Voilà cinq ans que les braquages, les mises à jour et les sorties sur de nouvelles machines s’enchaînent sur PayDay 2. PlayStation 3, Xbox 360 puis, PlayStation 4, Xbox One, le casse se poursuit désormais avec la sortie du jeu sur Nintendo Switch. Si la récente réussite technique du portage de Doom sur la dernière console hybride de Nintendo démontre qu'il est tout à fait possible de livrer de bons portages de titres que l'on ne pensait pas taillés pour la Switch, le "Braqueur Simulator" d’ Software nous ferait penser le contraire. Pas forcément très beau, peu maniable et surtout amputé de ses fonctionnalités de communication entre joueurs, Padyday 2 Switch est loin d'être le casse espéré...
Gaming Live Payday 2 sur Switch
Hauts les Joy Con !
Est-il encore nécessaire de présenter le concept de la série Payday ? Quatre malfrats en costard cravate, une tripotée de masques farfelus pour protéger son identité et en avant pour une série de casses de plus en plus audacieux. De la simple banque de quartier d’une ville américaine paumée aux coffres les mieux protégés de Manathan en passant par le vol de stupéfiants, les rapines s’enchaînent et l’argent s’amasse afin d’améliorer son équipement pour mieux faire face à la difficulté croissante des missions. Le frisson de Payday, ce qui fait tout son charme, réside dans la bonne exécution d’un plan de départ paré à la plupart des éventualités. Après une phase de repérage des lieux et une préparation minutieuse des futures manœuvres, l’heure arrive de mettre le masque et de faire rugir les alarmes. Débarque alors une horde de flics, d’unités spéciales et autres bandits que votre équipe doit contenir arme à la main tout en restant concentré sur son objectif : piquer un maximum de trucs. Si le cœur du gameplay reste inchangé sur cette version Switch, c’est avant tout par son exécution que ce portage peine à égaler ses homologues PC et consoles de salon.
Graphiquement déjà avec une technique en dents de scie. Le mode portable tourne en 720p et tente de maintenir le cap des 30 fps avec plus ou moins de mal selon les situations. Un peu trop de personnages à l’écran, une grenade fumigène envahissante ou un gunfight de masse en plein air et voilà que notre ami le framerate se casse la figure sous la barre des 25 images par seconde. Les choses s’aggravent en mode docké où Payday 2 s’upscale en 1080p au détriment de la beauté générale de l’ensemble, ça bave, c’est parfois flou et les textures tirent la tronche. Nous n’attendions pas forcément des prouesses visuelles de ce portage Switch et même si l’ensemble se montre correct au regard du hardware de la machine, le résultat est ici au-dessous de nos espérances.
La prise en main de cette version se montre elle aussi problématique. La taille réduite des sticks analogiques des Joy Con n’aide pas vraiment à aligner une série de tirs parfaits ; un défaut que les développeurs ont tenté de compenser avec l’introduction d’une sérieuse aide à la visée. Résultat des courses : le pointeur de l’arme semble animé de sa volonté propre dès lors qu’il entre dans une généreuse zone autour de vos ennemis. Combinez cet aimbot foireux à un FOV limité à 65 et vous obtenez la recette idéale d’un shooter peu engageant.
Un multi qui laisse… sans voix
Chaque braquage de Payday est construit autour de la coopération entre plusieurs joueurs (ou d’un seul joueur accompagné d’IA, mais nous reviendrons par la suite sur ce point). Manque de bol, cette version Switch n’intègre aucun moyen de communiquer avec ses coéquipiers. Le chat vocal via l’application Nintendo Switch Online ne fonctionne pas en jeu et le portage n’a pas non plus pensé à intégrer une liste de commandes basiques afin d'éviter que vos casses en multi ne tournent au fiasco faute de coordination. Les parties en ligne avec des inconnus perdent en ce sens tout aspect tactique et se transforment en simples fusillades sans grand intérêt. Bref, à moins de se retrouver à quatre joueurs dans la même pièce ou de passer par des solutions de communication externe, Payday 2 Switch perd une grande partie de son fun en multi.
Hors ligne et en mode solo, il faudra faire preuve d’une patience à toute épreuve face à la stupidité des IA alliées. Vous aider à récupérer du butin, relancer cette satanée perceuse et même se mettre correctement à couvert ? N’espérez rien de tout ça de vos coéquipiers contrôlés par l’ordinateur. Le pire dans cette histoire, c’est que la plupart de ces problèmes liés à l’IA ont été corrigés via des patchs disponibles sur les autres versions du titre.
Car si Payday 2 débarque sur Switch avec un sérieux contenu en matière de mises à jour, il se coltine un sérieux retard par rapport à la version PC qui le devance d'une bonne série de patchs et de correctifs. Cela ne signifie néanmoins pas que ce portage peine à renouveler son contenu puisque en l’état, la liste des activités à réaliser sur Crime.net est déjà bien étoffée. Exclusif à cette version, un nouveau personnage nommé Joy rejoint le casting des braqueurs jouables. Spécialisée dans le piratage, elle permet par exemple de shunter certains systèmes informatiques pour accélérer des phases telles que la coupure des alarmes ou le perçage des coffres. Un ajout sympathique, mais malheureusement insuffisant pour sauver les meubles.
Points forts
- Un contenu assez étoffé
- Fun en coop locale
Points faibles
- Technique en dents de scie
- Il est où le chat vocal ?
- L’IA alliée et ennemie à la rue
- L’absence de tout un pan des mises à jour récentes disponibles sur les autres plateformes
- Manque de précision de l’ensemble, aimbot foireux
Payday 2 souffre sur bien trop d’aspects des concessions apportées à ce portage Switch. Graphiquement faiblard, peu maniable et surtout privé de toute possibilité de communication avec ses coéquipiers, les nouveaux comme les anciens joueurs n’y trouveront qu’une version bancale d’un titre pourtant bourré de contenu. On était pourtant prêt à faire quelques compromis pour vivre une série de braquages rocambolesques en version nomade, mais force est de constater que face à la pléthore d’autres supports sur lesquels jouer à Payday 2 en 2018, la mouture Switch fera figure de dernier choix sur le banc des élus.