Après une sortie en décembre 2013 sur Xbox One, il aura fallu quelques mois à Max : The Curse of Brotherhood pour s'offrir aux joueurs PC (et Xbox 360), et carrément quatre années pour débarquer sur PlayStation 4. Le jeu de Press Play s'était fait remarquer à l'époque, grâce à un mélange de plates-formes et de puzzles ingénieux, dont il fallait triompher grâce à un marqueur magique. Mais la racette fonctionne-t-elle toujours en 2017, sur la console de Sony ?
N'y allons pas par quatre chemins : Max The Curse of Brotherhood n'a pas changé d'un iota depuis la dernière fois que nous l'avions, sur Xbox One, PC et Xbox 360. Il s'agit sensiblement du même jeu, avec tout ce que cela signifie : les graphismes ont pris un petit coup de vieux et la direction artistique ne sauve pas tout, hélas ; on aurait apprécié que les développeurs en profitent pour mettre un petit coup de peinture fraîche sur l'ensemble. Mais à vrai dire, ce n'est pas ce qui nous a le plus chiffonné lors de notre test.
Comme le disait très justement Dinowan en janvier 2014, Max : The Curse of Brotherhood peut se montrer diablement exigeant par moments, vous demandant de réussir des sauts au millimètre près, ou d'enchaîner très rapidement des actions finalement assez complexes grâce au fameux marqueur magique. Ce qui n'était pas toujours évident en 2013/2014 mais que l'on acceptait puisque les contrôles du jeu étaient plutôt précis. Les choses se compliquent sur cette version PlayStation 4, qui souffre de différents bugs et problèmes de hitbox. Nous l'avons constaté à plusieurs reprises, avec ces créatures végétales qui se déploient pour manger Max, et qui parviennent à le tuer quand bien même le bougre se tient à plus d'un mètre de leurs crocs. Un problème qui nous a bien embêté dans une séquence qui demandait rapidité et précision, le tout dans un environnement à l'espace plutôt restreint... Plus tard, c'est carrément l'une des branches que nous avions créé à l'aide du marqueur magique, qui nous a projeté dans les airs, sans raison particulière : si le bug avait de quoi faire sourire sur le coup, nous avons nettement moins ri lorsque la réception fut fatale à Max, nous forçant à recommencer un passage pas évident. Notre session test (environ 6h de jeu) fut également entachée de deux plantages complets du jeu, qui nous a valu un joli message d'erreur de notre PlayStation 4. Plutôt désagréable, vous pensez bien.
Néanmoins, et malgré ses difficultés, le plaisir de jeu demeure. Sur PlayStation 4, le contrôle du marqueur magique est très agréable et les sticks de la Dualshock 4 offre une précision agréable, qui manquait parfois sur les versions One/360/PC. Sans révolutionner Max : The Curse of the Brotherhood, ce petit changement apporte un confort de jeu appréciable.
Le test original de Max : The Curse of Brotherhood, par Dinowan
Si vous l'avez connu sur Wii, vous pouvez oublier à peu près tout ce que vous savez de Max and the Magic Marker, en dehors du marqueur en question. Style graphique et utilisation des pouvoirs n'ont en effet plus grand-chose à voir avec ce premier essai sorti sur eShop, même s'il est toujours question de dessiner des objets pour se sortir de tout un tas de mauvais pas. Projeté dans un monde particulièrement hostile aux jeunes enfants après y avoir involontairement expédié son embarrassant petit frère, Max va grosso modo devoir se débrouiller pour créer ce qui lui fait défaut dans sa progression à travers un jeu de plates-formes au look enchanteur et au gameplay souvent plus exigeant que son esthétique pourrait le laisser penser.
Dessiner c'est sauter
Clef du gameplay, le marqueur magique en question se contrôle au stick et peut créer différents types de matières : des colonnes de terre, des branches, à façonner selon son bon vouloir et à couper si besoin, des lianes qui peuvent s'attacher aux branches, des jets d'eau porteurs et des boules de feu. Avec tout ça, il revient au joueur de se créer des plates-formes qui lui permettent de franchir des gouffres, de manipuler des mécanismes permettant d'enfermer des ennemis, de percer des voies dans les rochers ou de bricoler des assemblages complexes de lianes. Le dessin n'est toutefois pas entièrement libre, des posts précis permettent de débuter un tracé, d'un point orange on fera naître un pilier, d'un vert une branche, etc. A chaque spot correspond en outre une quantité d'encre donnée qui limite l'envergure du dessin. On doit donc composer avec ce qu'on veut bien nous allouer.
Gare à la gamelle
Si les bases sont simples à maîtriser, certaines énigmes se montrent plus fourbes, surtout quand on doit les comprendre et les résoudre dans le feu de l'action - parfois avec l'aide d'un bref ralenti - durant une course-poursuite ardue. Car au-delà de la résolution de puzzles, la difficulté de Max : The Curse of Brotherhood provient de sa prise en main très peu permissive. Max a une forte inertie dans ses déplacements, les sauts sont souvent millimétrés et les timings peuvent être des plus serrés. Le moindre retard, le moindre saut mal calé face à une liane dessinée dans le mauvais angle et vous filez direct au fond du trou. Quand en plus vous devez stopper net pour créer en deux secondes votre prochaine plate-forme, le niveau de stress peut parfois grimper de quelques niveaux.
Cette exigence ne se fait toutefois pas sentir tout au long du jeu, qui revêt souvent des airs de balade plaisante mais entrecoupée de pics de difficulté marqués par des séquences de pur die and retry. On meurt beaucoup dans Curse of Brotherhood, fort heureusement, les checkpoints sont nombreux et bien placés, ce qui aide certaines morts parfois assez injustes à ne pas trop taper sur le système. Il faut dire que s'il y a dans la prise en main une raideur assumée afin de créer le challenge, elle n'échappe pas pour autant à quelques imprécisions indésirables. On peut citer pour l'exemple la physique des lianes parfois complètement dingue et qui condamne le joueur à frétiller au bout de la corde sans parvenir à prendre l'élan nécessaire à son prochain bond.
Typiquement le genre de moments où on bénit la présence d'un checkpoint 5 secondes avant. Et il va sans dire qu'un stick analogique n'est pas ce qu'on fait de mieux pour dessiner à l'écran, il n'est donc pas rare que les tracés au marqueur soient approximatifs, ce qui peut vite donner lieu à un autre game over pas totalement imputable aux talents du joueur. Malgré tout, on passe un agréable moment avec ce platformer à l’esthétique colorée, classique mais pourvu d'un petit gimmick original et d'une durée de vie honnête pour son prix, 15 euros pour 7 / 8 heures. On lui reprochera surtout de ne pas avoir étalé ses pics de difficulté afin d’homogénéiser le challenge et ainsi éviter le syndrome du goulot d'étranglement. De quoi se changer un peu les idées sans trop de prise de tête.
Points forts
- Une bonne gestion des plans de caméra
- Les puzzles au marqueur
- Durée de vie honnête pour le prix (7 / 8 heures)
- Prise en main qui allie simplicité et un peu d'exigence..
Points faibles
- ... mais aussi pas mal d'imprécisions
- La difficulté gagnerait à être étalée
- Des bugs tout nouveaux tout beaux
- Un petit coup de polish n'aurait pas été de refus
Max : The Curse of Brotherhood n'a pas pris une ride : toujours aussi amusant et plaisant, le jeu agace par sa difficulté parfois mal jaugée, autant qu'il surprend par ses nombreuses bonnes idées. Toutefois, ce portage aurait mérité plus de soin et l'on déplore plusieurs bugs agaçants, qui sans gâcher complètement le plaisir, viennent ponctuellement compliquer la progression. Dommage car Max: The Curse of Brotherhood est un jeu qui mérite d'être connu.