Les dés sont jetés. Quel jeu de société vous offrira votre tante à noël, celle que vous n'avez pas vu depuis des mois ? Ubisoft prend ce rôle dès novembre et offre à la Switch l'incontournable Monopoly, déjà adapté sur bon nombre de consoles à ce jour. Le tout est d'être suffisamment fidèle pour faire découvrir le jeu de plateau aux novices et apporter un supplément d'âme pour accrocher les connaisseurs, afin d'éviter une chose : aller à l'armoire sans passer par la case départ.
Monopoly débarque sur Switch
Qui n'a pas déjà passé de longues minutes autour du plateau cartonné, fait avancer tant bien que mal son chapeau argenté en achetant toutes les gares parisiennes ? Et bien cette fois-ci, il est possible de le faire sur la console hybride nippone, sans regarder les règles toutes les dix minutes pour éviter les triches en tout genre. Aller, on range sa mauvaise foi et on évite de faire trois fois un double pour aborder Monopoly Switch de la plus belle des manières.
La bonne paie
Car oui, le jeu original est adapté à l'identique, ou presque. Deux choix s'offrent aux férus de gestion et de hasard : celui de démarrer une partie avec les règles classiques du Monopoly, ou de lancer des sessions rapides aux règles personnalisées. Des options non négligeables quand l'on sait qu'il est possible de rester plus de quatre heures sur la même escarmouche. Pour se faire, les parties estampillées Cartes Objectif et Action sont un très bon challenge. Un objectif rapide est alors défini, comme celui de construire le premier un hôtel par exemple, ce qui réduit le temps de jeu à environ 30 minutes. Ensuite, chaque joueur dispose de 3 cartes Action à utiliser pendant son tour, qui donnent au joueur des bonus assez funs. Un bon point pour pimenter et renouveler l'expérience de jeu.
De nouvelles possibilités dans des cadres variés ? Oui et non. Monopoly Switch propose de jouer sur le plateau original, qui plaira certainement aux vieux de la vieille, mais qui reste il faut le dire assez fade pour une expérience vidéoludique. Ce qu'il faut noter c'est la présence de trois thèmes vivants et en 3D, à savoir le thème urbain, le parc d'attraction et le plateau hanté. Pour chacun, un peu de vie pour animer les débats financiers, et des noms de lieux adaptés pour chaque situation. Principale crainte dans ce type de jeu, les musiques parviennent cependant à se renouveler dans la durée et changent évidemment pour chaque plateau.
Caisse des communautés
Mais si vous cherchez la joie en affrontant l'IA, passez votre chemin. Le vrai intérêt du titre réside dans les modes multijoueurs, que ce soit en local ou en ligne. Les joueurs ordinateurs, qu'ils s'appellent Tommy, Benito ou Marie, sont tous égaux dans les choix effectués en terme d'achats, d'enchères ou d'échanges et au final assez prévisibles, quelle que soit la difficulté choisie. En multi, il faudra choisir de mettre d'autres ingrédients pour décrocher la victoire et arnaquer ce beau monde en beauté, d'autant plus que Monopoly est jouable jusqu'à 6. Une bonne manière d'occuper un long temps de trajet en voiture sans sortir son plateau et ses pions.
Les pions, parlons-en. Il est possible de débloquer de nombreux tokens scintillants en réalisant des objectifs au cours d'une partie, comme celui de s'arrêter sur la case Départ un certain nombre de fois, de terminer une partie sur un plateau spécifique, etc. Une petite feature sympa pour l'expérience de jeu, mais si le nombre de pions s'avère correct, on regrette le manque de proposition du titre en terme de types de plateaux. On compte trois plateaux interactifs et deux plateaux classiques, et quand l'on voit dans les grandes surfaces ou magasins de jouets les nombreuses éditions de Monopoly qui adaptent films, séries et même jeux-vidéo, il y a de quoi pester quand seulement une version classique lapin crétins est incluse, clin d'oeil à l'éditeur Ubisoft.
Faillite technique ?
L'écueil principal de la fidèle adaptation vient de l'aspect technique du soft, qui souffre de nombreux bugs et ralentissements, surtout sur les plateaux interactifs. Aussi, on s'exaspère à relancer de nombreuses fois le jeu, après un crash lors d'une partie, heureusement sauvegardée automatiquement. De légers défauts qui gâchent un peu l'expérience de jeu, et qui on l'espère seront corrigés par un patch à l'avenir. Car à son lancement, les temps de chargements du jeu pouvaient atteindre la dizaine de minutes avant que la première mise à jour apporte la correction adaptée.
Qui dit parties interminables dit aussi redondance dans l'ambiance sonore, et Monopoly n'y coupe pas. Il a l'air fort sympathique, le bon monsieur qui commente toutes les actions de la partie, mais au bout d'un moment, il est fort probable qui vous couperez sa voix pour profiter du jeu sans perdre la tête, idem pour les effets sonores assez lourds. Le studio Engine Software qui a développé le titre, a également oublié la possibilité de passer certaines animations redondantes en jeu avec l'IA, qui peuvent gaspiller de précieuses minutes quand cette dernière décide d'hypothéquer cinq ou six terrains pour payer un loyer exorbitant. Des inattentions qui sonnent faux quand le jeu vidéo tente d'être plus rapide et pratique que la version classique.
Points forts
- Fidèle au célèbre jeu de société
- La possibilité de personnaliser les règles
- Jouable jusqu'à 6 en local et en multi
- Des plateaux animés sympathiques...
Points faibles
- Les effets sonores, lassants
- Plusieurs crashs et bugs
- Des animations assez agaçantes en solo
- ...mais trop peu nombreux
Quand l'on parle de fidélité, Engine Software n'a rien à se reprocher. Le studio a réussi à retranscrire fièrement le Monopoly que tout le monde connaît sur la console de Nintendo. Au détour de parties classiques ou rapides, on s'étonne même à s'amuser en multi, que ce soit en local ou en ligne. Cependant, on regrettera le mode solo contre l'IA dénué d'intérêt, une technique friable et le faible nombre de plateaux disponibles, quand l'on connaît les nombreux thèmes que le jeu de société propose sur le marché.