Le temps des doubles, et même triples versions semble révolu pour Yokai-Watch. Le troisième opus des épisodes traditionnels de la série débarque en Europe dans une seule et unique version, plus de 2 ans après avoir fait ses premiers pas au Japon. S’il a su s’améliorer grâce à sa deuxième mouture, la troisième offre un vent de fraîcheur à la licence et a su nous charmer dès ses premiers instants.
Alors que Yo-Kai Watch 4 est toujours attendu sur Switch au Japon à l’heure où nous écrivons ces lignes, son prédécesseur vient clore la longue histoire commune entre la Nintendo 3DS et la franchise. Pour conclure cet arc narratif, ce n’est plus un, mais bien deux personnages que vous pourrez incarner dans deux villes différentes… Et même deux continents différents.
US et coutumes
Outre notre héros classique, vous serez ainsi amené à contrôler une jeune femme. L’intérêt de la démarche vient du déménagement initial de votre avatar aux USA, tandis que notre héroïne vous permet de continuer à écumer la désormais habituelle ville de Granval. Ce choix ouvre la voie à deux scénarios là aussi différents, qui viennent parfois se recouper et vous obligeront régulièrement à basculer d’un point de vue à l’autre. Le résultat est convaincant puisqu’il offre un dynamisme qui manquait parfois à la série, et s’avère être un bon prétexte pour justifier l’arrivée de nouveaux personnages, d’une nouvelle ville et de Yokais inédits. L’ensemble est sublimé par un nombre conséquent de cut scenes et de bonnes idées de réalisation, allant d’une bande-son adaptée à un doublage quasiment intégral sur les cut scenes en question en passant par des choix de caméra différents selon les zones explorées.
S’il reste pensé pour un public jeune, Yo-Kai Watch 3 a le mérite d’aborder bon nombre de thèmes dans son aventure principale, y compris autour d’éléments surnaturels, que nous n’aurions pas forcément imaginé aussi présent. Au delà des séquences axées autour de zombies ou d’ovnis, le titre étonne aussi par sa capacité à traiter de thèmes plus classiques sans trop se prendre au sérieux, mais en restant délicat sur certains potentiellement plus sensibles. De quoi en faire une production idéale pour un jeune public, qui appréciera le ton général de l’aventure.
Viens dans ma case
L’autre changement important de cet opus, c’est la mise en place d’une nouveauté majeure au sein du système de combat. Finie la roue, c’est désormais une grille de 9 cases qui fait office de terrain pour vos Yokai. À intervalles réguliers, vous pourrez déplacer ceux-ci et tirer profit de leurs positionnements pour soit esquiver une attaque ennemie, soit protéger un de vos compères en plaçant un autre Yokai devant celui-ci. Des objets et bonus apparaissent également sur la grille, rendant les déplacements encore plus nécessaires pour profiter des bonus distillés ça et là. Sans forcément rendre l’ensemble bien plus complexe, cette nouvelle mécanique a le mérite d’offrir encore plus d’interactions et d’actions en combat en rendant les affrontements contre les boss plus agréables à jouer, surtout que ces derniers arrivent encore une fois à proposer un ou deux éléments inédits dans chaque affrontement pour varier les plaisirs. Nous regretterons tout de même que les mini-jeux servant à déclencher l’âmultime soient encore si peu nombreux et sans énorme intérêt, mais l’introduction du système de case offre au moins d’autres éléments à gérer durant les affrontements.
Mini-jeux, maxi plaisir
En terme de mini-jeux, justement, en dehors de ceux concernant les combats, le titre s’avère plutôt inspiré et offre bon nombre d’idées qui aident à renouveler régulièrement l’aventure. Finir votre repas en appuyant sur les boutons adéquats au bon moment, s’adonner aux courses en vélo, ou monter un objet en réalisant la bonne combinaison de touches figurent parmi la liste variée de mini-jeux qui vous attendent. Ils se répètent rarement, et sans être particulièrement innovants en terme de gameplay, suffisent une nouvelle fois à apporter du dynamisme et de la variété à votre parcours. Si vous y ajoutez la recherche de Yo-Kai, la pêche et la capture d’insectes, sans oublier les quêtes annexes différentes selon les personnages pris en main, vous obtenez un titre toujours aussi conséquent en terme de durée de vie.
Points forts
- Une progression moins répétitive
- Deux personnages, deux villes différentes à explorer
- Les nouveautés du système de combat
- Niveau de réalisation au top pour la 3DS
- Un scénario léger et drôle, plaisant à suivre
Points faibles
- L’écart de difficulté entre combats de boss et ceux de base
- Le manque de variété des mini-jeux déclenchant l’âmultime
Yo-Kai Watch 3 a la bonne idée de corriger une grande partie des défauts de ses prédécesseurs, offrant d’une part un scénario plaisant et empreint de dynamisme grâce à la possibilité de switcher entre deux personnages aux fils rouges distincts, et d’autre part un système de combat légèrement repensé qui gagne en intérêt pour l’occasion. Ajoutez à cela une réalisation toujours aussi soignée, et vous obtenez un titre qui ne conserve que quelques défauts de ses précédentes expériences, qui ne pèsent pas bien lourd face aux nombreux atouts de cette troisième édition.