La symphonie fantastique

Ode est un jeu deplates-formes dans lequel il faut diriger une sorte de blob s’affairant dans une bulle. Capable de rouler et de sauter, le petit être a surtout le pouvoir d’attirer des boules luisantes disséminées dans les tableaux du jeu. À la manière d’un Katamari, toutes ces petites perles suiveuses donnent corps au héros et augmentent sa taille, facilitant les interactions avec l’univers qui se font majoritairement sur une simple collision. Ces boules servent à actionner des mécanismes organiques plus ou moins cachés dans l’univers, ce qui enrichit la musique jouée en fond sonore en cas de réussite. La mélodie des premiers instants, alors composée de quelques nappes au synthé, accueille ligne de basse, percussions et pads annexes au fil des interrupteurs vivants dénichés puis activités. Lorsqu’ils sont tous allumés, le personnage peut rejoindre un point d’extraction et changer d’univers parmi les 4 qui composent cette aventure rythmique.

Les bulles recueillies par le personnage jouable peuvent être envoyées au loin puis aspirées, ce qui se révèle opportun pour réussir les quelques énigmes du jeu basées sur la bonne façon d’apporter une boule à un mécanisme. Enfin, il est utile de bien choisir sa forme pour arpenter efficacement les niveaux, en faisant baigner son héros dans des marres aux couleurs et aux propriétés diverses. Ainsi, notre petit blob peut se transformer en roue, en anguille, en grenouille ou encore en une sorte de serpentin capable d’enjamber les falaises. Si Ode emprunte autant au jeu de plates-formes qu’au titre musical avec un soupçon de puzzle, il met la notion de challenge entre parenthèses. Les niveaux ne regorgent pas de trous mortels ou de coulées de lave à éviter. Ode est tout simplement une ballade sans ennemi ni piège meurtrier qui donne une importance particulière à la musique sans en faire un jeu de rythme.

Disco sensation

À la manière d’un Disney Fantasia, la plupart des éléments qui forment la faune comme la flore de cet univers coloré émettent des sons lorsque le joueur s’en approche. À titre d’exemple, les ventilateurs ajoutent des nappes de synthé alors que les trampolines jouent des percussions, pendant que les fleurs envoient du pollen pailleté au son des cymbales et que les serpents sortent du sol sur les caisses claires. Cet aspect musical est un point important dans l’expérience signée Ubisoft, même si aucun mécanisme de jeu n’est au final lié au rythme. La musique électronique qui se forme en fond sonore habille effectivement l’univers et fait simplement écho aux actions du joueur. Ce dernier continuera à avancer en battant la mesure s’il est réceptif au genre musical et aux tableaux imagés.

Il est donc important de bien connaître ses attentes avant de se lancer dans l’aventure. En jouant énormément sur le ressenti du joueur et sur les sensations fluides, le titre d’Ubisoft met de côté la difficulté tout en se concentrant sur un aspect plates-formes très simple, voire épuré. Malgré ses 4 niveaux à arpenter pour une courte durée de vie oscillant entre les 3 à 4 heures de jeu (sans compter le tableau bonus), la variété se retrouve plus dans les sons et les décors que dans ce qu’il y a à faire pad en main. L'activation des mécanismes permettant l’évolution de la musique à l’occasion de quelques puzzles reste une proposition loin d’être originale dans son principe comme son exécution, même baignée dans un décor sortant de l’ordinaire.