Dragon Ball et le jeu vidéo ont, depuis maintenant presque 30 ans, entretenu une relation pour le moins conflictuelle. Des premières tentatives sur consoles de 3ème génération, aux bégaiements des premiers jeux de combat en trois dimensions, les adaptations de l'oeuvre d'Akira Toriyama n'ont pas manqué... mais il aura fallu attendre la série des Budokai, puis des Tenkaichi pour enfin faire honneur au monstre sacré qu'est Dragon Ball. Si certains fans désabusés pensaient que l'on ne ferait jamais mieux, c'est probablement parce qu'ils étaient à des kilomètres de se douter de ce que Arc System Works et Bandai Namco leur préparaient secrètement.
Dragon Ball a toujours été une de mes séries préférées et chaque jeu dédié est toujours une bonne nouvelle, même si, parfois, la déconvenue est présente au final. Avec Dragon Ball FighterZ, réalisé par Arc System Works et Bandai Namco, l'univers de Toriyama, parfaitement retranscris, est une merveille, d'autant qu'il s'associe à un jeu de combat de très grande qualité réalisé par des amoureux du genre. Nul doute en lisant ci-dessous le test complet de mon collègue Epyon que vous serez convaincus. Mais aujourtd'hui, il est temps de se pencher sur la version Nintendo Switch, tant réclamée par les fans lors de l'arrivée du titre sur PS4, Xbox One et PC. Un bilan à la fois étonnant et détonnant !
FighterZ in the pocket
Ne perdons pas de temps, tout ce qu'il y a dans DBFZ sur les autres supports se trouve sur cette version Nintendo Switch. Tout sauf un décor. allez savoir pourquoi... mais tout le reste y est, du gameplay aux petits oignons en passant par les personnages (même les derniers, C-17 et Cooler qu'il faudra tout de même payer car le Season Pass n'est pas inclus dans le prix du jeu de base sur Switch), les modes de jeu (en ligne ou hors ligne), le mode histoire, etc. Bref, tout. Et rien que ça, c'est déjà une prouesse technique ! D'autant que l'intensité des rixes de cette version FighterZ sur portable se révèlent tout aussi saisissante. A première vue, c'est une parfaite réussite qui fait de Dragon Ball FighterZ un des meilleurs jeux de combat de la console de Nintendo. Mais vous vous en doutez, tout n'est pas aussi rose que Buu.
Une prouesse imparfaite
Coller Dragon Ball FighterZ sur Switch était un véritable challenge et les développeurs y sont parvenus (1080P en dock et 720p en portable), mais au détriment de quelques petites concessions techniques. D'abord le Framerate, qui fleurte presque tout le temps avec le 60fps en solo. Parfois, il descend un peu plus, notamment lorsque vous lancez différentes attaques spéciales et que plusieurs personnages sont à l'écran (hors des deux lutteurs de base), mais ça passe largement. Là où Arc System Works a été malin, c'est un baissant la finesse de certains personnages, éventuellement de certaines parties du décor et des explosions au moment de la surcharge graphique pour perdre le moins possible en fluidité. Un excellent résultat, même si les textures sont évidemment moins belles que celles sur PS4, Xbox One ou PC de manière générale. Mais rassurez-vous, le rendu est très bon quoiqu'il arrive ! Evidemment, en ligne, entre les FPS qui souffrent un peu et le lag inhérent, il arrive parfois que le jeu tombe à 40fps, ce qui change évidemment le rythme des joutes. Mais c'est assez rare et avec des joueurs ayant une bonne connexion, on est entre 50 et 60 fps pour un résultat excellent et des affrontements dignes de la série.
Que vaut la version Switch ?
Autre point important à noter, et pas des moindres, les Joy-Con. Si les boutons sont un peu petits pour réaliser certaines attaques, le vrai souci se situe sur le stick gauche qui ne permet pas d'être aussi précis qu'avec un stick arcade ou une croix directionnelle. Du coup, il vous arrivera parfois de rater votre garde basse (puisqu'il n'y a pas de direction en coin sur un stick analogique). Après une centaine de combats, j'y arrive désormais, mais il m'a fallu un peu de temps pour ne plus me louper. C'est pourquoi nous vous recommandons de jouer au Pad Pro ou au Stick Arcade Switch, si vous en avez un. Vous perdez alors le bonus jeu nomade, mais vous serez plus efficaces dans le jeu en ligne. Vous devez le savoir. Dernier élément, les temps de chargement qui se révèlent un tout petit peu plus longs que sur les autres supports. Rien de méchant tout de même, ne vous inquiétez pas.
Au final, Dragon Ball FighterZ sur Switch n'est pas aussi exceptionnel que sur les autres plate-formes, notamment à cause d'une jouabilité plus ardue au Joy-Con et quelques concessions techniques. Mais il reste tout de même tout aussi jouable et agréable, tant sur le plan du gameplay que de la réalisation globale, sur la console de Nintendo. Il pourrait même prétendre au titre de meilleur jeu de combat sur Nintendo Switch tant il est généreux et offre un gameplay profond avec une vraie marge de progression, et ceci sans compter sur le nombre impressionnant de personnages (même si 8 d'entre eux sont payants) et de modes de jeu. C'est pour cela que nous avons décidé de conserver la note à 18/20, comme sur les autres supports. Il s'agit d'une valeur sure en matière de jeux de combat qui profite, en plus, d'un des meilleurs emballages Dragon Ball jamais vu sur console. Un incontournable sur Nintendo Switch si vous aimez la série et que vous appréciez le genre !
Le test complet de Dragon Ball FighterZ sur les consoles de salon et sur PC par Epyon (22 janvier 2018)
Quelques jours seulement avant l'E3 2017, la rédaction de Jeuxvideo.com recevait un e-mail de Bandai Namco France qui contenait quelques captures d'écran d'un nouveau jeu Dragon Ball. Celui-ci devait être présenté pour la première fois lors de la grande messe du jeu vidéo, à Los Angeles, et l'on était forcément curieux. Les quelques images laissaient deviner qu'il s'agissait d'un jeu de combat à l'ancienne, en 2D ; on était également très curieux de voir ce que pourrait proposer cette fois Arc System Works, à qui l'on devait déjà les très sympathiques Supersonic Warriors, et plus récemment Dragon Ball Z : Extreme Butôden. On était toutefois loin d'imaginer, à ce moment-là, la claque, que dis-je, le ryuken que nous nous allions prendre dans les gencives. Car vous vous en doutez bien, depuis son annonce, Dragon Ball FighterZ s'est montré sous toutes ses coutures, et la question n'est même plus vraiment de savoir s'il s'agit d'un bon jeu Dragon Ball, mais s'il n'est pas le meilleur jeu Dragon Ball de tous les temps. Oui, carrément : les mots sont forts, mais le niveau d'excellence atteint par Arc System Works avec ce Dragon Ball FighterZ n'appelle pas à la demi-mesure.
Street FighterZ
Avant de rentrer dans les détails du jeu, arrêtons-nous rapidement sur les bases du jeu, pour ceux qui auraient dormi dans la salle de l'Esprit et du Temps ces derniers jours. Dragon Ball FighterZ est donc un jeu de combat en 2.5D, comprenez par là que si les personnages et les décors sont bel et bien modélisés en trois dimensions, les combats se déroulent uniquement sur deux axes. On est donc beaucoup plus proche d'un jeu de combat façon Street Fighter V ou Marvel vs. Capcom 3, que celui d'un Dragon Ball Xenoverse 2, ou même d'un Dragon Ball Z : Budokai 3. Et puisque l'on parlait du bébé de Capcom, précisons également que FighterZ met en scène des combats opposant des équipes de trois personnages (comme dans un Marvel Vs Capcom 3, par exemple), qui pourront être échangés en plein combat, ou venir porter main forte au combattant sur le ring, de manière ponctuelle.
Côté boutons, le jeu est finalement assez simple. On dispose de trois touches pour taper (poings et pieds sans distinction), façon Light/Medium/Heavy ; de deux touches permettant d'échanger de personnage ou de l'appeler en renfort, pour un soutien; et d'un dernier bouton dit « Super », qui permet notamment d'envoyer des petites boules d'énergie, des projections d'énergie type Kamehameha, etc. Les gâchettes droites (RB et RT, ou R1 et R2) sont configurées par défaut comme des raccourcis : la première (Light+Medium) permet d'effectuer une chope, tandis que la seconde (Heavy + Super) permet d'effectuer une « homing attack », un dash superpuissant qui permettra à votre personnage de se retrouver en un instant au contact de son ennemi. Il est également possible de se téléporter en appuyant sur Medium + Heavy en même temps, de la même manière qu'il est possible de recharger son Ki en maintenant Super + Light. Voilà pour les bases : cela peut paraître un peu compliqué, sur le papier, tout du moins pour ceux qui ne sont pas habitués aux jeux de combat, mais manette en main les commandes sont très rapidement assimilées : le jeu se prend vite en main et révèle en quelques secondes sa saveur.
La saveur qui tient d'abord à sa somptueuse réalisation, dont nous reparlons un peu plus tard, mais aussi à l'intensité des combats, et leur fidélité à l'univers de Dragon Ball. FighterZ est peut-être un jeu de combat 2D mais il est extrêmement rapide et nerveux, à des kilomètres de tout ce qui a déjà été fait dans le genre. Le but du jeu est assez simple : trouver une faille dans la défense de l'ennemi, et réussir le combo le plus long et le plus dévastateur possible, en combinant intelligemment les différentes attaques de ses combattants, avec le système de téléportation, de homing attack et surtout le système de switch entre personnages.
Passe moi l'Cell
Car comme nous le disions plus haut, FighterZ se joue à trois contre trois et les joueurs visant l'excellence devront obligatoirement tenir compte de ce paramètre. Bien entendu, chaque personnage dispose d'attaques qui lui sont propres, mais c'est aussi vrai pour les attaques de soutien qui sont plus ou moins efficaces. Il faut également veiller à la complémentarité de vos personnages, afin de maximiser vos chances d'effectuer les combos les plus puissants possible. Vos premières heures de jeu vont donc probablement se résumer à quelques expérimentations en mode Entraînement, afin de trouver le trio avec lequel vous vous sentez le plus à l'aise. Dès le lancement, Dragon Ball FighterZ propose 21 personnages, et trois autres peuvent être débloqués simplement en jouant, ce qui porte le total à 24 combattants jouables. Certains fans de Dragon Ball estimeront que le chiffre est trop bas, et qu'il manque certains personnages fétiches ; sur ce dernier point, on ne saurait leur donner tort. Pour autant, il faut garder en tête que Dragon Ball FighterZ, à l'inverse des Xenoverse, Tenkaichi, et autres Budokai, est un vrai jeu de combat. À ce titre, et afin d'éviter les doublons et surtout les déséquilibres, il vaut mieux limiter la taille du roster. Il est toutefois évident que la série des Tenkaichi a créé un précédent dans l'histoire des jeux vidéo Dragon Ball et certains fans de la série auront sans doute bien du mal à revenir à un nombre « normal » de personnages jouables.
Néanmoins, l'une des forces de ce Dragon Ball FighterZ réside bien dans son casting et son gameplay en équipe. Dans Dragon Ball FighterZ, tous les personnages se valent et proposent des gameplays qui leur sont propres. Ce qui permet à des personnages comme Yamcha ou Nappa de faire jeu égal avec les Super Saiyens que sont Gotenks SSJ3 ou Son Goku, par exemple. Manque de réalisme ? Peut-être, mais à vrai dire, on s'en moque. Car au-delà de l'intérêt que cela représente pour un jeu de combat de cet acabit, il faut également penser aux fans de Tenshinhan, Krilin ou Piccolo, de jouer sans se faire massacrer par des personnages plus puissants dans le canon de Dragon Ball. À l'inverse des Tenkaichi, donc, qui proposaient peut-être 90 personnages jouables, mais où l'on n'en utilisait qu'une petite vingtaine, dans le meilleur des cas. Alors certes on aurait peut-être aimé voir quelques personnages supplémentaires et certains fans se demanderont, à juste titre, « Où est passé [insérer le nom de votre chouchou] ? », mais la réponse pourrait bien se trouver dans les quelques DLC déjà annoncés pour le titre.
La guerre des boutons
Dragon Ball Fighter Z est beau, Dragon Ball FighterZ possède un chouette roster, mais en jeu, qu'est-ce que cela donne ? Eh bien l'on serait tenté de dire que Arc System Works est parvenu à créer le soft qui mettra tout le monde d'accord : le jeu à même de séduire les fans de Dragon Ball qui ne seraient pas forcément habitués des « vrais » jeux de combat, et les aficionados de VS fighting. Les premiers apprécieront le dynamisme époustouflant du titre, en reposant une bonne partie de leurs actions sur les auto-combos, plus ou moins longs, qui peuvent être lancés en tapotant les touches Light, Medium, ou Heavy. Il suffit de mitrailler l'une de ses touches pour faire un combo plus ou moins long, en fonction de la touche choisie. En progressant, ils apprendront à mixer un peu la chose, et à tirer parti des possibilités d'enchaînements, entre les auto-combos, les switches de personnages et les super attaques de ceux-ci. On remarquera également que d'un personnage à l'autre, les inputs sont globalement les mêmes et ne sont pas forcément compliqués à réaliser. La plupart des attaques spéciales se réalisent à partir de quarts de cercle et des touches Light, Medium et Heavy, tandis que les attaques les plus puissantes utilisent les gâchettes de droite, toujours avec des quarts de cercle. Autant dire que l'adaptation, d'un personnage à l'autre, est plutôt aisée, au moins en termes d'apprentissage des commandes : il n'est pas nécessaire de retenir un milliard de combinaisons de touches différentes pour exceller à Dragon Ball FighterZ.
Parce que les jeux de combat sont généralement jouables sur plusieurs supports, et/ou avec différents contrôleurs, les amateurs de jeu de combat ont pris l'habitude de réunir sous la même appelation toutes les touches nécessaires à la bonne pratique d'un jeu de combat. Ainsi, on ne parlera pas de "la touche Carré" ou "la touche Y", mais plutôt de "Petit Poing" ou de "Gros Pied". C'est donc l'action accomplie, plutôt que la touche en question, qui compte. Dans Dragon Ball FighterZ, on préferera donc parler de Light (L), Medium (M) et Heavy (H) plutôt que de X, Y et B (Xbox) ou Carré, Triangle et Rond (PlayStation).
Les manipulations effectuées avec le joystick ou la croix directionnelle sont sujettes aux mêmes besoins de clarté, mais aussi de lisibilité. On emploie ainsi une série de chiffres, de 1 à 9, chacun représentant une direction. On part du postulat que par défaut, le joueur se situe à gauche de l'écran. Pour mieux comprendre, regardez le pavé numérique de votre clavier : 2 correspond à Bas,4 à Gauche, 6 à Droite, 8 à haut. Les autres touches indiquent les diagonales. Les quarts de cercle, ou demi-cercles, sont indiqués en précisant, une par une, toutes les touches employées : 236 indique un quart de cercle Bas, Diagonale Bas Droite, Avant, par exemple.
Ainsi, lorsque l'on parle de "4H" dans Dragon Ball FighterZ, on parle de la manipulation Arrière + B (Xbox) ou Arrière + Rond (PlayStation). "236L" indique lui un quart de cercle avant + X (Xbox) ou quart de cercle avant + Carré (PlayStation).
Les joueurs plus expérimentés et les fans de jeux de combat découvriront eux un jeu beaucoup plus riche qu'il n'y paraît de prime abord. Par exemple, nous parlions à l'instant des auto-combos mais on comprend rapidement qu'ils sont certes faciles à réaliser mais qu'il est possible de faire beaucoup plus de dégâts avec des combos créés de toute pièce, après avoir passé quelques heures en mode Entraînement. On découvre alors petit à petit un hybride entre Marvel Vs Capcom et Guilty Gear ; il emprunte au premier le fonctionnement de ses quatre touches Light, Medium, Heavy et Super, et au second sa touche « Dust », ici la touche Heavy, qui permet surtout de projeter l'ennemi dans les airs, et sert donc de launcher à la plupart de vos combos. On note également que les touches Light, Medium et Heavy permettent d'exécuter les mêmes attaques mais à un niveau d'intensité différent. Par exemple, le 236L (quart de cercle avant + Light) de Son Goku lui permet d'effectuer un coup de poing smashé extrêmement puissant ; même chose avec son 236M, où l'on retrouve le même coup de poing, mais qui inflige plus de dégâts ; le 236H quant à lui consomme une barre de Ki et permet carrément à Goku de se téléporter pour infliger son attaque.
Il faut donc tenir compte de ces possibilités en gardant un œil sur la barre de ki, qui se remplit lorsque l'on défend correctement, ou lorsque l'on touche l'adversaire. À noter qu'il est possible de recharger son Ki, mais à haut niveau cela ne devrait pas être très utilisé : la manipulation prend du temps et il y a un léger délai entre le moment où vous lâchez les touches dédiées (Super + Light) et le moment où l'animation se coupe, vous laissant donc particulièrement vulnérable. À noter que la téléportation et les coups spéciaux consomment également une barre de ki, tandis que les attaques ultimes en consomment jusque trois. Il faut le garder en tête puisqu'au moment de lancer vos combos les plus dévastateurs, la jauge de ki pourra vous brider, ou à l'inverse, vous permettre de lancer tout ce que vous avez. C'est encore plus vrai lorsque l'on sait qu'en effectuant une super attaque, comme la grenade infernale de Piccolo, il est aussi possible d'appeler en renfort vos personnages de soutien, qui pour une barre de ki chacun, pourront eux aussi lancer une super attaque.
Une part de subtilité non négligeable
Le jeu se remplit ainsi petit à petit de nombreuses subtilités, où il est possible de répondre à presque chaque action de son adversaire, ce qui à bon niveau a une incidence des plus positives sur la partie « mind-game ». On découvre rapidement qu'il est possible d'utiliser la Homing Attack pour contrer les petites projections de kikoha, tandis que la chope peut elle-même être contrée par une autre chope. On retrouve d'ailleurs, sur tous les personnages, un véritable contre (4S sur Goku) qui permet de repousser la plupart des attaques, mais aussi de faire reculer l'ennemi, suffisamment loin pour ensuite le punir. On note également la présence de nombreuses possibilités de feinte, comme sur Gotenks, capable d'annuler la projection de son Cri Vengeur, tandis que Cell peut maintenir son 4H, ce qui offre bien des possibilités.
Ce qui impressionne le plus, en définitive, c'est la richesse de ce système de combat qui fait la part belle aux combos aériens, dans lesquels il faudra trouver des solutions pour maintenir son adversaire dans les airs le plus longtemps possible. Ce qui requiert une connaissance totale des personnages utilisés, de la portée de chacun de leurs coups et une véritable maîtrise du timing. Les meilleurs techniciens devraient, en toute logique, tirer leur épingle du jeu, en réussissant des combos aussi violents que techniques, mais aussi extrêmement longs. Attention toutefois au damage reduce qui intervient en fonction des cas, notamment suite à une téléportation ; le damage reduce, qui limite la quantité de dégâts que l'on peut infliger sur certains combos, a pour intérêt de rendre certains enchaînements caducs, il faudra donc en privilégier d'autres, plus efficaces mais plus difficiles d'accès. Les débutants seront ravis de découvrir, via le Défi Combo, quelques bases pour qui leur permettront ensuite de fabriquer quelques combos plus personnels. On constate toutefois que certaines manipulations peuvent être appliquées d'un personnage à un autre, et servir de bases à d'autres combos, comme notamment : L,L, 2M, M, 2H, Dragon Rush, L, M, et une fois dans les airs, se servir de jump cancel pour prolonger le combo en fonction des personnages dont on dispose. C'est ainsi que le jeu parvient à conjuguer richesse et subtilité de gameplay, à une accessibilité rare pour un titre de ce genre... mais qui est particulièrement bienvenue, puisque l'on parle de Dragon Ball, l'un des plus énormes morceaux de la culture populaire du XXème siècle. Il est donc de bon ton que le jeu ne soit pas élitiste et permette à tout un chacun de s'amuser, en fonction de son niveau ou du temps que l'on a envie d'investir dans le jeu.
reste du contenu
Et si certains s'intéressent avant tout aux affrontements entre amis en local, ou en online contre des inconnus, d'autres joueurs goûtent peu à la chose et s'intéressent plutôt au jeu solo. Et, disons-le franchement, il est possible qu'ils soient un peu déçus.
Outre le mode Arcade et le mode Histoire, Dragon Ball FighterZ ne propose pas grand chose de plus dans l'état actuel des choses, pas même les modes de jeu solo type Time Attack ou Survie, qui auraient pourtant été accueillis avec plaisir. Heureusement, les deux modes de jeux cités en début de paragraphe valent le coup d'oeil. Le mode Arcade insiste sur la performance tandis que le mode Histoire, lui, raconte une nouvelle histoire originale. Goku et ses amis doivent affronter une armée de clones d'eux-mêmes et de leurs principaux ennemis (Freezer, Cell, etc), qui ont été ressuscités pour l'occasion. Avant de découvrir qu'un mystérieux cyborg est responsable de tout ce chaos, et donc de le vaincre. Si l'on en fait le tour en une petite journée, ce mode Histoire rappellera à certains celui de Dragon Ball Z Budokai 2, l'aspect stratégique des déplacements en moins. L'intérêt est donc plus limité, surtout lors des premiers chapitres, dans lesquels l'IA fait montre d'assez peu de résistance.
Sans trop en dire, gardez en tête que ce premier mode Histoire, s'il est le plus long, n'est pas forcément le plus intéressant ; une fois terminé, il vous donne accès à un autre mode Histoire, puis à un troisième. L'histoire racontée reste globalement la même mais sous des points de vue différents. C'est d'autant plus intéressant que le challenge augmente petit à petit, ce qui n'est pas pour nous déplaire. Toutefois, ce scénario original ne devrait pas rester dans les mémoires, faute à une écriture assez peu imaginative, que l'on devine prise au piège du carcan rigide des nécessités d'un vrai jeu de combat. Restent quelques blagues plutôt amusantes et qui feront sourire, voire rire, les fans de Dragon Ball, surtout lorsqu'il est fait référence à des événements passés connus de tous.
Le jeu Dragon Ball
Et les références, justement, ça y va. Dragon Ball FighterZ a été conçu avec énormément de respect et d'amour pour l’œuvre d'Akira Toriyama. Au delà de la direction artistique, absolument fabuleuse, FighterZ multiplie les clins d'oeil, lorsqu'il ne se calque pas carrément, image sur image, sur le manga ou le dessin animé. Les personnages, animés à la main, reprennent avec une fidélité encore jamais vue dans un jeu Dragon Ball leurs attaques favorites, les plus emblématiques comme les plus anecdotiques. On ne parle pas ici simplement des Kamehameha, Super Ghost Kamikaze Attack et autre Final Flash, mais aussi de coups plus lambda : le 2H de Gotenks ? Directement tiré de cette séquence où lui et Super Bou se frappent crâne contre crâne. Le 214L de Vegeta ? Regardez à nouveau le combat du Prince Saiyen contre Cell, après que ce dernier ait absorbé C-17. Et on pourrait continuer comme ça un moment. Tout, dans Dragon Ball FighterZ, semble avoir été travaillé dans les moindres détails, jusqu'aux animations de déplacement des combattants, ou leurs interactions, pendant les affrontements ou en dehors. On apprécie également les Finish personnalisés, qui dépendent bien entendu des combattants, mais aussi des lieux où ils s'affrontent. Ainsi, si Trunks affronte Freezer dans la zone rocheuse, et qu'il le bat, le tyran finira découpé et désintégré par le Super Saiyen, exactement comme dans l’œuvre originale. On vous laisse le plaisir de découvrir par vous-mêmes les différentes combinaisons, et autant vous le dire, elles valent le coup d'oeil.
Et vos yeux vous en remercieront. Dragon Ball FighterZ est peut-être l'un des plus beaux jeux de combat jamais réalisés et il suffit de quelques combats à peine pour en prendre toute la mesure. Les animations, les mouvements de caméra, le choix des couleurs, les effets de particules, de lumière, les explosions, les projections... On n'avait jamais rien vu de tel, en tout cas pas dans un jeu Dragon Ball. En fait, c'est simple, jamais l'oeuvre de Toriyama n'avait été aussi belle sur un écran, quel que soit le médium. Il ne va pas être simple de retourner sur Dragon Ball Super, après avoir joué quelques heures à FighterZ....
Après plusieurs bêtas bien décevantes, la faute à de nombreux problèmes techniques, on pouvait logiquement craindre que Dragon Ball FighterZ présente les mêmes défauts à sa sortie. Matchmaking terriblement lent, impossibilité de rejoindre les différents lobbies, etc... Alors maintenant, qu'en est-il vraiment ? Après une journée passée à le tester, sur Xbox One et PlayStation 4, nous avons eu le bonheur de constater que l'expérience de jeu est bien meilleure. Les connexions aux serveurs se font instantanément, on trouve rapidement des adversaires ; en combat, nous n'avons relevé aucune forme d'input lag, de freeze ou quoi que ce soit. Attention toutefois à utiliser une connexion internet correcte : il nous est arrivé par deux fois que le jeu se mette en pause, le temps de stabiliser la connexion de nos adversaires. Si du reste, les parties se sont déroulées sans accroc, il est toujours désagréable d'être coupé de la sorte en plein milieu d'un combo. Pour une expérience maximale, privilégiez donc les connexions filaires, plutôt que le wifi. Notez toutefois que ce conseil vaut pour l'essentiel des jeux de combat, et n'est donc pas propre à Dragon Ball FighterZ, qui s'évite bien des tracas avec le lancement réussi. Bandai Namco doit être bien soulagé.
Points forts
- Incroyablement beau
- Les animations des personnages
- Un gameplay hyper efficace, ultra dynamique, qui rend hommage au dessin animé...
- ... accessible et amusant même pour les débutants...
- ... et suffisamment riche pour accrocher les fans de jeux de combat
- Les nombreuses références au manga
- Un roster limité mais varié
Points faibles
- Un peu faible en matière de contenu solo
- Mode Histoire oubliable
Le meilleur jeu Dragon Ball jamais conçu. Tout simplement. Oui, certains pourront estimer qu'il manque quelques personnages mais regardons les choses en face : jamais un jeu Dragon Ball n'avait bénéficié d'une telle réalisation, d'un tel soin du détail. FighterZ est réussi de bout en bout, dans sa direction artistique jusque dans la réalisation de ses intentions. Son action frénétique et hypnotique est sublimée par une direction artistique magistrale, qui fait honneur à l'oeuvre d'Akira Toriyama. Mais plus qu'un excellent produit à destination des fans de la série, c'est aussi un superbe jeu de combat, à la fois riche et inventif, malin et brutal. Avec Dragon Ball FighterZ, ce sont presque 30 années d'attente qui ont été récompensées : le jeu Dragon Ball ultime est enfin là.