qui mériteraient un polish dans les semaines à venir. En dépit de courses bien plus longues que précédemment, Gear.Club Unlimited 2 souffre de ralentissements assez fréquents et de chargements longs et omniprésents. Ce n’est pas mentir que de vous dire que certains peuvent atteindre la minute, voire la dépasser. Et c’est, de loin, l’un des plus gros défauts du jeu, on passe son temps à attendre alors qu’on aimerait être sur les pistes !
COMME AU BON VIEUX TEMPS
Hérité du premier volet, le mode multijoueur local est de nouveau de la partie. On peut ainsi s’adonner à deux, trois ou quatre joueurs (sans concurrents dirigés par l’IA) et cette option ravira les familles nombreuses. Sur téléviseur, sur la même console ou via plusieurs consoles, plusieurs configurations sont possibles ! Évidemment, cela impose à la machine quelques concessions mais cela reste tout à fait jouable et plaisant. Le premier épisode avait tendance à être un peu téléguidé et lassait à la longue, ce qui n’est plus le cas désormais. Gear.Club Unlimited est bien plus un jeu d’arcade qu’une simulation mais il suffit de passer en mode Professionnel (trois modes sont proposés, les deux autres étant Amateur et Semi-pro) pour avoir un semblant de réalisme. Selon votre choix, le freinage, l’antidérapage et la direction n’auront pas le même effet. Ce n’est pas Byzance mais ça permet d’adapter votre style de conduite. L’autre élément qu’il convient de signaler concerne la trajectoire fléchée. Celle-ci est plutôt étrange (elle va passer au rouge pour indiquer un freinage alors que le virage est large et peu prononcé) ce qui pousse à s’en passer définitivement. Au final, on a un peu l’impression que le jeu dispose d’un gameplay un peu déséquilibré mais les voitures sont tout de même plus agréables à piloter que dans Gear.Club Unlimited.
EN ATTENDANT LE JEU EN LIGNE
Pour profiter des courses contre d’autres joueurs (hors mode local), il va falloir patienter. Cette option – qui accueillera jusqu’à 12 joueurs simultanément – arrivera prochainement et viendra agrémenter votre club, que vous l’ayez créé de toutes pièces ou rejoint celui d’un pote. À l’image de Forza, les joueurs peuvent se réunir en équipe et profiter de crédits supplémentaires grâce à leurs performances respectives. Pour les compétiteurs en herbe, on trouve un classement interne au club ainsi qu’un classement mondial. Il faudra attendre avant de se frotter à ce mode. Mais pour le moment, vous l’aurez compris, Gear.Club Unlimited 2 est un jeu qui souffre de tares mais qui procure de bonnes sensations. Il rappelle par certains côtés ces nombreux titres automobiles qui sont sortis à la fin des années 90/début 2000 et distille un sentiment de nostalgie. Bien que techniquement instable et souffrant du syndrome 1.5 (pas assez de nouveautés), il a ce charme désuet et possède une durée de vie considérable.
Points forts
- Une durée de vie à la hauteur
- 51 caisses sous licences officielles
- Environnements plus variés que dans l'original
- L'arrivée prochaine du online
- Bonne impression de vitesse
- Pilotage arcade accessible
- Le multi local et ses différents config'
- Le retour des ateliers et la personnalisation
- Les tracés interconnectés
Points faibles
- Instable techniquement (bugs, aliasing, ralentissements...)
- Les temps de chargement longs et fréquents
- Pas de radio ou musique en course
- Bruits des moteurs en retrait
Gear.Club Unlimited 2 est un peu le concurrent que personne n’attend et qui, avec sa hargne et sa fougue, se frotte aux champions du bitume. Le titre d’Eden Games gomme les principales carences de l’original et offre aux possesseurs de Switch l’occasion de piloter des monstres de la route sur la télé, sous la couette ou en déplacement. Certaines personnes estimeront qu’il est épargné par l’absence de réelle concurrence sur le support mais il suffit de lancer l’original et cette suite pour se convaincre des efforts considérables apportés sur les modèles physiques et les graphismes. Gear. Club Unlimited 2 n’est pas Forza ou Gran Turismo (comparons ce qui est comparable) mais il demeure un jeu de caisse très honorable sur Switch.