Avec la compilation Castlevania Requiem, Konami remet sur le devant de la scène deux des meilleurs épisodes de la série, Symphony of the Night et Rondo of Blood. Malheureusement, le travail s’arrête là…
Vidéo-Test de Castlevania Requiem
Rendre accessible de vieux jeux sur les machines récentes est toujours une bonne chose. Combien de chefs d’oeuvre se cachent encore dans le passé, loin des yeux de joueurs qui n’ont pas pu y toucher à l’époque pour des raisons aussi vastes que « pas dans mon pays », « pas l’argent » ou « pas né ». Toutefois, certaines re-releases ont un goût un peu amer, et c’est le cas de Castlevania Requiem.
Soyons clair, la qualité des épisodes Symphony of the Night et Rondo of Blood n’est pas à remettre en question. Le premier est celui qui a mis la partie « vania » dans Metroidvania, cette dimension RPG mêlée a de l’action-platform teinté d’exploration. Un chef-d’oeuvre a lui tout seul, il offre une OST inoubliable, des secrets dans tous les recoins, une durée de vie plus qu’honorable et un design à couper le souffle. Bien moins rigide que les Castlevania classiques, il dispose aussi d’une mise en scène certes partielle, mais bien amenée. Son genre ayant explosé ces dernières années, son concept a fichtrement bien vieilli.
En second, nous avons Rondo of Blood, un titre qui aura mis 16 ans pour débarquer en Occident (sur PSP) et qui pourrait facilement être considéré comme le meilleur épisode "classique". Certes, sa rigidité pourrait en surprendre quelques-uns, mais il a tout ce qu’il faut de level design, de pixel art et surtout de difficulté pour attirer le joueur avide d’antiquités qui savent lui résister. Mythique en bien des points, il vient lui aussi avec son OST de haute qualité.
Mais diable, où est le problème alors ? Le problème, c’est l’habillage. Alors que de nombreuses compilations peaufinent un peu leur portage pour corriger quelques problèmes, ces deux épisodes ne bénéficient que d’un menu bien laid et sans musique, de quelques filtres et voilà le travail ! Symphony of the Night, par exemple, est connu pour ses traductions de très, mauvaise qualité et pour ses menus qui manquent totalement d’ergonomie, deux choses qui auraient été simples à modifier pour l’éditeur. Pourtant, niet, nada, aucun effort n’a été fait à ce niveau. Si on peut accepter les aléas de gameplay quand on joue à un vieux jeu, ce genre d’absurdités est déjà bien moins acceptable.
Au final, il est difficile de vous conseiller Castlevania Requiem si vous ne savez pas où vous allez. Comprenez bien qu’en termes de finition, ces titres antédiluviens ne rivalisent fatalement pas avec les équivalents d’aujourd’hui, pour la plupart indépendants. Cependant, si vous avez cette fibre rétro, il s’agit de deux chefs-d’oeuvre du jeu vidéo, qui ont marqué l’histoire et qui méritent clairement le détour. A vous de voir ce que vous voulez vraiment.
Points forts
- Symphony of the Night est un des plus grands chefs d’oeuvre du jeu vidéo
- Rondo of Blood est un excellent action-platformer, trop peu connu en Occident
- Les voix japonaises sont présentes
Points faibles
- Des portages simples, sans travail par-dessus
- Finition d’époque (traduction risible pour SOTN…)
- La rigidité d’un Rondo of Blood ne plaira pas à tout le monde
Castlevania Requiem ne fait pas beaucoup d’efforts. Il se contente de réunir, tel quel, Symphony of the Night et Rondo of Blood sous une même appellation, eux qui étaient déjà présents dans The Dracula X Chronicles sorti en 2008 sur PSP. Peu d’habillage, menus toujours aussi insupportables, traduction d’une médiocrité absolue : il y a des vestiges d’un autre temps que l’on aurait aimé voir corrigés. Cependant, Symphony of the Night et Rondo of Blood étaient d’excellents jeux qui gardent des qualités évidentes. Si vous n’êtes pas trop exigeant sur la forme et avez l’esprit retrogaming, c’est du bon !