Si vous ne connaissez pas encore la gamme de jeux PlayLink de PlayStation, cela devrait rapidement changer. Il faut dire que l'idée du fabricant japonais est plutôt brillante, tant elle tombe sous l'évidence. Voyez par vous-mêmes : combien de fois, lors d'une soirée entre amis, vous est-il arrivé de dire « Par contre désolé mais j'ai pas de manettes pour tout le monde » ? Honnêtement ? Ah, vous voyez. Cette fâcheuse situation, nous l'avons tous déjà vécue au moins une fois dans notre vie. Avec PlayLink, PlayStation a sans doute trouvé la solution : chaque jeu de la gamme transforme votre smartphone, et celui de vos convives, en contrôleur. Et en 2017, rares sont les personnes qui ne disposent pas d'un terminal Android, ou iOS. Autant dire que si vous possédez une PlayStation 4, les petits jeux PlayLink vont rapidement s'imposer dans vos soirées entre amis ; et parmi ceux-ci, on trouve Knowledge Is Power, la raison de votre présence sur cette page de Jeuxvideo.com.

BYOP : Bring Your Own Phone

Première bonne nouvelle : jouer à plusieurs à Knowledge Is Power est plus facile. Et rapide. Après avoir téléchargé et installé le jeu, qui coûte quand même 19,99€, il vous suffit de le lancer, et de vous laisser guider. Rapidement, le soft vous proposera de configurer votre PlayStation en mode Modem : il vous suffira ensuite de connecter, en wifi, vos appareils à la console pour qu'ils soient reconnus. Les informations pratiques sont toutes affichées à l'écran et le restent tant que tous les joueurs n'ont pas réussi à connecter leurs smartphones.

Notez qu'avant de pouvoir utiliser correctement votre téléphone, il faudra également avoir téléchargé l'application Knowledge Is Power, disponible sur App Store et Google Play. Pesée sous la barre des 120 Mo sur Android, contre 189 Mo sur iOS, l'application se télécharge rapidement ; en revanche, petit bémol concernant son optimisation puisque la bête consomme beaucoup d'énergie. Sur notre appareil, un Samsung Galaxy A5 2016, plutôt réputé pour la solidité de sa batterie, c'est plus d'un tiers de la charge qui s'est ainsi envolée, en 1h30 de jeu. Même constat sur les appareils de nos compagnons de jeux, équipés de smartphones divers (iPhone 6, 7, Samsung Galaxy S6, S7...). Veillez à avoir un chargeur ou deux à portée de main ! Toutefois, on imagine que dans l'usage, peu de joueurs passeront plus de 2h, dans la même soirée, sur Knowledge Is Power ; c'est plutôt le genre de titre que l'on « consomme » à petite dose, de temps à autre.

Une fois les participants bien installés, Knowledge Is Power se dévoile petit peu à eux. Ambiance jeu télé kitsch, paillettes et blagues potaches. On serait presque déçu de ne pas entendre la voix de Jean-Luc Reichmann, tiens. La direction artistique fonctionne plutôt bien, avec des couleurs très vives, un filtre qui bruite l'image et surtout le design des personnages, aux animations volontairement saccadées. Il y a dans ces personnages un petit côté Wallace et Gromit plutôt sympathique ! Notez d'ailleurs que le jeu vous propose rapidement d'effectuer un petit selfie, afin de personnaliser le badge qui se trouvera à côté de votre total de points. Façon filtre Instagram, il vous permet de rentrer dans la peau de du personnage que vous aurez choisi : alpiniste, cow-girl, ado rebelle, cosmonaute, alien... De notre côté, nous avons eu un petit coup de cœur pour l'homme hot-dog et son combo sandales/chaussettes du plus bel effet. Ce petit préambule donne le ton : Knowledge Is Power ne se prend pas au sérieux.

Ma-ma-ma-malus

Une fois en jeu, Knowledge Is Power se présente sous la forme d'un quiz axé culture générale comme il en existe déjà beaucoup, même s'il peut se targuer de quelques particularités. À chaque tour, les joueurs ont la possibilité de voter pour un thème, qui déterminera la question à venir. Oui, « la » question à venir, pas « les ». C'est justement ce que l'on a apprécié chez Knowledge Is Power, qui permet de dériver d'un thème à un autre sans bloquer les joueurs dans un enchaînement de questions qui ne les intéressent pas ou plus. Des transitions qui se font en douceur puisqu'à chaque nouvelle proposition de thèmes, le jeu fait le lien avec votre précédente réponse. Ainsi, à la manière d'un insomniaque partant à la dérive sur Wikipédia, la partie peut très bien s'ouvrir sur une question Walt Disney, et se terminer sur l'industrialisation de l'Angleterre au début du XIXème siècle. Un virage qui s'opère tout en douceur, au gré des envies des joueurs.

Les joueurs sont de véritables acteurs puisqu'ils ne subissent pas le jeu. Outre le choix des thèmes, ils ont plusieurs armes en main. La première, bien entendu, c'est celle permettant à n'importe quel joueur d'imposer le thème de son choix. Disponible une fois par partie, ce petit coup de pouce peut s'avérer bien utile à certains moments, surtout lorsqu'il s'agit d'éviter un thème sur lequel on ne se sent pas à l'aise ; ou à l'inverse, pour empêcher un autre joueur d'aller sur un thème qui pourrait lui permettre de gagner trop de points. Ce petit aspect stratégique, qui devrait briser bien des amitiés, se retrouve également jusque dans le système de malus : à chaque tour, les joueurs ont la possibilité de lancer sur l'adversaire de leur choix un petit handicap, qui le retardera dans sa réponse. La victime est alors contrainte de briser le bloc de glace qui recouvre une réponse ; ou de nettoyer son écran, pour enlever la couche de crasse verdâtre qui vient de s'y coller ; ainsi de suite. Ces petites saletés vont vite devenir votre plus grand cauchemar car si vous prenez un peu d'avance, vous serez très souvent la cible de plusieurs de ces malus, qui peuvent s'additionner. De quoi donner un petit côté Mario Kart aux parties, dans le sens où il est possible de perdre au dernier moment, après avoir outrageusement dominé ses adversaires. Frustrant ? Sans doute un peu : on aurait préféré que ces bonus interviennent moins souvent, ou soient offerts de temps à autre, en récompense d'une bonne réponse.

Pourtant et malgré le sentiment d'agacement qui pourra parfois enflammer certains de vos amis les plus fragiles, difficile de détester cette mécanique que l'on finit par intégrer et qui devient un véritable sujet d'amusement, lorsque l'on joue entre amis. La finalité n'étant pas forcément de gagner, mais plutôt de s'amuser et de passer un bon moment entre amis, on finit par rire des alliances et contre-alliances qui se dessinent au fil des parties. Tant pis si l'on en pâtit.