Aventuriers, aventurières, tenez-vous prêt. Sorti à l'origine en février 2016 sur PC, The Flame in the Flood arrive sur la longue liste des portages lancés sur la Switch. Un jeu de survie en vue de dessus, au bon souvenir de Don't Starve qui n'a pas encore été adapté pour la console de Nintendo.
The Flame in the Flood fait son entrée sur Switch
Irrational Games, Bungie ou encore Harmonix, ces studios ont vu plusieurs éléments quitter les navires triple A pour fonder The Molasses Flood. C'est donc un collectif de développeurs basé à Boston qui propose un premier jeu indépendant sur une pléiade de plateformes, en terminant par la Switch pour la Complete Edition. Pas de temps à perdre donc pour faire le tour d'horizon de la version et s'enfoncer dans la nature dangereuse le plus loin possible.
Don't Starve with your dog
Scout toujours, comme dirait l'adage. Ici, c'est le nom du personnage que vous incarnez, accompagné d'un fidèle cabot, Esope. Et à l'image d'un autre jeu de survie indépendant, Don't Starve, le tout est de ne pas succomber aux éléments : La faim, la soif, le sommeil et la chaleur corporelle devant être géré pour le mieux. De la survie dans le temps, mais avec pour objectif d'aller le plus loin possible dans la nature. En effet, à chacune de vos morts, un compteur de kilomètres s'arrête pour vous dévoiler votre progression, que ce soit en mode campagne ou partie sans fin.
Duo d'aventurier ? Plutôt trio, car votre radeau est tellement présent qu'il constitue le troisième membre de l'aventure. Celui qui vous permet de traverser la longue rivière qui traverse la forêt et ses différents lieux. Un environnement magnifiquement retranscrit avec une direction artistique bien pensée, qui colle parfaitement à l'aspect indépendant du soft, et pas seulement'. Car l'ambiance sonore est prenante et cohérente. Un bon point pas étranger à Chuck Ragan, le compositeur du titre, artisan de thème enchanteurs, qui font de The Flame in the Flood un délice pour les oreilles. Rien que pour cet aspect indé, intriguant et "aventure de poche", nul doute que la bête est parfaitement taillée pour l'esprit de la Switch.
Retour de flamme
Hélas, à cette beauté visuelle et sonore s'heurte malheureusement de nombreuses embûches, un peu comme quand l'innocent Scout se retrouve face à un loup monstrueux, dans cette forêt avec un marécage au sud. Ou bien face à un sanglier, dans cette forêt avec un marécage au sud, plus loin que la première. N'oublions pas cet ours dans cette forêt avec un marécage au sud aussi. Vous l'aurez compris, le jeu est un véritable supplice de répétitivité dans les décors. On a beau s'enfoncer au plus profond du périple, les lieux se ressemblent presque tous, et seuls les emplacements des items et des mobs se retrouvent modifiés. Un soucis qui fait perdre un peu de charme à l'univers de notre pauvre survivant.
Et il en est de même pour le cours de la rivière, que l'on suit avec notre embarcation, en enchaînant les quais à la recherche de provisions et d'abris pour aller le plus loin possible. La quête du compteur kilométrique, l'un des seuls objectifs de l'aventure, et c'est dommage. Pas de réel scénario, et un système de craft et d'amélioration du radeau seulement là pour faire tenir notre héros le plus longtemps possible. Pas de quêtes secondaires pour nous tenir en haleine, voire d'achievements. En outre, si l'on meurt à quelques reprises aux premiers abords de l'écosystème, on saisit assez rapidement les mécaniques de ce dernier, en retenant les éléments indispensables pour tenir le reste de la campagne. Conséquence, l'intérêt du jeu diminue drastiquement, enfermé dans une monotonie dommageable.
La survie en mode fouilli
L'important dans les jeux de survie modernes, riches en menus rien que pour le craft et l'inventaire, c'est l'ergonomie. Et sur ce point, The Flame in the Blood se tord la cheville. Le menu de craft se montre désagréable à souhait, surtout quand l'on souhaite crafter un élément situé tout en bas de la liste. Une gestion assez compliquée surtout quand il s'agit de se ravitailler ou de se soigner rapidement lorsque notre perso est sous la pluie battante, attaquée par les bêtes sauvages.
Pourtant, rien à dire sur les éléments et recettes à effectuer pour obtenir son kit parfait du survivant. Les associations d'items pour créer outil, soin ou moyen de se nourrir sont cohérentes et parfois inventives. Côté inventaire, on soulignera le côté réaliste de la chose avec la possession d'un sac d'abord limité, qu'il faudra perfectionner. Esope possède également un sac, et notre radeau dispose d'une réserve, accessible à chaque accès au quai de l'embarcation (quand je vous disais qu'il s'agissait d'un trio d'aventurier). On regrette cependant que la disposition des éléments dans ces trois réceptacles ne soit là aussi, pas ergonomique.
Points forts
- Un jeu de survie qui colle à l'esprit Switch
- Système de craft intéressant...
- La direction artistique originale
- L'ambiance sonore et visuelle cohérentes
Points faibles
- Terriblement répétitif
- ...mais une interface à la rue
- Un manque de profondeur criant
La forme avait pourtant des allures de jeu indé prometteur, la musique de Chuck Ragan se prêtant tellement bien avec une direction artistique soignée. Force est de constater que la chaleur de The Flame in the Flood se dissipe quand l'on revient inlassablement sur nos pas. Le jeu de survie tourne en rond et nous fait tourner en bourrique dès que l'on ose mettre les pieds dans une interface aux fraises. Un coup d'essai qui rime avec un coup d'épée dans l'eau pour The Molasses Flood, pas avare en bonnes idées mais qui nous laisse sur notre faim, c'est le cas de le dire.