Un shooter assez particulier

Pour ceux qui ne seraient pas familiers avec World of Tanks, il s’agit d’un jeu en ligne faisant s’affronter dans son mode classique deux équipes de quinze joueurs. Les objectifs varient, mais la plupart du temps il est possible de gagner en capturant des points ou en détruisant tous les véhicules adverses. Ne vous y trompez pas pour autant, il ne s’agit pas d’un simple TPS dans lequel on aurait remplacé les héros par des tanks, les choses sont plus complexes. Tout d’abord, et c’est bien l’un des points qui risque de déplaire à certains, l’action est bien plus lente que sur un shooter classique. En effet, si les chars sont plus ou moins rapides en fonction des modèles, les déplacements sont infiniment plus mous, mais en même temps plus stratégiques.

Vous vous en doutez, si dans certains titres comme Fortnite on peut s’en sortir en sautillant dans tous les sens, le bébé de Wargaming.net ne vous donne pas le droit à l’erreur. Si vous entamez une manœuvre un peu risquée ou mal calculée, vous n’avez la plupart du temps pas d’échappatoire puisqu’avec quelques obus ennemis, votre tank explose et c’est la fin de partie pour vous. Vous l’aurez compris, il faut donc faire très attention à ce que vous faites sur le champ de bataille et réfléchir de manière stratégique. Et c’est bien ça que l’on retient de World of Tanks, il s’agit d’un jeu particulièrement tactique, presque comme un jeu de stratégie avec une vue à la troisième personne. Notez toutefois que le gameplay se rapproche plus de l’arcade que de la simulation, la production faisant clairement passer le fun avant le réalisme.

Du contenu à ne plus savoir qu’en faire

En bon vieux papi des jeux vidéo en ligne, World of Tanks a eu la chance d’être largement entretenu par ses développeurs durant toutes ces années. Ainsi, nous nous retrouvons face à une collection impressionnante de tanks, plus de 500 à l’heure où ces lignes sont écrites. Du côté des cartes, c’est environ une trentaine d’environnements qui vous seront proposés. C’est l’un des gros points forts du jeu… qui peut se transformer en faiblesse puisque cela veut donc dire que vous devrez conjuguer avec autant de possibilités de matchups. Nous l’avons évoqué, le gameplay se veut technique et il faudra donc connaître un maximum de tanks pour pouvoir mieux jouer contre eux. Savoir si votre machine possède l’avantage sur le char que vous êtes sur le point d’affronter, connaître ses points faibles… Tout ça, ça s’apprend et autant vous dire qu’avec la collection que propose le titre, il y a du boulot.

Évidemment, ce contenu n’a pas été créé uniquement pour faire plaisir aux joueurs, mais aussi pour assurer un certain revenu au studio. Nous avons affaire à un free-to-play et si vous n’êtes pas obligés de payer pour progresser, on vous propose tout de même toute une panoplie d’achats supplémentaires au cas où vous souhaiteriez gagner un peu de temps ou mettre la main sur un véhicule dit "Premium". Là où les choses se compliquent en revanche, c’est lorsque l’on commence à rencontrer ses premiers obus premium. Ces projectiles disponibles dans la boutique offrent des chances de pénétrer le blindage adverse bien plus importantes que les obus classiques. S’ils ne sont pas nécessaires, ils offrent un avantage certain à ceux qui s’en servent et font par ailleurs régulièrement débat sur les forums du jeu.

Mais pour le joueur lambda qui souhaite juste faire sa petite partie en rentrant du travail le soir, cela ne devrait pas vraiment être un problème. Pour lui, la progression se fera (très) doucement et il pourra profiter de sa première victoire du jour pour accumuler les différentes monnaies et acheter ainsi des chars de meilleur rang. Il faut savoir que les machines vont du tiers 1 au tiers 10, triées en fonction de leur puissance et de leur date de production historique. Logiquement, vous commencez donc avec des petits engins comme le Renault FT pour apprendre les bases et finissez avec des monstres tels que l’IS-7 soviétique. Notez au passage que les nations représentent les différentes branches du jeu, mais également les différentes écoles. Si vous optez pour les machines américaines, vous serez sûr de ne pas faire d’erreur grâce à leur bon équilibre global, tandis que les créations allemandes seront plus concentrées sur l’épaisseur du blindage et la puissance des canons. Bref, c’est chacun son style.

Un moteur tout beau tout neuf

C’était la bonne résolution de Wargaming.net pour 2018, offrir un moteur flambant neuf à World of Tanks et le moins que l’on puisse dire c’est que c’est réussi. Avec le CORE Engine, le titre jouit d’un rendu parfaitement en phase avec les plus hauts standards du moment. Les environnements sont extrêmement jolis, les effets sont réalistes et les modèles des tanks sont de qualité. D’un point de vue historique, les plus pointilleux retrouveront certainement un peu à redire, mais la reconstitution des chars semble plutôt fidèle ; il y a eu de la documentation. Mais ce que l’on salue encore plus que la réalisation de qualité, c’est la très bonne optimisation du jeu, une caractéristique qui a tendance à se perdre ces derniers temps... Vous n’aurez en effet pas besoin d’une machine de course pour faire tourner World of Tanks et ça, ça fait du bien.

Terminons enfin avec l’interface qui est malheureusement peu adaptée aux néophytes, pour ne pas dire bordélique. Si une fois en jeu, le tout se montre relativement intuitif, ce n’est malheureusement pas le cas du menu principal qui regorge de sous-menus plus ou moins utiles et dont on ne comprend pas toujours l’objectif.