4 ans après State of Decay et une mode d'apocalypse zombie qui a largement perdu de sa superbe, Undead Labs persiste dans cette voie en sortant State of Decay 2, jeu de survie en monde ouvert qui vous demandera essentiellement de veiller au bien-être d'une communauté de survivants.
Pas catastrophique techniquement, mais plutôt imparfait
Il faut bien le dire, lors de notre aperçu rédigé il y a moins d'un mois, State of Decay 2 nous a fait peur, très peur, même. Si vous avez consulté nos colonnes, vous êtes en droit de vous poser la question de savoir si le titre est désormais sorti dans un état d'optimisation catastrophique ou convenable. C'est fort heureusement la deuxième option qu'il faut cocher. State of Decay 2 tourne assez convenablement, ne connaît que de rares chutes de framerate et affiche un rendu plutôt propre, sans pour autant être renversant. Cependant, la qualité de la finition n'est pas non plus premium et le jeu est globalement très bogué. Outre des pépins mineurs comme l'affichage d'une porte ouverte alors qu'elle est en réalité fermée, d'autres bugs sont en revanche beaucoup plus handicapants. Être obligé de laisser à l'abandon un véhicule chargé de précieuses ressources, car ce dernier est encastré dans un minuscule caillou ou être contraint d'abandonner une quête en raison d'un bug incompréhensible aura vite fait de vous faire rager. Ajoutez à cela des erreurs d'affichage, des collisions aléatoires et une caméra parfois prise de folie et vous comprendrez qu'il y a encore du boulot à abattre pour obtenir un titre décent en termes de finition. Si State of Decay est imparfait sur la forme, en est-il de même sur le fond ?
Bienvenue en terrain très connu
En tout début de partie, vous avez le choix de choisir entre différents couples de héros, chacun ayant une histoire propre et des compétences spécifiques. Un bref tutoriel plus tard et vous débarquez dans l'open-world où votre première mission sera de trouver un lieu dans lequel établir votre base puis y amener des survivants. Ces derniers auront des besoins élémentaires auxquels il faudra répondre. Il faudra ainsi construire suffisamment de lits afin que chacun puisse se reposer, stocker assez de nourriture pour éviter la famine... autant d'objectifs que vous pourrez accomplir en explorant les différents bâtiments environnants, ce qui représentera à peu de choses près la totalité de votre expérience de jeu.
Les 13 premières minutes du jeu
Côté scénario, ne vous attendez pas à grand chose de rare mais plutôt à une narration un peu en dessous de celle du premier épisode. Si certes, tous les personnages bénéficient d'une histoire unique et de lignes de dialogue personnalisées, tous les clichés de la survie en apocalypse zombie répondent à l'appel. Nous aurons donc droit au personnage optimiste et blagueur ou à l'éternel baroudeur gavé de désillusions. Il en va de même pour les différents survivants que vous croiserez sur votre chemin puisque votre périple vous permettra parfois de recruter des âmes égarées, mais aussi d'interagir avec d'autres groupes de survivants afin de commercer avec eux ou d'accomplir des quêtes en leur compagnie. L'accomplissement de ces différentes tâches permettra au héros qui les prend en charge d'engranger des points de réputation, permettant à terme d'augmenter son statut auprès des autres membres de votre groupe. De simple citoyen, un avatar peut devenir à terme chef de communauté, permettant d'appliquer un bonus significatif sur l'ensemble de votre colonie, mais aussi de construire des bâtiments spéciaux au sein de votre base, si toutefois la place le permet.
Il existe bien une trame narrative générale et également des éléments scénaristiques pour chaque personnage recruté, mais globalement, le déroulement de l'histoire est assez confus. Effectivement, de temps à autre, sur l'écran de gestion de la communauté, un point d'exclamation s'affiche au-dessus de l'un des personnages ce qui signifie qu'une quête est disponible pour tel ou tel avatar. Comme nous vous le disions, le fait de remplir des objectifs permet aux héros de gagner en prestige. Mais malheureusement il arrivera souvent que vous vous trouviez en l'absence totale de quêtes à accomplir, vous contraignant à vous contenter de farmer des composants et de tuer des zombies dans le seul but de promouvoir le héros de votre choix. Le déroulement de l'ensemble de l'histoire est brouillon et l'apparition des différents éléments d'histoire à débloquer semble intervenir comme par magie, sans véritable raison, ce qui crée rapidement chez le joueur un désintérêt total pour l'ensemble des choses que State of Decay 2 a à raconter.
En quête perpétuelle d'équipement
Le titre a donc pris le parti d'accentuer le caractère bac à sable du premier épisode, soit. Par conséquent, il laisse au joueur la liberté de faire évoluer sa communauté et sa base à son rythme et comme il l'entend. Cependant, la survie en territoire n'est pas une chose aisée et State of Decay 2 n'est pas un jeu de survie compatissant. Le titre est rapidement exigeant, avare en explications et assez hermétique point de vue interface. En outre, il axe son gameplay dans une optique nettement plus proche de la simulation que de l'arcade. Comme nous le disions plus haut, il s'agit de gérer de très nombreux paramètres, chacun d'entre eux étant lié à votre base et aux exigences de ses occupants. Plus vous aurez d'occupants dans votre colonie, plus les besoins élémentaires seront élevés et plus les infrastructures à construire dans les emplacements (limités) de votre fief devront pourvoir intelligemment aux désidératas de vos gens et renforcer leurs chances de survie. Mais ces quelques attentions ont un coût qui se paiera en provisions de nourriture, en matières premières pour les constructions, en munitions, mais aussi en fournitures médicales. Il sera progressivement possible, au grè de vos expéditions, de revendiquer des avant-postes qui vous fourniront une fois par jour des fournitures spécifiques. Par exemple, une fois un magasin alimentaire exploré et vidé de ses zombies, vous pouvez choisir d'en faire un avant-poste qui octroiera aux stocks généraux une portion de nourriture chaque jour. Il seront également utiles pour accéder au coffre de votre base principale et vous permettra de changer de personnage sans avoir à revenir à votre QG.
Notez qu'il existe deux types de ressources : celles affectées à votre base et celles de votre espace de stockage. Les premières, contenues dans des sacs spéciaux, seront prélevées à chaque utilisation d'une fonctionnalité liée à une construction de votre fief. Par exemple, en cas de forte fièvre, votre personnage pourra se soigner moyennant une trousse de soins ponctionnée dans la réserve générale de fournitures. En revanche, votre espace de stockage ne peut être utilisé que par vos personnages, pour notamment soigner les blessures mineures ou la régénération d'endurance. Il faudra donc veiller à alimenter autant les stocks individuels que les stocks de la base, ce qui ne sera pas sans risques mortels. Car si la morsure de la plupart des zombies de State of Decay 2 n'est pas spécialement à craindre à long terme, celle des zombies recouverts d'une substance rouge est à redouter.
Commando Peste Rouge
Effectivement, certains morts-vivants sont porteurs de ce que l'on appelle la peste sanglante. À partir du moment où l'un des personnages est croqué par ces zombies spéciaux, une jauge de fièvre s'affiche. Au bout de plusieurs morsures, la jauge se remplit et une fois arrivée au maximum, elle se mue en un compte à rebours qui indique le temps qu'il reste à votre héros avant de passer l'arme à gauche. Si cela se produit, croisez les doigts pour avoir déjà construit une infirmerie dans votre fief, mais également d'avoir les ingrédients nécessaires à la fabrication d'un remède faute de quoi votre personnage sera définitivement perdu. Les zombies porteurs de peste ne sont certes pas les plus répandus, mais ont une fâcheuse tendance à être résistants et à attaquer en meute. L'éradication de ces fléaux constitue d'ailleurs l'un des objectifs principaux du jeu. En effet, dans différents bâtiments de la carte se trouvent des "Coeurs Sanglants", sorte de noyau produisant les redoutables infectés. Ces sources, détectables rapidement grâce à des tours d'observations, peuvent être éradiquées moyennant pas mal de balles et de préparation, chaque coup porté à leur encontre amenant une quantité impressionnante d'infectés. C'est d'ailleurs essentiellement lors de ces opérations de nettoyage que les risques de mort définitive sont à leur paroxysme, même s'il faut reconnaître que State of Decay 2 sanctionne en permanence l'imprudence, même lors d'une mission de routine.
Fort heureusement, vous n'êtes pas totalement démunis face à la menace zombie et chaque personnage de votre colonie peut optimiser ses compétences, qui augmentent à mesure qu'elles sont pratiquées et qui peuvent se décliner en différentes sous-spécialisations. Par exemple, un survivant ayant une inclination pour la course pourra, à force de pratique, réduire considérablement sa consommation d'endurance lors d'un sprint, car oui, jeu de survie oblige, State of Decay 2 propose une gestion de l'énergie en plus de la santé. C'est d'ailleurs d'une mauvaise gestion de cet élément que naît le danger. Effectivement, chaque coup porté grignote la jauge d'endurance et vous retrouver avec une barre vide au milieu d'une horde sera souvent synonyme de mort, qui est définitive. Ainsi, si votre héros durement optimisé trépasse, vous perdez avec lui toutes les compétences qu'il avait accumulées.
Une radio est disponible en permanence lors de vos expéditions dans le territoire désolé de State of Decay 2. Cette dernière débloque certaines aides plutôt bienvenues. Vous mettant directement en contact avec d'autres groupes de survivants, vous pouvez leur demander assistance pour, notamment, vous aider à localiser telle ou telle ressource, mais aussi d'autres rescapés susceptibles de vous vendre du matériel. En outre, de temps à autre et à partir d'un certain degré d'avancement dans le jeu, vous pouvez commander une frappe aérienne qui pourra vous aider à venir à bout des hordes les plus tenaces. Mais tout ceci à un coût. En temps tout d'abord, puisque chaque demande est soumise à un temps de recharge plus ou moins élevé en fonction du degré d'intervention des forces alliées. Mais c'est surtout les points de prestige, qui servent autant à réclamer des avant-postes qu'à commercer avec d'autres survivants qui vous seront demandés pour effectuer une demande via la radio. Ces points, que vous cumulez en accomplissant quelques hauts faits (sécuriser une zone, tuer un zombie élite) montent toutefois assez vite et ne devraient jamais être un handicap pour vous. Si l'usage de la radio était une bonne idée sur le papier, on ne s'en sert que très peu dans les faits et nous aurions aimé des fonctionnalités plus étoffées, comme la possibilité de demander à vos survivants de venir récupérer des ressources pour vous, par exemple.
La mort à chaque recoin
La mort plane donc toujours comme une épée de Damoclès au-dessus de votre groupe et le titre d'Undead Labs ne vous laisse pas beaucoup de marge d'erreur. Effectivement, outre la peste sanglante, des traumatismes peuvent survenir et amputent la jauge de vie et d'énergie d'une portion de leur maximum. Pour les remplir totalement à nouveau, il faudra revenir à la base et utiliser de précieux médicaments pour remettre sur pied les membres de votre groupe. Si vous n'êtes pas prévoyant et que vous ne disposez pas d'un stock suffisant de fournitures médicales, vous serez à la tête d'une équipe de bras cassés qu'il sera bien compliqué d'envoyer au front en raison de leur condition largement diminuée. Dans ce cas, les explorations deviendront encore plus compliquées, et une fois tous les membres de votre colonie enterrés, c'est le game over et l'obligation de tout recommencer à 0.
Si veiller à votre propre survie n'est pas forcément une chose aisée, tenter de s'occuper de celle de vos compagnons est une autre paire de manches. Si vous avez joué au premier State of Decay, vous saurez qu'il est possible de demander à l'un de vos partenaires de vous accompagner dans vos pérégrinations. Une fois passé à votre espace de stockage dans lequel vous pouvez piocher antalgiques et armements avant une expédition, vous pouvez partir à l'aventure avec un partenaire. Malheureusement, si les accompagnants ne se débrouillent pas trop mal lorsqu'il s'agit de dégommer un ou deux zombies isolés, ils ne profitent d'absolument aucune autonomie. Ainsi, s'ils disposent d'une trousse de soins dans leur sac et que leur vie arrive proche de 0, ils n'auront pas la présence d'esprit de se soigner tout seuls. En outre, et encore plus frustrant, il est particulièrement pénible de se servir d'eux comme d'une mule, les places dans l'inventaire de chacun étant assez limitées.
Une difficulté qui naît de mécaniques mal pensées
Lors de l'exploration d'un hangar par exemple, vous pourrez tomber devant des sacs orange, qui renferment une généreuse quantité de produits de première nécessité pour votre base. Vous ne pouvez n'en porter qu'un par personnage, ces sacs étant stockés dans un emplacement dédié dans l'inventaire. Alors généralement, au début, se trouver en présence de plusieurs de ces contenants est une excellente nouvelle. Sauf que lorsque vient le moment du transport, l'euphorie diminue rapidement. Effectivement, inutile d'espérer pouvoir donner l'ordre à vos compagnons de ramasser un sac supplémentaire. Un seul choix s'offre à vous : parler au partenaire, en prendre le contrôle puis charger le sac dans son inventaire. La procédure devra être inversée pour décharger l'équipement dans le coffre d'un véhicule et effectuée à nouveau pour récupérer le matériel restant.
Et encore, ce cas de figure est sans doute le meilleur des cas puisqu'il arrive des moments où il faudra faire le choix entre abandonner une quête et rapatrier de précieuses ressources à votre base. Nous le disions plus haut, il arrive de temps à autre que les survivants aient des objectifs personnalisés à remplir. Dans ce cas, sachez qu'à partir du moment où vous prenez le contrôle du personnage en question, il ne sera plus possible d'en changer avant que sa quête ne soit remplie. Par conséquent, si vous souhaitez faire d'une pierre, deux coups, et remplir la quête tout en allant récolter quelques ressources, inutile d'espérer pouvoir profiter de l'inventaire de votre compagnon. Si vous désirez basculer vers lui pour charger de l'équipement, cela provoquera l'abandon de la quête, quête qui ne réapparaîtra tout simplement plus, ou alors bien plus tard. Autant dire que compte tenu de la consommation de ressources assez excessive de votre communauté, vous serez souvent confrontés à ce genre de problèmes qui vous feront grincer des dents plus d'une fois.
Et la frustration se retrouve finalement dans de nombreuses facettes du jeu. Si l'on comprend la volonté de Undead Labs de proposer un jeu de survie presque réaliste, l'augmentation de la difficulté se fait aussi au détriment de la crédibilité. Éléments tout à fait indispensables dans le jeu, les véhicules deviennent également rapidement un enfer, autant pour leur conduite assez imprécise que pour leur consommation d'essence proprement ahurissante. Si vous prendrez vite le pli d'embarquer un bidon de carburant avec vous avant chaque départ en voiture, vous aurez toutefois l'impression de passer votre vie à faire le plein, non sans un certain agacement. Et vous retrouver à sec au milieu d'une horde de zombies à des kilomètres de votre fief alors que vous avez la sensation d'avoir juste fait un aller-retour avec un plein est tout bonnement rageant.
Par ailleurs, le cycle / jour nuit apporte certes un plus à l'ambiance, mais l'exploration de nuit est un véritable enfer, faute à une luminosité bêtement réduite et à un éclairage à la torche pas vraiment précis. Pour être honnêtes, nous en sommes venus à augmenter le gamma de deux écrans différents pour ne pas perdre de temps à voir le jour se lever afin de continuer à jouer. Les combats, très nombreux et essentiellement au corps à corps, sont déjà assez brouillons en plein jour, mais deviennent vite un enfer de nuit, surtout dans les espaces confinés qui pâtissent d'une caméra trop rapprochée et pas toujours très précise. En somme, c'est souvent que le titre paraît injuste et assez mal équilibré dans ses mécaniques.
En réalité, State of Decay 2 vous invite en permanence à la prudence, et c'est plutôt une bonne chose dans un jeu de survie. Mais malheureusement, jouer prudemment se résumera à passer énormément de temps à accomplir des tâches simples, mais terriblement répétitives. Passer son temps à fouiller des maisons n'est déjà pas très sexy en soi, mais lorsqu'il s'agit de le faire en mode "discret" afin de ne pas faire de bruit, l'ennui pointe vite le bout de son nez, surtout lorsqu'en solo vous ne pouvez pas profiter d'un inventaire supplémentaire sans faire des manipulations laborieuses. Il en découle un sentiment frustrant de stagnation, puisqu'avant de progresser dans l'histoire, il faudra en permanence multiplier des aller-retour entre votre base et l'environnement pour récolter sans cesse les mêmes ressources. Ajoutez à cela que les survivants restés à la base font régulièrement des boulettes (inonder des fournitures médicales ou perdre des matériaux de construction) et vous comprendrez que vous aurez vite fait de leur souhaiter plus de mal que de bien. Notez que le jeu propose, en cas d'infection par la peste sanglante , d'exiler le compagnon contaminé ou carrément de l'euthanasier d'une balle dans la tête. L'absence totale d'attachement aux différents personnages vous fera rapidement privilégier la deuxième solution, qui ne prête pas spécialement à conséquence si ce n'est une légère déprime au sein de votre communauté déjà rarement contente.
Par ailleurs , la répétitivité se ressent dans la progression générale. Effectivement, vous pourrez rapidement choisir un autre endroit dans lequel poser votre base afin de disposer d'emplacements de construction supplémentaires. Par la suite, vous aurez même l'opportunité de vous déplacer vers une autre carte, dont l'environnement est sensiblement différent, mais où les objectifs et les problèmes seront les mêmes. La construction d'une nouvelle base et l'exploration de nouveaux environnements permettront certes de profiter de nombreuses ressources, mais finalement, l'ensemble conserve son caractère répétitif et a grand peine à captiver le joueur solo.
Un mode coop qui relève le niveau
Réclamé à cor et à cri par les fans de State of Decay, le deuxième opus du jeu de survie intègre enfin un mode coop pouvant réunir jusqu'à 4 joueurs. Le principe est assez simple : l'hôte invite un ou plusieurs de ses amis qui viendront rejoindre sa partie et sa progression avec le personnage de leur choix. À partir de ce moment, seule la personne qui héberge la partie sera en mesure de prendre et de lire les quêtes. En somme, les invités sont davantage là pour donner un coup de main que pour booster leur propre communauté. D'ailleurs, le jeu invite directement à la répartition équitable des tâches. Chaque contenant dispose d'une surbrillance en couleur et seul le joueur de la couleur correspondante pourra en extraire le contenu. Ainsi, chacun sait spontanément où aller et ce qu'il doit faire, ce qui permet d'optimiser grandement les expéditions. Notez que les sacs de ressources générales récupérées par les invités profitent à la base de l'hôte et non à celles des membres du groupe.
Le fait de joueur en coopération ôte le défaut majeur du jeu à savoir une gestion plus que bancale de l'inventaire et les aller-retour incessants entre le monde ouvert et la base. Effectivement, se fixer pour objectif de blinder les ressources est tout de même plus aisé, plus agréable et plus rapide à plusieurs que seul, laissant à penser que le mode solo n'est finalement qu'une sorte de mode difficile d'un jeu pensé pour la coopération. Rappelons que le titre n'adapte pas la difficulté en fonction du nombre de joueurs en ligne. Que vous jouiez seul ou à 4, vous serez en face du même nombre de zombies et au même degré de résistance des cœurs sanglants, par exemple. Ainsi, il est assez recommandé d'avoir un ou plusieurs amis à portée de main si vous vous trouvez en difficulté dans la progression de l'histoire.
Notez qu'il est également possible de lancer une recherche de groupe en solo, permettant aux joueurs anonymes d'intégrer votre partie et de vous prêter main-forte en cas de grosse difficulté. La récompense pour les participants est obtenue une fois la session multi quittée. À ce moment, chacun regagne sa propre partie et profite d'un petit bonus de ressources pour booster un peu le moral des troupes.
Sans être franchement extraordinaire, le mode coop de State of Decay 2 a le mérite de rendre l'expérience de base plus plaisante et plus équilibrée. On s'y amuse suffisamment pour passer un bon moment même si nous aurions préféré des fonctionnalités un peu plus poussées, favorisant davantage les interactions entre les joueurs. En l'occurence, c'est le minimum syndical. Pas de partage d'inventaire et seule une poignée de phrases et emotes prédéfinis servent à communiquer. L'expérience coop reste franchement en surface là où elle aurait gagnée à proposer des éléments plus profonds et travaillés dans cette optique.
En somme, State of Decay 2 reproduit un peu trop les erreurs de son prédécesseur. On y retrouve un certain manque de finition ainsi qu'une trop grande répétitivité qui, en raison de certaines mécaniques franchement mal fichues, génère davantage de frustration que de fun. Ceci étant, le titre n'est pas un ratage complet et on prend tout de même un certain plaisir à veiller sur sa communauté, notamment en multi, où la lassitude gagne moins vite le joueur en dépit de la durée de vie solide du jeu. On sent à des kilomètres les bonnes intentions de Undead Labs et l'ambiance globale du titre est suffisamment soignée pour séduire les plus fervents amateurs d'apocalypse zombie. Nous aurions malgré tout préféré un peu plus de finition et d'originalité dans ce qui ressemble un peu trop à un copier-coller de State of Decay premier du nom.
Trailer de State of Decay 2
Points forts
- Ambiance soignée
- 3 maps différentes
- Pas mal de constructions possibles dans la base
- La Peste sanglante, une bonne idée sur le papier
- Un jeu Coop assez sympa dès deux joueurs et facile d'accès
Points faibles
- Très bugué
- Terriblement répétitif, notamment en solo
- Allers-retours incessants qui auraient pu être évités
- Plutôt mal optimisé, notamment sur One X
- Les combats, assez brouillons, surtout de nuit
- Gestion de l'inventaire et des partenaires très laborieuse
- Narration peu captivante et confuse
- De nombreuses mécaniques mal pensées
State of Decay 2 est davantage une déception qu'un ratage complet. Néanmoins, Undead Labs a un peu trop abusé de la photocopieuse, faisant également l'écueil de reproduire les erreurs du passé. En raison de mécaniques assez mal fichues et d'une finition laissant à désirer, la lassitude et l'agacement s'emparent assez rapidement du joueur solo, qui pestera souvent contre une difficulté ou une répétitivité qui naissent d'un gameplay bancal. Plus sympa toutefois en mode coop, State of Decay 2 aurait gagné à peaufiner et a diversifier son concept plutôt qu'à réciter une recette et des mécaniques qui ont manifestement pris de l'âge. Le titre est foisonnant de très bonnes intentions, mais ne parvient pas à passer le cap de leur mise en application. Espérons que le temps permettra au jeu de prendre son essor et de rendre justice aux concepts qu'il développe.